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Nouvelle publication | Sous la direction d'Anthony Glinoer et Julien Lefort-Favreau

Les discours de l'éditeur

« Les discours de l'éditeur », sous la direction d'Anthony Glinoer et Julien Lefort-Favreau, Mémoires du livre / Studies in Book Culture, volume 10, numéro 2, printemps 2019.
« Les discours de l'éditeur », sous la direction d'Anthony Glinoer et Julien Lefort-Favreau, Mémoires du livre / Studies in Book Culture, volume 10, numéro 2, printemps 2019.

À la jonction de la sociologie de l’édition, de l’histoire culturelle et de l’histoire intellectuelle, ce dossier de la revue Mémoire du livres / Studies in Book Culture adopte une perspective transnationale et transhistorique (XIXe-XXIe siècles), afin d’identifier des points de convergence entre les différents cas étudiés et faire émerger des constantes.

Si l’on sait ce que ça fait qu’un éditeur de livres (ou de revues), on sait moins ce que ça dit. Comment ça parle, un publisher, qui est aussi bien souvent un editor? Que nous disent les archives de lui, de sa pratique, de ses fonctions, de sa capacité diplomatique, de son aptitude au réseautage, de son appétence pour la promotion du livre et de l’auteur? Quelle phraséologie de la déception, quelle rhétorique de l’espérance, quel argumentaire dans la négociation? Que révèlent ses paroles de son positionnement, plutôt artisanal, plutôt industriel, plutôt artiste selon les cas? Dans quelle mesure rejoue-t-il son ethos, comment se montre-t-il en public? Quand et où parle-t-il, selon quelles « scènes d’énonciation » (Maingueneau) : dans des lettres ouvertes, dans des mémoires, dans des réponses à des interviews, dans des statuts sur Facebook? Quelles prises de parole sont conservées, lesquelles sont écartées? Dans quelle langue s’exprime-t-il alors que les éditeurs, ne fût-ce que pour les traductions de livres, sont confrontés à plusieurs langues de travail? Comment, enfin, les discours d’éditeurs se croisent-ils avec ceux d’autres agents : libraires, exposants, agents, représentants, auteurs, typographes? Quelle spécificité pour ses discours?

Telles ont été les questions qui ont été soumises, d’abord dans le cadre d’un colloque tenu à l’Université de Sherbrooke en 2018, ensuite plus largement. Il a été proposé aux contributeurs de situer l’éditeur dans le champ littéraire – pour saisir les conditions d’exercice de son métier et son rôle spécifique de médiateur essentiel dans la chaîne du livre, partant de ses prises de position publiques – mais aussi dans la société : par les choix commerciaux qu’il opère, par les causes qu’il embrasse ou récuse, par les textes qu’il accepte ou refuse, l’éditeur infléchit la circulation des idées et cette action peut être renforcée par les propos qu’il tient sur les événements historiques, sur les luttes de pouvoir entre groupes sociaux, de sexe ou d’ethnie.

À propos des directeurs de ce numéro

Anthony Glinoer est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire et professeur à l’Université de Sherbrooke. Ses travaux ont porté principalement sur l’histoire de l’édition (Naissance de l’éditeur. L’édition à l’âge romantique avec Pascal Durand en 2005), sur l’étude des représentations dans la littérature de la vie littéraire (La bohème, une figure de l’imaginaire social en 2018, codirection de Imaginaires de la vie littéraire en 2012 et de Romans à clés en 2014), et sur les groupes d’écrivains et d’artistes (L’âge des cénacles. Confraternités littéraires et artistiques au XIXe siècle avec Vincent Laisney en 2013). Anthony Glinoer a aussi lancé en 2014 le projet Socius, lequel se décline en rééditions de classiques de la théorie sociale du littéraire, en bibliographies rééditées ou originales, et en un lexique de concepts (ressources-socius.info). Il dirige le projet de partenariat sur les archives éditoriales (archiveseditoriales.net).

Julien Lefort-Favreau est professeur adjoint au Département d’études françaises de l’Université Queen’s (Kingston, Canada). Il a précédemment été boursier postdoctoral Banting du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada à l’Université de Sherbrooke. Ses publications principales sont : Henri Deluy, ici et ailleurs (avec Saskia Deluy), Le Temps des cerises, 2017; Politique de l’autobiographie. Engagements et subjectivités (avec Jean-François Hamel et Barbara Havercroft), Nota Bene, 2017; Pierre Guyotat politique, Lux Éditeur, 2018. Depuis 2012, il est membre du comité de rédaction de la revue québécoise Liberté.


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