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Des bourses d'études pour des étudiantes et des étudiants à la maîtrise et au doctorat

Caroline Desruisseaux, étudiante à la maîtrise en histoire
Caroline Desruisseaux, étudiante à la maîtrise en histoire

Photo : Fournie

Quatre étudiantes et un étudiant en histoire ont reçu des bourses importantes afin de soutenir leur recherche à la maîtrise et au doctorat. Ce soutien financier leur permettra de se consacrer plus activement à leur projet de recherche et à l’avancement du savoir.

Bourses du Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FRQSC)

Caroline Desruisseaux (maîtrise)

« Une justice postcoloniale? Les interventions de la Cour itinérante du district judiciaire d’Abitibi auprès de la nation crie de la Baie-James et de l’Est entre 1974 et 1995 »

Sous la direction des professeurs Louise Bienvenue et Claude Gélinas

En octobre 1974, le gouvernement du Québec crée le premier tribunal itinérant afin de rendre les services judiciaires accessibles à la population résidant au nord du 45e parallèle. Depuis, la Cour itinérante du district judiciaire d’Abitibi est amenée à se rendre chaque année dans un certain nombre de villages cris, inuits et naskapis pour résoudre des litiges juridiques. Or, les peuples autochtones nordiques ont encore recours à leurs propres traditions de résolution de conflits, héritées de leur histoire et s’étant transformées et adaptées au cours de la colonisation. En s’intéressant au processus de décolonisation politique au Canada, ce mémoire de maîtrise étudie les rapports qui se sont établis entre la Cour itinérante du district judiciaire d’Abitibi lors de ses interventions et la nation crie de la Baie-James et de l’Est entre 1974 et 1995.

Montant de la bourse : 15 000 $ par année pendant deux ans

Catherine Tremblay, étudiante au doctorat en histoire
Catherine Tremblay, étudiante au doctorat en histoire

Photo : Fournie

Catherine Tremblay (doctorat)

« Entre punition et protection. Les jeunes et leur famille devant les tribunaux de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean de 1950 à 1978 »

Sous la direction des professeurs Louise Bienvenue et Peter Gossage

Ce projet de recherche s’intéresse à une période concise (1950-1978), mais déterminante dans l’évolution de la prise en charge des problèmes reliés aux mineurs et à leur famille à travers deux cours de justice, soit la Cour des sessions de la paix et la Cour de bien-être sociale. Cette analyse spécifiquement cadrée dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean met en lumière la gestion de la délinquance juvénile et de la protection de la jeunesse en prenant en considération l’interaction indissociable entre l’expérience sociale des «acteurs» et le fonctionnement des institutions.

Montant de la bourse : 20 000 $ par année pendant trois ans

Bourse du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH)

Clémence Cloutier-Deschênes, étudiante à la maîtrise en histoire
Clémence Cloutier-Deschênes, étudiante à la maîtrise en histoire

Photo : Fournie

Clémence Cloutier-Deschênes (maîtrise)

« Femmes, police et résistance à la Nouvelle-Orléans durant la période antebellum, 1811-1820 »

Sous la direction du professeur Jean-Pierre Le Glaunec

Ce projet de recherche s’intéresse aux femmes esclaves de la Nouvelle-Orléans en tant que sujets de l’histoire, mais aussi comme actrices centrales des résistances à l’esclavage qui s’opèrent dans le Sud états-unien au XIXe siècle. La notion de genre est centrale dans ce projet alors qu’on cherche à y déterminer s’il existe une culture féminine de la résistance qui se distingue des stratégies plus masculines. Les sources principales sont les registres de police de la Nouvelle-Orléans des années 1810-1820. Dans les archives de police, tout comme dans les écrits scientifiques traitant des résistances à l’esclavage, ce sont surtout les hommes qui sont mis de l’avant. Il paraît important à la chercheuse de considérer plutôt le point de vue des femmes esclaves dont les traces de vie subsistent dans les sources, très peu étudiées par les chercheurs.

Montant de la bourse : à venir

Bourses d’études supérieures du Canada Joseph-Armand-Bombardier

Jean-Philippe Carlos, étudiant au doctorat en histoire
Jean-Philippe Carlos, étudiant au doctorat en histoire

Photo : Fournie

Jean-Philippe Carlos (doctorat)

« Le rebelle traditionaliste : une biographie socio-intellectuelle de François-Albert Angers (1909-2003) »

Sous la direction du professeur Harold Bérubé

L’objectif de ce projet de recherche est d’étudier le parcours intellectuel et militant de François-Albert Angers (1909-2003) dans le contexte d’une société québécoise en rapide évolution, en analysant la manière par laquelle ce penseur agit à titre d’observateur critique, mais lucide, de la modernité au Québec. Économiste pionnier de l’École des hautes études commerciales de Montréal, intellectuel et nationaliste engagé, Angers est un penseur dont l’influence dépasse les barrières idéologiques et partisanes. Son influence au sein des différents réseaux nationalistes et institutionnels ainsi que l’évolution de sa pensée seront au cœur de ce projet.

Cette thèse doctorale prend la forme d’une biographie socio-intellectuelle et est composée de deux trames en interaction. La première vise à explorer les différents contextes réseautiques (organisations militantes, milieux intellectuels et institutionnels) dans lesquels évolue Angers durant sa vie active, entre les années 1930 et 1990, et à mesurer à la fois son influence et ses liens avec les différents acteurs de ces réseaux (Lacroix, 2003). La deuxième porte sur l’évolution de sa pensée au niveau économique (libéralisme, corporatisme, coopératisme), sociopolitique (nationalisme, fédéralisme, démocratie, rôle de l’État) et culturel (statut de la langue française, éducation, confessionnalité, identité canadienne-française et québécoise). La période étudiée s’étend de 1937, moment où Angers s’investit pour la première fois dans un milieu intellectuel (L’Action nationale), jusqu’au début des années 1980, époque durant laquelle il se retire de la vie intellectuelle active. Entre ces deux dates, c’est toute l’histoire de la modernisation de la société québécoise et de la remise en question des anciennes valeurs culturelles canadiennes-françaises qui est au centre des préoccupations des intellectuels du Québec.

Montant de la bourse : 35 000 $ par année pendant trois ans

Karine Pépin, étudiante au doctorat en histoire
Karine Pépin, étudiante au doctorat en histoire

Photo : Fournie

Karine Pépin (doctorat)

« La noblesse canadienne après la Conquête : maintien ou dérogeance (1760-1900)? »

Sous la direction du professeur Benoît Grenier

Le projet doctoral portera, dans une perspective longitudinale, sur la capacité des membres de la noblesse canadienne à maintenir ou non leur position socio-économique durant le régime britannique. La reproduction familiale sera au cœur de la recherche, qui se concentrera donc en histoire de la famille et du genre et, plus largement, en histoire sociale du Québec. Lorsqu’on songe à la noblesse canadienne, on imagine spontanément des individus situés au sommet de la hiérarchie sociale sous le régime français. Ce groupe a cependant traversé cette frontière temporelle et a survécu bien au-delà, en se transformant au gré des conjonctures. Le Traité de Paris, signé en 1763, est cependant lourd de répercussions. La colonie étant désormais soumise à la Grande-Bretagne, les membres de ce groupe privilégié demeurés dans la colonie doivent s’adapter pour maintenir leur statut social.

Cette étude examinera la manière dont la noblesse canadienne s’est comportée sur le plan démographique, social et professionnel au lendemain du changement de métropole jusqu’au tournant du XXe siècle. L’objectif de ce projet de recherche est d’évaluer si et comment les membres de la noblesse canadienne ont été capables de se maintenir à long terme. En étudiant des familles nobles sur plusieurs générations (autant dans les sphères publique que privée), cette étude permettra de comprendre les dynamiques d’influences d’un groupe sur la formation de la société québécoise au tournant de l’ère industrielle, mais aussi l’impact de cette société sur l’évolution du groupe en question.

Montant de la bourse : 35 000 $ par année pendant trois ans