Collation des grades 2013
Glaner les mérites des diplômées et diplômés dans l’actualité
Fidèles à la tradition, les doyennes et doyens des neuf facultés de l’Université de Sherbrooke étaient bien enthousiastes en présentant leur cohorte 2013 lors de la cérémonie principale de la collation des grades du 21 septembre. Avec humour et fierté, glanant les mérites et le rôle qu’auront à jouer leurs étudiants dans le développement de la société, ils ont su communiquer à la foule les particularités de leur cohorte respective. C’est à se demander qui avait la plus belle cohorte, et surtout, la plus utile!
Le doyen de la Faculté d’administration, François Coderre, a vanté quelque peu les mérites de sa cohorte : «Lorsque je parle de nos diplômés, j’ai un peu tendance à m'emporter. Je me dis que si on leur demandait de gérer notre système de santé, nous aurions tous accès à deux médecins de famille et il n’y aurait plus de temps d’attente à l’urgence! Que si on leur demandait de gérer le Canadien de Montréal, la coupe Stanley aurait son siège social à Montréal! Que si on leur demandait de gérer la réfection de l’échangeur Turcot, les travaux prendraient un an, pas dix ans! Que si on leur demandait de gérer nos palais de justice, les mégaprocès seraient déjà terminés! Que si on leur demandait de gérer la refonte des cours d'histoire au Québec, l’historienne sherbrookoise Micheline Dumont aurait fait partie du comité d’experts.»
Pour le doyen de la Faculté des sciences, Serge Jandl, les étudiantes et étudiants de la cuvée 2013 sont les maîtres du sens critique rigoureux, de l’analyse affûtée et du raisonnement logique par excellence : «Ils suivent les traces d’un Darwin, d’une Curie, d’un Einstein, d’un Turing et de tant d’autres grands bâtisseurs de notre monde moderne. Nos scientifiques de 2013 renforceront non seulement leurs propres créneaux, mais ils apporteront aussi leur concours à l’épanouissement et au progrès des autres disciplines. On les consultera, par exemple, quand l’imagination des littéraires voudra décrire l’avenir et ses incertitudes tout en se confrontant aux lois de la nature, quand l’environnement appellera à sa rescousse les experts formés au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable, le CUFE, quand nos ingénieurs seront en quête de nouvelles inventions inspirées des nanotechnologies dont la chimie et la physique ont établi les contours, quand nos biologistes seconderont les médecins dans leurs diagnostics et leurs recherches de nouveaux traitements, quand les gouvernements et les administrateurs auront besoin d’assainir les finances et d’équilibrer leurs budgets en faisant appel à la rigueur et à la sophistication des modèles mathématiques et des outils informatiques.»
Sur un ton ricaneur, le doyen de la Faculté de théologie et d’études religieuses, Pierre Noël, a laissé entendre à ses collègues doyennes et doyens qu’ils se faisaient conduire par la passion plutôt que par la raison : «À entendre mes collègues, on serait porté à croire que leur sujet d’études fait la manchette tous les jours dans les médias. Voyons! Entre vous et moi, qu’est-ce qui fait la une ces jours-ci au Québec mais aussi un peu partout dans le monde? Qu’est-ce qui suscite les passions, polarise les sociétés? En bien oui! C’est cette petite partie de nous-mêmes qui, de manière épisodique, revient au centre de notre vie. Ce sont les questions relatives à l’identité religieuse ou non religieuse : qui suis-je? qui sommes-nous? quelles sont les valeurs qui nous définissent? Nous n’y échapperons pas, ces questions reviendront constamment dans notre vie individuelle et sociale. Mais rassurez-vous, les gens que nous avons formés seront là pour aider : là où les opinions populistes s’érigent en expertise, ils ont appris à traiter des religions et des quêtes de sens avec objectivité et rigueur. Là où les passions dominent, ils sont capables de ramener une rationalité éducatrice et pacificatrice. Là où les positions se polarisent, ils savent insuffler un esprit de dialogue. Là où les récits de sens s’interrompent, ils peuvent accompagner l’instauration d’un sens nouveau.»
Selon Sébastien Lebel-Grenier, doyen de la Faculté de droit, ses diplômées et diplômés seraient les plus indispensables de l’Université, sans qui la vie démocratique ne serait pas possible : «Cette année, nous avons réalisé avec stupéfaction que la corruption et la collusion avaient infiltré certains secteurs clés de la société. Un climat de suspicion et de cynisme s’est développé qui a injustement gangréné la réputation de nombreuses professions dans lesquelles sont appelés à s’investir un grand nombre de nos diplômés. Je dis que les diplômés de la Faculté de droit pourront faire jaillir la vérité, blanchir les innocents, punir les coupables et mettre en place un encadrement qui pourra juguler toute velléité de malversation.»
«J’ai bien entendu les mérites des finissantes et finissants de vos facultés et je suis fort impressionné par le rôle qu’ils auront à jouer dans notre société. Comment rivaliser avec une telle démonstration de grandeur, alors que l’humble rôle des finissantes et finissants de la Faculté de médecine et des sciences de la santé ne sera que d’être au service de tous les autres! s’est exclamé avec sarcasme le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Pierre Cossette. Ces personnes seront celles que tous les autres iront voir quand ça ne va plus. Leur humble rôle en est un de support… de support essentiel, de support au progrès des personnes et de la science, de support vital.»
Fidèle à ses habitudes, le doyen de la Faculté d’éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, a de nouveau soulevé la foule en passant de la parole aux actes. Par une série d’étirements avec l’assistance, le doyen a souligné l’apport des étudiantes et étudiants au développement d’un mode de vie sain : «Vous êtes maintenant prêts à utiliser vos compétences et votre intelligence du cœur pour aider la population québécoise à adopter un mode de vie sain et actif. Notre société a grandement besoin de vous!»
Profitant de l’événement, Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, a su rapidement démontrer l’utilité de ses diplômés : «Bien que je reconnaisse la valeur et la qualité de tous les finissants des autres facultés, il me semble essentiel de vous rappeler qu’ils auraient bien de la difficulté à vivre dans la modernité sans l’apport considérable des diplômés de la Faculté de génie. J’oserais même ajouter qu’aucun doyen ne pourrait aujourd’hui prononcer son allocution durant la collation des grades avec autant d’aisance, si ce n’était de l’apport des ingénieurs en génie électrique qui ont conçu des microphones et des enceintes acoustiques de qualité, des ingénieurs en mécanique qui ont inventé les machines pour les produire ainsi que des ingénieurs civils qui ont érigé les barrages qui servent à produire l’électricité qui les alimente. (…) En route pour vivre cette importante étape de vie qu’est la diplomation, imaginez un instant le chaos pour vous rendre ici n’eussent été les lumières de circulation! En plus d’avoir conçu toutes les infrastructures nécessaires à votre parcours, l’ingénieur civil facilite vos déplacements et vous évite des accidents.»
Christine Hudon, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines, a montré le côté unificateur des étudiantes et étudiants de sa cohorte : «Les diplômés de cette faculté réfléchissent sur l'avenir de l'humanité et préconisent l'agir éthique. Ils soulagent la détresse humaine et veillent au fonctionnement harmonieux des institutions et des organisations. Ils cartographient la planète entière, s'adressent à chaque nation dans sa langue et enrichissent le patrimoine littéraire, musical et artistique du monde. Ils aident les diplômés de toutes les autres facultés à communiquer leurs idées avec clarté et à faire rayonner leurs inventions. En somme, vous l'aurez bien compris, les diplômés de la Faculté des lettres et sciences humaines ne se contentent pas d'étudier l'histoire : ils la font!»
«Quelque chose de commun unit l’ensemble des personnes présentes ici aujourd’hui : notre passage à l’école, énonce le doyen de la Faculté d’éducation, Serge Striganuk. Que de défis à relever pour notre enseignante, notre enseignant! Entre autres, celui de nous accueillir, de nous sécuriser, de nous accompagner pour que l’on puisse s’épanouir… pour apprendre. Ce sont nos diplômés qui relèveront bientôt ces défis.»
La collation des grades 2013 du 21 septembre a rassemblé plus de 10 000 personnes au stade de l’UdeS. Quelque 2560 des diplômées et diplômés de 2012 étaient présents pour l’occasion.