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Appel à communications bilingue - 19e colloque étudiant en littérature canadienne comparée de l’Université de Sherbrooke, 18 mars 2022

À la croisée des chemins : l’intermédialité comme point de rencontre

Ce colloque virtuel se penchera sur le concept d’intermédialité, qui désigne le point de rencontre et d’interaction entre différents médias, dans le contexte de la littérature et de la traduction au Canada. Alors que les démarcations traditionnelles entre les sexes, les genres et les identités s’estompent et que le monde émerge d’une pandémie ayant révolutionné ses modes d’opération, de communication et d’expression, qu’en est-il des frontières entre les médias? Comment s’établissaient-elles avant, comment ont-elles été transformées par les récentes percées technologiques, transformations sociales et crises sanitaires et comment entrevoit-on leur évolution subséquente? Et si ces frontières nous semblent plus poreuses aujourd’hui, que nous disent-elles sur ces médias et sur notre rapport à eux?

Comme le souligne Méchoulan (2017), « l’intermédialité peut désigner les déplacements, échanges, transferts ou recyclages d’un média bien circonscrit dans un autre, telle une pièce de théâtre devenue opéra, puis adaptée au cinéma […]. Mais l’intermédialité ouvre sur des problèmes bien plus larges que ce genre de cas particulier. L’intermédialité est surtout ce creuset de médias dans lequel émerge, flotte, circule, change, s’établit peu à peu ce qui en vient à prendre le visage apparemment reconnaissable de tel ou tel média : ainsi, le cinéma est d’abord un étrange mixte entre panorama, spectacle de variétés et phonographe. » Il s’agit donc d’une invitation à explorer ce qui ne se contient plus entre des limites médiales déterminées, mais se transforme, se traduit, s’ouvre sur l’autre. Cette approche s’éloigne d’une interprétation des oeuvres en termes de représentation, car « celle-ci implique la transparence de la technique et de la technologie, tandis que l’intermédialité insiste sur la visibilité de la technique, sur son opacité et attire l’attention sur la médiation, la matière, la différence » (Mariniello, 2011 : 18).

Dans cette circulation transmédiale, plusieurs aspects entrent en considération : le récepteur et son rôle, le rôle du corps et de l’image (ou du corps-image), la performance, les relations intersémiotiques. Un média ne pouvant se définir que par ses rapports aux autres médias, il s’avère primordial de réfléchir à ces relations. Pensons par exemple aux liens étroits qu'entretient la littérature autochtone avec la tradition orale, ou encore à l'intégration de textos, de courriels ou de codes 2D (codes QR) à même le texte d'un roman, qui complètent l'échange en renvoyant le lecteur à l'extérieur du texte. De même, la traduction peut être abordée dans une perspective intermédiale. En effet, « le maniement des langages ne se pense plus comme un simple milieu transparent pour la propagation des idées, mais comme une matière vive dans laquelle la réflexion se cisèle, se façonne, prend tout à la fois sens et forme » (Suchet, 2016 : 4). En outre, les textes à traduire peuvent comporter des allusions à d’autres médias, allusions qui devront aussi être traduites ou adaptées. Pensons également au sous-titrage, point de rencontre de l’art cinématographique et du texte écrit.

Le 19e colloque étudiant en littérature canadienne de l’Université de Sherbrooke, qui aura lieu en ligne, le 18 mars 2022, souhaite mettre l’accent sur la transmédialité dans ses relations avec la littérature et la traduction. Des présentations d’une durée de 20 minutes examinant des oeuvres contemporaines canadiennes en français, en anglais ou en langues autochtones sous l’angle de l’intermédialité seront les bienvenues. Seront également considérées les contributions prenant la forme d’une production audiovisuelle ou d’une performance.

Nous proposons notamment les axes suivants :

  • Oralité et écriture
  • Transposition/traduction d’un genre littéraire/média en un autre
  • Traduction, adaptation et intermédialité
  • Intersémiocité, interdisciplinarité ou interartialité
  • Recyclage ou réemploi
  • Évocation ou citation de médias anciens par un média plus récent
  • Changements de formes et d’esthétiques par le passage d’un média à un autre
  • Évolution et limites de l’intermédialité
  • Rapports entre performance et écriture
  • Image et écriture
  • Littérature et arts numériques
  • Frontières et décloisonnement des médias
  • Hybridation médiale

Veuillez faire parvenir votre proposition de communication de 250 mots et une courte notice biographique (150 mots) à l’adresse courriel TTT2021usherbrooke@gmail.com au plus tard le 30 novembre 2021. Nous acceptons les propositions en français et en anglais. Veuillez inscrire votre nom, votre affiliation universitaire, votre programme d’études, votre adresse courriel ainsi que le titre de votre communication dans un fichier en format .docx joint à votre courriel.

Bibliographie

  • Mariniello, Silvestra (2011) « L’intermédialité : un concept polymorphe », dans Isabel Rio Novo, Célia Vieira, Inter Média, Paris, L’Harmattan.
  • Méchoulan, Éric (2017) « Intermédialité, ou comment penser les transmissions », Fabula / Les colloques, Création, intermédialité, dispositif
  • Méchoulan, Éric (2003) « Intermédialités : le temps des illusions perdues », Intermédialités, no 1.
  • Suchet, Myriam (2016) « Introduction » Intermédialités no 27, printemps 2016. 

At the Crossroads: Intermediality as a Meeting Point

19th student colloquium in comparative Canadian literature at the Université de Sherbrooke
March 18, 2022

This virtual colloquium will examine the concept of intermediality, which refers to the meeting point and interaction between different media, in the context of literature and translation in Canada. As the traditional demarcations between sexes, genders and identities blur and the world emerges from a pandemic that has revolutionized its modes of operation, communication and expression, what happens to the boundaries between media? How were they established before, how have they been transformed by recent technological breakthroughs, social transformations and health crises, and how do we foresee their subsequent evolution? If these borders seem more porous to us today, what do they tell us about these media and our relationship to them?

As Méchoulan (2017) points out, "Intermediality can refer to the movements, exchanges, transfers, or recycling of a well-defined medium in another, such as a play that has become an opera, then adapted to the cinema [...]. However, intermediality opens up much broader problems than this kind of particular case. It is above all this melting pot of media in which emerges, floats, circulates, changes, and gradually establishes what comes to take on the apparently recognizable face of such a medium. Thus, cinema is first an odd mix between a panorama, a variety show, and a phonograph." * Therefore, it is about exploring what cannot be contained in given medial limits, but that transforms, translates, and opens to the other. This approach is far from a work of interpretation in terms of representation, because “this one entails the transparency of the technique and technology, while intermediality insists on the visibility and opacity of the technique, and draws attention to mediation, matter, and difference.” * (Mariniello, 2011)

In this transmedial flow, multiple aspects must be taken into account: the role of the receiver and the role of the body, of the image, as well as the performance, and the inter-semiotic relations. It is essential to think about these relations when one form of media can only be defined by its connection to other media.

Consider, for example, the close ties between native literature and oral tradition - or even the integration of sms, emails or QR codes directly inside a novel, completing the exchange by sending the reader outside of the text. This way, translation can be approached in an intermedial perspective. Furthermore, “the use of languages is not thought about as a simple and clear environment used to spread ideas anymore, but rather as a strong matter into which reflection refines and shapes itself, acquires both its sense and form.”* (Suchet, 2016: 4) Additionally, texts to be translated can include references to different media, that may need translation or adaptation as well. Subtitling is another example, as the meeting point of cinematic art and written text.

The 19th student colloquium on Canadian literature will take place on March 18, 2022 at the Université de Sherbrooke, and will examine intermediality in its various relations with literature and translation. 20-minute presentations examining Canadian contemporary work in English, French, or native languages will be presented under the angle of the transmediality. Contributions in the form of an audiovisual production or a performance will also be considered.

Some of the possible topics include:

  • Orality and writing
  • Transposition/translation of one literary/media genre to another
  • Translation, adaptation, and intermediality
  • Intersemiocity, interdisciplinarity, or interartiality
  • Recycling or reuse
  • Referencing or citing of historical medias by contemporary ones
  • Changes of in aesthetics in the transition of a media to another
  • Evolution and limits of intermediality
  • Connection between performance and writing
  • The visual and the written
  • Literature and digital arts
  • Borders and decompartmentalization of media
  • Medial hybridization

Please send 250-word proposal and a short bio (150 words) to: TTT2021usherbrooke@gmail.com by November 30, 2021. We accept French and English proposals. Please write your name, university affiliation, study program, email address, as well as the title of your communication in Word format document.

* Quotations translated from French by Chynna Poon Odjick

Bibliography

  • Mariniello, Silvestra. (2011) « L’intermédialité : un concept polymorphe », dans Isabel Rio Novo, Célia Vieira, Inter Média, Paris, L’Harmattan.
  • Méchoulan, Éric (2017) « Intermédialité, ou comment penser les transmissions », Fabula / Les colloques, Création, intermédialité, dispositif
  • Méchoulan, Éric (2003) « Intermédialités : le temps des illusions perdues », Intermédialités, no 1.
  • Suchet, Myriam (2016) « Introduction » Intermédialités no 27, printemps 2016.