Le grand cœur de l'Afrique

Audrey Patry Quintin fait partie du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'UdeS (GCIUS). Ce groupe de six étudiants de la Faculté de génie réalise chaque automne des projets de coopération dans des pays en voie de développement. La mission de cette année consiste à construire une école maternelle et un puits pour la petite communauté de Golomoti, au Malawi. Le projet est parrainé par une association qui vient en aide aux personnes victimes des conséquences du sida. Audrey Patry Quintin nous a fait parvenir ce texte où elle partage quelques impressions de voyage.

Les six membres du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'UdeS ont entrepris le 8 septembre leur voyage de quatre mois au Malawi. Après un an de préparation, nous sommes finalement atterris dans la capitale, Lilongwe, une petite ville au milieu de la savane, sans édifices plus haut que huit étages. Dès lors, nous avons compris que notre séjour serait des plus dépaysants.

À 200 km de la capitale, en descendant dans une vallée menant au grand lac Malawi, on retrouve la commune de Golomoti regroupant une vingtaine de villages où 22 000 personnes vivent de l'agriculture de subsistance. C'est dans cette communauté où l'on parle principalement le chichewa que nous vivons et travaillons.

Dans ce pays, la problématique du sida est très préoccupante. Environ 15 % de la population est atteinte du sida, et la majorité se trouve dans la tranche d'âge active. Cette situation entraîne une grande augmentation du nombre d'orphelins. Les nombreux décès, ainsi que les enfants de plus à leur charge, rendent les familles très vulnérables.

Le projet que nous avons entrepris est un travail de coopération avec la Golomoti Active Aids Support Organisation (GASO), qui rassemble des bénévoles apportant un support aux enfants orphelins ou vulnérables et aux personnes atteintes du VIH/sida. Cet organisme est souvent limité par le manque de ressources, d'espaces de travail et de crédibilité face aux donateurs. Notre travail est de lui apporter un support en infrastructure par la construction d'une école maternelle, de terrains de jeux, de bureaux, d'un centre de ressources et de quelques autres bâtiments sanitaires.

Comme dans la plupart des villages ruraux du Malawi, la population de Golomoti a conservé son mode de vie traditionnel. Les femmes portent le chitenje, une sorte de jupe, pour couvrir leurs jambes. Les salutations sont très importantes et doivent comprendre une longue série de renseignements sur les interlocuteurs. Pour tous les nouveaux projets ou toutes les décisions importantes, l'accord des chefs de village est obligatoire afin de respecter la hiérarchie sociale.

Nous sommes logés dans des familles d'accueil, ce qui nous permet de vraiment nous intégrer à la culture locale. Nous avons constaté que la vie en ménage au Malawi est caractérisée par une grande distinction entre le rôle des femmes et celui des hommes. Les femmes malawites ont beaucoup de responsabilités dont le ménage, le lavage, la cuisine et l'éducation des enfants. Chaque jour, elles veillent à nous préparer notre nsima quotidien, le repas national du Malawi, composé de farine de maïs et d'eau bouillie.

Nous vivons au rythme du soleil et de la nature sans eau courante ni électricité. Ainsi, nous sommes plongés dans un bain de culture en participant aux diverses activités sociales, repas, remises de diplômes, mariages, journées à l'église, achats au marché. Nous partageons les joies des Malawites, mais aussi leurs difficultés telles que la maladie, la malnutrition, le manque d'éducation et même les décès.

Malgré ces épreuves, les Malawites semblent toujours heureux et il ne se passe pas un jour sans qu'ils expriment des fous rires interminables. Par-dessus tout, ils nous ont accueillis à bras ouverts en nous intégrant à leur culture, démontrant la justesse de leur réputation, celle du grand cœur de l'Afrique.

Avancement du chantier

La construction du complexe éducatif pour la GASO avance à grand pas. Près de 40 employés travaillent à la réalisation du projet. Nous espérons que les étapes majeures du travail seront terminées avant le début de la saison des pluies, à la fin novembre.

Notre présence dans la communauté permet à la GASO d'attirer l'attention des plus grandes organisations et des médias et de les sensibiliser à leur travail. Nous vous invitons à suivre nos activités sur le site Web du Groupe de collaboration internationale de l'UdeS.