Portrait d'un diplômé du CUFE
Environnement et réseaux routiers : un chemin déjà bien tracé pour David Maréchal
De l'échangeur Turcot au Réseau Express Métropolitain (REM) en passant par le pont de l’autoroute 25, le chemin est déjà bien tracé pour David Maréchal, ingénieur chimiste formé à l’Institut National Polytechnique de Grenoble et diplômé de la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke depuis 2005.
Français d’origine, c'est en 2001 qu’il vient étudier à Sherbrooke dans le cadre d’un échange universitaire. Il y rencontre sa femme et s’installe officiellement au Québec à l’hiver 2004.
Améliorer la performance environnementale par des solutions novatrices
Depuis avril 2018, il occupe les fonctions de directeur adjoint - qualité chez CDPQ Infra pour le projet du REM, un nouveau réseau de transport en commun de 67 km comprenant 26 stations reliant le centre-ville de Montréal, la Rive-Sud, la Rive-Nord, l'Ouest de l'île et l'aéroport de Montréal. Son travail consiste à s'assurer que les consortiums sélectionnés pour la conception, la construction et l'opération de ce nouveau train automatisé livrent un produit durable et de qualité.
Il amorce sa carrière à titre de coordonnateur en environnement pour le projet de conception-construction du pont de l’autoroute 25. En 2014, il se joint à KPH Turcot qui est responsable du projet de conception et de construction de l'échangeur Turcot. Il en devient le directeur - qualité et environnement de décembre 2014 à avril 2018. Un défi colossal qui lui donnera la conviction qu'en étant à l'écoute de la population, en remettant en cause les façons de faire et en proposant des solutions innovantes par une bonne planification, il est possible d'avoir une meilleure cohabitation avec la population lors de la réalisation de chantiers de construction d’envergure.
Un tel projet de construction en plein centre de Montréal a des impacts environnementaux importants sur la population environnante, explique David Maréchal. Avec une équipe de professionnels en environnement, il nous fallait gérer des nuisances importantes créées par les travaux de construction (bruit, qualité de l'air, vibration, faune et flore, etc.) dans un environnement fortement urbanisé. Notre approche a été de bien intégrer ces nuisances dans la planification des méthodes de construction et de mettre en place des mesures d'atténuation efficaces et innovantes afin de limiter les nombreuses nuisances. Mon rôle de porte-parole de l'entreprise dans les comités de bon voisinage fut aussi essentiel afin d’être à l’écoute de la population.
L’implantation des alarmes de recul à bruit blanc sur les équipements utilisés pour les travaux de nuit sera l’une des solutions innovantes proposées par David Maréchal. Devenues une référence de plus en plus en demande pour tous les travaux de construction au Québec et au Canada, les alarmes de recul à bruit blanc utilisent un signal sonore à large bande de fréquences, faisant en sorte que le bruit se dissipe très rapidement sur une courte distance et ne gêne pas les populations avoisinantes.
Les alarmes de recul, surtout la nuit, sont l'irritant sonore principal de la population environnante et le fait de passer à du bruit blanc a fait une énorme différence. Les plaintes des populations riveraines ont diminué, en plus de recevoir des éloges pour la mise en place de cette mesure d’atténuation efficace.
Comme directeur de l’environnement du chantier, David Maréchal et son équipe ont également eu à identifier toutes les sources de contamination enfouies sur le site depuis des décennies. « Les travaux se font sur un site extrêmement contaminé et nous avons privilégié, à travers un plan de réhabilitation approuvé par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), la réutilisation des sols, au détriment de l'enfouissement. Cela nous a permis d'envoyer seulement 10 % des sols contaminés à l'enfouissement et de réutiliser le reste de façon sécuritaire tout en réduisant le stress écologique sur les ressources pour l’approvisionnement de matériaux! »
Le travail en développement durable, c’est aussi d'être capable de minimiser les impacts en apportant des solutions novatrices et ainsi améliorer la performance environnementale des travaux de construction, nous explique David. Nous avons également optimisé la réutilisation et le recyclage des matériaux issus du démantèlement. Le résultat a été très positif avec plus de 90 % en masse de matériaux de démantèlement qui ont été valorisés ou recyclés.
Professionnels en environnement recherchés!
Ingénieur chimiste à la base, David considère sa maîtrise en environnement très complémentaire à sa formation initiale. « Les étudiants provenant de divers horizons, cela crée une diversité de point de vue, donc une vision complète des problématiques environnementales. J'ai pu appliquer les principes des ingénieurs sur la gestion de projet au monde de l'environnement. Ma formation en environnement m'a apporté les outils, autant techniques que légaux, ainsi que les bases indispensables pour comprendre les problématiques environnementales reliées aux travaux de construction et ainsi identifier des solutions innovatrices permettant une meilleure performance environnementale. Ma formation au CUFE m’a également permis de me créer un réseau de professionnels en environnement qui me donne accès à des expertises diverses lorsque nécessaire! »
Le marché de l'environnement a beaucoup évolué depuis les 15 dernières années et offre maintenant des postes de gestion à part entière dans les organisations. Celles-ci ont aujourd’hui besoin de cette expertise pour répondre aux exigences légales, mais aussi à la pression économique et sociale.
Les professionnels en environnement sont devenus des gens importants et recherchés, créant ainsi des opportunités de carrière. La valeur ajoutée d'un professionnel en environnement n'est plus à faire et on me considère comme une ressource importante qui permet de faire des économies, de garder une bonne réputation tout en respectant les lois et règlements applicables!
Heureux papa de deux garçons (Élie, 6 ans – Isaac, 2 ans) et d’une petite fille de 2 mois (Romy), David fait partie de l'équipe nationale canadienne de Bateau Dragon Canada depuis 2009. À ce titre, il a parcouru le monde à travers des championnats et des coupes du monde en Asie et en Europe.