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Mémoire - Laurie RICARD

Entre fiction et réalité : représenter la criminalité urbaine dans la série Les Aventures extraordinaires du Domino Noir et dans la presse au Québec (1950-1955)

Laurie RICARD

Ce mémoire se penche sur les représentations de la criminalité urbaine dans la littérature populaire et la presse québécoises durant la première moitié des années 1950. La littérature en fascicules, une source de divertissement appréciée de la société québécoise qui connaît son apogée au milieu du 20e siècle, a produit plusieurs séries de romans policiers, dont les Aventures extraordinaires du Domino Noir qui se démarque par son décor urbain. La majorité des crimes et des enquêtes qui y sont racontés se déroulent dans une version de Montréal imaginée par les auteurs. La ville est alors représentée comme un lieu où les dangers se tapissent dans l’ombre et où les criminels se cachent à tous les coins de rue en attente de leur prochaine victime. Personne n’est à l’abri dans la métropole des fascicules et surtout pas les citoyens les plus riches qui n’échappent pas à la cruauté des bandits. La série à l’étude illustre que n’importe qui peut participer d’une manière ou d’une autre au fléau qu’est la criminalité urbaine. En parallèle, les journaux comme La Presse et Le Devoir sont censés représenter la ville telle qu’elle est réellement. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Les journalistes, à la manière des auteurs de fiction, se prêtent à l’exagération dans le but de divertir leur lectorat. Ce mémoire s’intéresse précisément à cette frontière entre la fiction et la réalité qui réunit ces deux types de publications. Les articles de journaux concernant les crimes qui prennent place en contexte urbain sont nombreux et ils insistent sur l’inefficacité de la Ville de Montréal à contrôler la criminalité. Les fascicules proposent une solution fictive à ce problème bien réel : un justicier qui résout toutes les enquêtes se présentant à lui. Rien n’arrête le Domino Noir quand vient le temps de protéger les citoyens de Montréal, pas même le crime organisé ou le trafic des narcotiques qui marquent l’imaginaire des auteurs et des lecteurs de littérature populaire. Le mémoire est divisé en trois chapitres. Le premier porte sur les personnages de la série des Aventures extraordinaires du Domino Noir et les lieux visités dans les fascicules. Le deuxième chapitre analyse les représentations des crimes qui sont commis par les personnages de la série par les bandits qui rôdent dans la ville. Le troisième et dernier chapitre compare les représentations de la criminalité urbaine issues des fascicules étudiés à celle provenant de la presse québécoise pour y déceler les différences et les similarités.