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25 février 2022 Stéphanie Dubreuil
Chloé Gauvin-Ndiaye

Supervision de stagiaire et publication dans Physical Review Letters

Doctorante en physique dans le groupe du professeur André-Marie Tremblay, Chloé accumule les bourses et les mentions depuis son baccalauréat, en plus de s’engager auprès de sa communauté de façon remarquable. Elle a notamment co-fondé le Comité Diversité en Physique de l’Université de Sherbrooke (DiPhUS), qui vise à agir concernant les questions de diversité et d’inclusion au Département de physique. Récemment, un de ses articles, co-écrit avec Marguerite Setrakian, étudiante au cégep, a publié dans la revue scientifique à haut impact Physical Review Letters.

Figurant parmi d’autres sujets de recherche explorés par Chloé pendant son doctorat, les cuprates à haute température critique est celui sur lequel porte cet article. L’objectif de Chloé était d’étudier, d’un point de vue théorique et en se basant sur le diagramme de phase, comment le comportement des électrons évolue en modifiant la température ou la densité d’électrons dans un modèle permettant de simuler les cuprates dopés en électrons. Plus précisément, cet article présente des calculs qui introduisent une nouvelle façon de mesurer expérimentalement la force des interactions entre les électrons dans un matériau, une quantité difficile à mesurer directement.

Pour Pr Tremblay, cette publication dans Physical Review Letters est inattendue, compte tenu que les résultats de leur recherche auraient pu être très différents : « Les travaux ont pris une tournure tout à fait inattendue. Des discussions avec des collègues expérimentateurs en Suisse nous avaient mis sur une piste intéressante qui nous aurait permis d’interpréter leurs données de photoémission résolue en angle. Mais en allant au-delà de nos idées originales, nous avons mis la main sur un résultat suffisamment intéressant pour qu’il soit publié dans une des revues les plus importantes en physique. Ce résultat nous apprend que même si les interactions entre électrons sont suffisamment fortes pour que ceux-ci ne puissent plus se propager dans certaines directions, dans certaines autres, ils peuvent se propager et garder une trace très claire, observable en photoémission, des interactions si nuisibles aux électrons qu’ils se propagent dans les autres directions difficiles. »

Une étudiante du Cégep de Sherbrooke en stage d’été à l’IQ

S’intéressant à une multitude de sujets, Marguerite Setrakian, à ce moment étudiante au Cégep de Sherbrooke en Sciences, lettres et arts, désirait obtenir une meilleure idée de ce que la recherche en physique représentait. Après qu’un de ses enseignants l’ait référée au groupe de recherche de Pr Tremblay, Marguerite a été acceptée comme stagiaire à l’été 2020.

Même s’il lui manquait beaucoup de notions de physique et que son stage s’est déroulé complètement à distance en raison de la COVID-19, Marguerite a su, par sa motivation et sa détermination, relever le défi avec brio. « Habituellement, les stagiaires qui travaillent avec nous sont au baccalauréat et ont eu au moins un cours de mécanique quantique. Avec Marguerite, on a pu voir que ce qui est réellement important pour réussir un projet, c’est la motivation, plus que les connaissances de base », explique Chloé.

Marguerite Setrakian

Concrètement, pendant son stage, Marguerite a collaboré au lancement de calculs sur un superordinateur ainsi qu’à la sortie et l’analyse des résultats. Elle a aussi terminé son stage par une présentation devant plusieurs groupes de recherche, pour laquelle elle a reçu de nombreux commentaires élogieux de la part de professeurs.

Présentement au baccalauréat en littératures de langue française et philosophie à l’Université de Montréal, Marguerite n’écarte pas l’idée de se diriger vers la physique plus tard. « Grâce à Chloé, qui m’a prise sous son aile, et à l’équipe qui était dynamique et accueillante même si le stage s’est passé en virtuel, j’ai énormément appris, autant sur le sujet de notre article que sur la recherche scientifique en général. L’aspect collaboratif, duquel j’ai été témoin à travers des conférences et rencontres avec des chercheurs à l’international est ce qui m’a le plus inspirée à poursuivre une carrière en recherche. J’ai vraiment pu observer à quoi ça ressemble des gens de partout dans le monde qui travaillent ensemble pour faire avancer la science. »

L’implication de Chloé Gauvin-Ndiaye

Lorsqu’on demande à Chloé ce qui la pousse à s’impliquer autant dans sa communauté, elle répond simplement qu’elle « aime avoir de la variété dans ce qu’elle fait ». Par ailleurs, partager la recherche à travers l’enseignement et la supervision de stagiaires constitue une source de motivation pour elle, car elle explique que c’est souvent dans ces moments qu’elle apprend le plus.

« Rien n’arrête Chloé. Lorsque je lui ai demandé si elle était prête à m’aider à superviser une étudiante du cégep pour un projet de physique théorique, elle m’a dit oui avec enthousiasme. Bien que Marguerite eût obtenu des recommandations élogieuses de la part d’un professeur du secondaire, un de nos anciens étudiants, c’était tout un pari. Bien franchement, c’est Chloé qui a, comme d’habitude, fait la majeure partie du travail de supervision, pas moi. Apprendre aux débutants les rudiments des concepts et des mathématiques abstraites que nous utilisons, les initier aux calculs sur super-ordinateurs, ce sont des tâches qui pourraient décourager n’importe qui, mais pas Chloé. Et ce qui est encore plus merveilleux, c’est que les nombreux stagiaires qu’elle a encadrés finissent en général avec le sourire et veulent revenir travailler avec Chloé, partager son enthousiasme, profiter de sa compétence. » – Pr André-Marie Tremblay

Pr André-Marie Tremblay | Photo : Michel Caron, UdeS

 

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