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Enseigner l'histoire autrement

Des circuits de visite virtuels à Sherbrooke

Le professeur Léon Robichaud et l'étudiante Amy Labrosse-Proulx, qui a participé au projet, testent le portail Sherbrooke, histoire et patrimoine.
Le professeur Léon Robichaud et l'étudiante Amy Labrosse-Proulx, qui a participé au projet, testent le portail Sherbrooke, histoire et patrimoine.

Photo : Michel Caron

Une partie de l’histoire de la région de Sherbrooke est maintenant accessible gratuitement, en tout temps, sur le Web grâce au travail d’étudiantes et d’étudiants au baccalauréat en histoire de l’UdeS. Ils ont créé, dans le cadre d’un cours, des circuits de visite virtuels, ce qui permet un tour de la ville et de la région à travers une série de photos historiques, répertoriées et commentées via le site Historypin.

«Le cours L'informatique appliquée à l'histoire initie les étudiantes et les étudiants à l'utilisation des médias numériques pour l’étude et la diffusion de l’histoire, affirme le professeur Léon Robichaud, du Département d'histoire. Centrée sur l'histoire et le patrimoine de Sherbrooke, l’édition 2013 de ce cours a permis de créer des circuits de visite virtuels de la région, dont profiteront les nombreux touristes qui l’envahiront cet été avec la tenue, entre autres, des Jeux du Canada.»

Exemple d'un lieu répertorié et commenté sur le circuit Le village industriel de Brompton : Académie Sacré-Coeur, Bromptonville
Exemple d'un lieu répertorié et commenté sur le circuit Le village industriel de Brompton : Académie Sacré-Coeur, Bromptonville

Historypin est un outil Internet de partage de photos, qui permet d'ancrer les images dans le temps et dans l’espace afin de créer des circuits accessibles sur le Web et dans des applications iPhone et Android. «C’est plus de 140 sites qui sont présentés aux utilisateurs. Pour réaliser ces circuits, les étudiants ont travaillé activement à la recherche de photos anciennes, par exemple celles de l’église Plymouth-Trinity et de la prison Winter. Ils ont fouillé dans les archives pour connaître l’histoire de ces bâtiments et de ces lieux, et ils ont rédigé des textes destinés au grand public, qui viennent enrichir cette expérience mêlant histoire et nouveaux médias», explique Léon Robichaud.

À travers cette plateforme, au moment de la visite virtuelle, les utilisateurs peuvent à leur tour ajouter des commentaires sur les photos et les lieux visités. «C’était une composante importante pour nous, que la communauté puisse continuer à bonifier le travail déjà accompli, rappelle Jonathan Fortin, étudiant en histoire. Plus il y aura de participants, plus notre projet sera complet et riche. Nous espérons qu’il favorisera ainsi une meilleure compréhension du travail de l’historien.»

Jonathan Fortin, étudiant en histoire, lors du lancement du projet.
Jonathan Fortin, étudiant en histoire, lors du lancement du projet.

Photo : Michel Caron

L’histoire en évolution : une expérience à saveur humaine

Est-ce qu’on peut s’intéresser à la fois à la Nouvelle-France et à l’informatique appliquée à l’histoire? «Mais bien sûr, répond Léon Robichaud. L’application raisonnée d’outils informatiques nécessite une analyse rigoureuse des sources, ce qui soulève de nouvelles questions et permet de vérifier ses hypothèses. Cette approche m’aide ainsi à mieux construire une histoire sociale du politique, ancrée dans le temps, dans l’espace et dans les réseaux.»

Le professeur Robichaud s’intéresse à l’informatique appliquée à l’histoire depuis 1992, alors qu’il travaillait sur Montréal, ville fortifiée au XVIIIe siècle, une exposition présentée au Centre canadien d’architecture, qui intégrait l’informatique comme outil de gestion, d’analyse et de diffusion de l’information. «J’ai par la suite continué à marier histoire et informatique dans la conception d'inventaires patrimoniaux. J’ai toujours conservé un intérêt pour une histoire qui peut être communiquée au public, Internet devenant alors une plateforme de choix.»

Sherbrooke, histoire et patrimoine, portail d'accueil du site www.sherbrooke.technohistoire.info
Sherbrooke, histoire et patrimoine, portail d'accueil du site www.sherbrooke.technohistoire.info

C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à créer ce projet original pour Sherbrooke : «Je cherchais un projet d'intégration modulaire qui permettrait aux étudiants de participer à une œuvre d’envergure tout en ayant de multiples tâches spécifiques, à la mesure de leurs compétences. Celui-ci cadre exactement avec ce que nous développons à l’Université de Sherbrooke en matière d’informatique appliquée à l’histoire.»

Un apprentissage étendu pour ces étudiants en histoire

À l’affût des récentes technologies et des nouvelles réalités du marché du travail, le corps professoral en histoire à Sherbrooke offre des cours qui permettent de découvrir et d’utiliser les technologies afin de parfaire et de diffuser les connaissances. Les étudiants arrivent donc sur le marché du travail avec une solide formation et une maîtrise réelle des outils modernes de recherche et de communication.

«Ce cours m’a permis de participer à un projet utile, ancré dans le milieu, relate Dhyana Robert, étudiante en histoire. En plus du volet informatique, nous avons appris ce qu’est la gestion de projet, le travail d’équipe, la vulgarisation scientifique et l’organisation d’un événement, c’est-à-dire le lancement public de notre portail. Je me sens apte aujourd’hui à prendre en charge ce type d'initiative pour d’autres organisations, ce que je ferai à la fin de mes études. »

Ce projet novateur a vu le jour à l’Université de Sherbrooke en partenariat avec la Société d'histoire de Sherbrooke, le Centre de ressources pour l’étude des Cantons-de-l'Est et le Laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal.


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