L’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie
La Faculté de médecine et des sciences de la santé présente ses orientations en matière de formation
Avec l’entrée en vigueur de la Loi concernant les soins de fin de vie, les professionnels de la santé font face à de nouveaux défis. Pour répondre adéquatement aux besoins des personnes en fin de vie et de leurs proches, la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke a été proactive en mettant sur pied un Groupe de travail dont le rapport amène la direction à réviser les curriculums de ses programmes. Des activités de formation professorale ont débuté en janvier dernier et les étudiants du programme de doctorat en médecine ainsi que ceux en sciences infirmières, en réadaptation et aux principaux programmes postdoctoraux en médecine pourront bénéficier de cette nouvelle approche. L’implantation de ces améliorations a déjà débuté dans certains programmes et se poursuivra progressivement à compter de l’automne 2016.
Participer à un changement de culture
« La donne a changé : nous avions le devoir de réfléchir et de proposer des activités de formation pour nos professeurs et de revoir certaines de nos façons de faire avec nos étudiants pour qu’ils puissent mieux prendre conscience des situations de fin de vie et répondre adéquatement aux volontés des patients et de leurs proches dans ce nouveau contexte », souligne le doyen de la FMSS, le Pr Pierre Cossette.
« Ce Groupe de travail a pris les devants et prépare l’arrimage entre les programmes pour que les différents professionnels aient le bagage nécessaire pour bien intervenir en contexte de maladies graves et de fin de vie, dont un même vocabulaire, une même compréhension des rôles, une culture et des valeurs communes, etc. Le Groupe a émis trois améliorations prioritaires et cinq objectifs spécifiques», souligne Anne-Marie Boire-Lavigne, professeure titulaire, médecin de famille en soins de longue durée au CIUSSS Estrie-CHUS et responsable du Groupe de travail facultaire sur l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie.
Mieux répondre aux besoins des personnes en fin de vie
Nous voulons que les professionnels disposent des habiletés nécessaires pour accompagner les patients souffrant de maladies graves et incurables en recourant à l’approche palliative intégrée et aux soins de fin de vie pouvant inclure, au besoin, l’aide médicale à mourir. « Le professionnel pourra réaliser une planification des soins de concert avec le patient, ses proches et les autres professionnels concernés tout en respectant les volontés de celui-ci », souligne Carl Bromwich, professeur adjoint, spécialiste en soins palliatifs au CIUSSS de l’Estrie-CHUS et responsable adjoint du Groupe de travail.
« Le Groupe de travail a fortement recommandé que la Faculté s’allie à l’ensemble des acteurs sociaux concernés par l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie, mentionne Michèle Héon-Lepage, qui siège sur le comité à titre de patient-proche partenaire. De cette façon, la Faculté contribuera à la formation du public sur ces questions afin que la personne malade puisse entamer le dialogue avec le personnel soignant. Finalement, ce qui importe, c’est que ce soient les patients et leurs proches qui en bénéficient. »
Une partie qui est loin d’être gagnée
« Malgré le contexte de réorganisation majeure du réseau de la santé, nous déployons tous les efforts pour faciliter l’arrimage entre les programmes de formation et les milieux d’enseignement clinique, en collaboration avec nos partenaires », précise Pre Anne-Marie Boire-Lavigne.
Au Québec, il est important de poursuivre les efforts pour améliorer l’accès à des soins palliatifs pour tous les patients atteints de maladies graves ou incurables, oncologiques ou non. « L’accès aux soins palliatifs doit être rendu possible dans toutes les régions du Québec, dans tous les milieux de soins et surtout à domicile, poursuit Carl Bromwich. Nous avons travaillé sur notre projet en intégrant tous les professionnels de la santé. Ils doivent recevoir une formation adéquate en soins palliatifs. »