Josianne Bolduc, à la rencontre de l'art contemporain

Chargée de cours et responsable du certificat en arts visuels de l'UdeS, Josianne Bolduc termine actuellement un diplôme de 2^e cycle en pratiques artistiques actuelles. Muses a rencontré cette gestionnaire enseignante et artiste débordante d'énergie.

Muses : Vous êtes à l'Université de Sherbrooke depuis longtemps?

Josianne Bolduc : Je suis responsable du certificat en arts visuels depuis 2014. Auparavant, j'ai été coordonnatrice puis directrice à la Maison des arts et de la culture de Brompton pendant près de 10 ans. J'ai aussi œuvré au Centre d'arts Orford pendant quelques années. J'ai fait un baccalauréat en arts visuels dans l'optique de devenir peintre. Rétrospectivement, je constate que la gestion a rapidement pris beaucoup de place dans mon parcours professionnel.

M : Au détriment de la pratique artistique?

JB : Avec le temps, on se connaît davantage. J'aime travailler avec d'autres artistes. J'aime trop les interactions avec les gens pour peindre en solitaire. Interagir avec des artistes, trouver une tribune pour des artistes moins connus, amener des artistes à collaborer sur des projets collectifs, ce genre de travail m'apporte beaucoup de satisfaction. Pendant quelques années, j'ai coordonné les Jardins réinventés, une exposition d'art in situ présentée chaque été à la Maison des arts et de la culture de Bromptonville. J'adorais faire ça : imaginer une thématique, trouver les artistes, les amener à créer des œuvres spécialement conçues pour le parc de la Rive, faire découvrir autrement ce lieu magnifique.

M : C'est un peu ce que vous faites aussi comme responsable du certificat en arts visuels…

JB : Effectivement. Et c'est particulièrement vrai dans le cadre des cours plus pratiques comme les cours Projet de création I et II. Notre objectif c'est, en une seule année, d'amener nos étudiantes et étudiants vers une pratique artistique professionnelle en art contemporain. C'est la vision que nous nous sommes donnée et notre programme est conçu dans ce sens-là. Au début, les cours sont axés sur l'apprentissage du langage artistique et sur une réflexion sur l'art contemporain. Puis, assez rapidement, on met les étudiants dans le bain en leur proposant de réaliser des œuvres qui s'inscrivent en art contemporain. C'est dans ces cours-là que la vision de notre programme s'incarne.

M : … et que les étudiantes et étudiants participent à une réelle exposition!

JB : Oui, depuis quelques années, grâce à la collaboration de Suzanne Pressé, coordonnatrice des expositions, on a la chance de voir les œuvres de nos finissantes et finissants exposées à la Galerie d'art du Centre culturel de l'UdeS. Jusqu'au 22 mai, l'exposition Chorus présente les œuvres de nos 17 finissantes et finissants. Cette année, cette exposition est présentée en parallèle avec celle des artistes enseignants au certificat en arts visuels et au diplôme de 2^e cycle en pratiques artistiques actuelles. Les gens pourront ainsi, en plus des œuvres de nos étudiants, voir celles de Nicole Benoit, Marie-Claude Bouthillier, Yvan Dagenais, Catherine Lalonde Massecar, Sébastien Pesot, Brigitte Roy et moi-même.

M : Aura-t-on d'autres occasions de voir des œuvres de vos étudiants bientôt?

JB : Je donne cette session-ci un cours intitulé Pratique environnementale de l'in situ. Dans le cadre de ce cours, les étudiantes et étudiants travailleront en équipe pour créer deux œuvres d'art. L'une de celle-ci sera installée devant le Centre culturel. L'autre sera intégrée aux Jardins réinventés sur les bords de la rivière Saint-François à la Maison des arts et de la culture de Brompton. Les deux œuvres devraient être installées vers la mi-juin. Nos étudiants vont aussi réaliser une murale qui sera installée dans le pavillon Irénée-Pinard pour souligner les 50 ans du régime coopératif.

M : Et de votre côté, y a-t-il des projets personnels en gestation?

JB : Je termine actuellement un diplôme de 2^e cycle en pratiques artistiques actuelles. Dans ce cadre, j'ai réalisé un œuvre que j'ai appelée Danse trajet. Il s'agit d'une relecture du travail artistique d'une danseuse et chorégraphe sherbrookoise, Élise Legrand. La vidéo présente en boucle trois montages de la performance improvisée de cette artiste à travers un parcours dans Sherbrooke. La vidéo, projetée au mur à l'échelle humaine, donne l'illusion au spectateur de vivre l'expérience d'un passant qui aurait par hasard assisté à la performance d'Élise.

M : Sera-t-il possible de voir cette œuvre bientôt?

JB : Oui, comme toutes les finissantes du diplôme, j'exposerai mon projet au centre d'art actuel Sporobole, du 25 mai au 9 juin. De plus, Danse trajet sera présenté dans le cadre des jardins réinventés cet été à Brompton. Je suis très heureuse d'avoir été choisie pour cette exposition..

M : D'autres projets personnels en vue?

JB : Rien de précis pour le moment mais il est certain que ma pratique artistique continuera de s'intégrer dans des projets collaboratifs et interdisciplinaires qui comporteront aussi un volet de commissariat.