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Programme de résidence interdisciplinaire INTERFACE : Arts et Science

Vivante rencontre entre une artiste du bio-art et le génie biotechnologique

Les Prs Denis Groleau et Philippe-Aubert Gauthier accompagnés de l'artiste WhiteFeather Hunter, dans le laboratoire du Pr Groleau.
Les Prs Denis Groleau et Philippe-Aubert Gauthier accompagnés de l'artiste WhiteFeather Hunter, dans le laboratoire du Pr Groleau.
Photo : UdeS - Michel Caron

Qu’ont en commun l’artiste montréalaise WhiteFeather Hunter et le chercheur Denis Groleau, spécialiste du génie biotechnologique et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les microorganismes et les procédés industriels en biotechnologie ? Le vivant. Ce qui les mène vers une nouvelle aventure : faire vivre une magnifique rencontre aux arts et à la science au cours de la prochaine année.

Le Conseil des arts du Canada, par sa composante Innovation et développement, a octroyé à Sporobole une bourse de 135 000 $ pour poursuivre le développement et le déploiement du programme de résidence interdisciplinaire INTERFACE : Arts et Science. Créé en 2015, ce programme vise à permettre à des artistes professionnels de participer à des résidences de recherche et de création interdisciplinaire à la frontière des arts et de la science.  Cette bourse permettra de financer le programme de résidence pour les trois prochaines années.

Regarder la techno d’un autre angle

« Nous sommes maintenant une référence pour ce type de collaborations multidisciplinaires et exploratoires, explique Philippe-Aubert Gauthier, président de Sporobole et nouveau professeur de génie mécanique à la Faculté de génie. Le regard du scientifique sur les pratiques de l’art, et inversement, c’est ce dont il est question ici. Les deux ou trois premiers mois, on laisse les deux protagonistes s’apprivoiser. On veut valider le mode de fonctionnement, les nouvelles façons de faire. C’est d’ailleurs le but du programme. La résidence est associée à la recherche, et non à la création. »

« L’exposition à la toute fin du projet n’est pas une fin en soi. Il n’y a pas de commande proprement dite. On parle d’une co-création, d’une rencontre, d’un dialogue; ils conceptualisent ensemble, renchérit Éric Desmarais, directeur général de Sporobole. L’artiste a été choisie en premier, puis elle a elle-même choisi le chercheur. Les lettres d’intention reçues de la part des intéressés étaient automatiquement rejetées si les détails d’un projet étaient déjà annoncés. »

Deux autres collaborations entre un artiste et un chercheur de la Faculté de génie ont eu lieu au cours des dernières années, dans le cadre de projets pilotes. Ces projets - dont les thèmes étaient l’ouïe artificielle et le traitement intelligent des signaux et les miroirs acoustiques -  ont permis au Sporobole de développer une approche particulière misant sur le co-développement et la création de formes hybrides de recherche et de savoir à la croisée des arts, de la science et du génie.

D’un océan à l’autre

« Le Conseil des arts du Canada, c’est l’équivalent du CRSNG, alors l’octroi de cette bourse, c’est une reconnaissance plus que significative de la part du réseau, explique M. Gauthier. Aussi, le Sporobole est détenteur de la bourse et finance ainsi les artistes en résidence mais il prend aussi en charge le paiement de la recherche et des chercheurs de l’Université de Sherbrooke.  D’ailleurs, Sporobole vient d’engager deux directions, une orientée sur les savoirs scientifiques et technologiques et l’autre sur les savoirs artistiques et culturels. Leur objectif est de faire rayonner les nouvelles collaborations et les nouveaux savoirs multidisciplinaires. »

Le bio-art : la manipulation du vivant à des fins artistiques

« C’est vraiment venu me chercher ce projet-là. Ça me sort de ma zone de confort et j’adore ça, sourit le professeur Denis Groleau. C’est une bouffée d’air frais, on sort du technicoscientifique pur pour entrer un peu plus dans l’émotion, les sentiments. Plusieurs connaissent ma sensibilité pour les arts, pour la musique! On aimerait beaucoup réussir à présenter une œuvre artistique dont le résultat en soit un qui nous ait permis de nous développer les deux professionnellement. Nos points de rencontre ? La biologie, le tissulaire, les microorganismes. »

Un des objectifs recherchés par cette mise en commun est la perception d’impacts tangibles sur la pratique des deux personnes. On parle aussi de pouvoir observer comment la culture influence l’évolution de la techno et ainsi faire un pas de plus vers le métissage de ces deux formes d’expression. Mot de la fin du directeur général : « Infiltrer les milieux dominants avec l’art modèle le monde de demain. Une façon de faire hors cadre vient justifier selon moi que c’est juste. »

Sporobole se positionne comme pôle singulier ayant pour mandat de favoriser la recherche, la production et la diffusion des pratiques artistiques actuelles à l’ère numérique. Par une approche flexible, inclusive et collaborative, le centre appuie des projets innovateurs et la prise de risques, à toutes les étapes du processus artistique : du développement des concepts, de la recherche, de la production jusqu’à la diffusion. 


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