Vers des pratiques d’ingénierie et de management innovantes et responsables au profit d’un avenir durable

L’activité humaine génère davantage de gaz à effet de serre (GES) que l’environnement ne peut en absorber. Pour atteindre la carboneutralité, plusieurs stratégies ont été déployées et continuent de l’être autour du globe. Or il n’existe actuellement que peu de mécanismes basés sur la science pour évaluer ces stratégies, ou pour anticiper les dynamiques paradoxales et autres effets rebond qu’elles peuvent engendrer au regard des bénéfices attendus. Pour contrer cette lacune majeure, une toute première Chaire de recherche interdisciplinaire sur les stratégies Net Zéro et le cycle de vie voit le jour à l’Université de Sherbrooke, conjointement avec la Faculté de génie et l’École de gestion.

Le professeur Ben Amor, du Département de génie civil et de génie du bâtiment, spécialisé en ingénierie durable et en analyse du cycle de vie, et la professeure Marie-Luc Arpin, du Département de management et gestion des ressources humaines, dont le parcours est ancré dans l’analyse du cycle de vie en génie et en sciences sociales, sont les deux cotitulaires de cette chaire unique au Québec et au Canada.

Un précieux apport de l’industrie pour la recherche universitaire

La création de cette chaire n’aurait sans doute pas été possible sans l’engagement de généreux donateurs, dont Hatch, EXP, Groupe Canam et Pomerleau, qui croient aux retombées de la recherche universitaire pour l’avenir des sociétés.

« L’Université de Sherbrooke remercie les contributeurs qui ont choisi d’appuyer la nouvelle Chaire de recherche sur les stratégies Net Zéro et le cycle de vie. La mission de la chaire fait écho aux objectifs de ces organisations, qui mettent à profit leurs connaissances approfondies du génie et des marchés pour résoudre les enjeux mondiaux les plus complexes. Nous croyons sincèrement que les actions qui seront faites grâce aux travaux de cette chaire ouvriront la voie à des solutions prometteuses pour les générations à venir. Ensemble, nous pouvons changer la donne et inspirer un changement positif à grande échelle. »

-  Professeur Pierre Cossette, recteur de l’UdeS

Grâce au développement d’approches d’aide à la prise de décision qui considèrent à la fois les enjeux environnementaux et les tensions, tels les dilemmes et les paradoxes, qui peuvent en découler au sein des organisations, cette chaire ouvrira de nouvelles voies en ce qui concerne les pratiques d’ingénierie et de management responsables.

Les sciences en appui aux stratégies de carboneutralité

Les travaux de la chaire viseront ainsi à développer, tester et instrumenter le concept de « stratégie Net Zéro ». En pratique, une telle stratégie permettrait non seulement l’atteinte de la carboneutralité en 2050, mais aussi l’anticipation des déplacements d’impacts et des effets rebond, en vue de leur évitement potentiel.

Les effets rebond, ce sont des phénomènes par lesquels l’efficacité énergétique accrue d’une technologie, d’un bâtiment, etc. tend paradoxalement à se transposer sous la forme de dynamiques systémiques contreproductives qui amenuisent ou annulent les bénéfices environnementaux escomptés.

Relevant de l’innovation responsable, une telle capacité d’anticipation et de réaction face à l’inattendu est exigeante, mais elle relève aujourd’hui de la lucidité managériale la plus élémentaire. Sur le plan concret des opérations, une telle capacité d’innovation responsable est tributaire d’un renouvellement des approches systémiques de modélisation et d’aide à la décision environnementale. Parmi celles-ci, l’analyse du cycle de vie (ACV) est sans doute la plus connue et mobilisée par les décideurs publics et privés.

Faire de la recherche sur de grands enjeux de société implique de modéliser la complexité et de composer avec les incertitudes. Cette chaire propose justement un changement de paradigme par rapport aux approches de modélisation classiques pour répondre à ces questions complexes de notre société.

Ben Amor, professeur au Département de génie civil et génie du bâtiment, Faculté de génie, cotitulaire de la chaire

Une démarche interdisciplinaire en réponse à des enjeux complexes

Pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050, les organisations doivent rapidement stabiliser et réduire leurs émissions de GES, puis développer des solutions robustes de compensation. Toutefois, la mise en œuvre rapide de telles stratégies peut engendrer des dommages collatéraux sur l’environnement et la biodiversité. Sur le plan social, une collectivité pourrait par exemple devenir plus vulnérable face aux changements climatiques qu’elle ne l’était auparavant. Comment anticiper de tels effets contreproductifs?

Une partie de la réponse passe par une approche interdisciplinaire audacieuse en recherche, alliant sciences sociales et modélisation environnementale. En réponse à ces dynamiques complexes, la chaire vise à élaborer et tester des stratégies Net Zéro aptes à soutenir la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à la crise environnementale, tout en évitant de créer ou d’exacerber des déficits d’inclusion ou des iniquités sociales.

La Chaire sur les stratégies Net Zéro et le cycle de vie répond aux besoins des organisations qui comprennent à quel point cet objectif est à la fois vital et exigeant, et qui sont prêtes à expérimenter des approches de gestion radicalement différentes.

Marie-Luc Arpin, professeure au Département de management et de GRH, École de gestion, cotitulaire de la chaire

En plus de contribuer au développement méthodologique de l’analyse du cycle de vie et à l’appropriation concrète des résultats par les organisations, cette chaire au service de la lutte contre les changements climatiques et l’adaptation à la crise environnementale favorisera le renouvellement de la formation en management et en génie, de même que la formation de la relève scientifique à la recherche interdisciplinaire.

Cette chaire est financée en partie par la Grande Campagne UdeS
Depuis sa fondation, l’Université de Sherbrooke innove, repousse les frontières comme les façons de faire, et prend des décisions avant-gardistes. Ces orientations ont forgé son identité et sont une source de fierté pour l’ensemble de sa communauté universitaire. Aujourd’hui, c’est dans ce même état d’esprit que l’établissement entreprend le prochain chapitre de son développement, avec la Grande Campagne de financement Choisir de changer l’avenir. Cette campagne de 250 M$, la plus ambitieuse de son histoire, permettra de soutenir plus de 150 projets inspirants, qui apporteront des solutions concrètes aux défis d’aujourd’hui et de demain.

Une recherche qui s’élève à la puissance dix! 

Ce n’est pas un hasard si l’Université de Sherbrooke se démarque en recherche. Son secret? Le mariage judicieux du partenariat, de la mutualisation et de l’interdisciplinarité, trois forces qui font sa renommée. Apprenez-en plus sur ce qui a propulsé l’UdeS 10^e en recherche au Canada.