Littérature canadienne comparée
Comprendre les relations littéraires, socioculturelles et politiques qui existent entre les cultures et les langues
Depuis sa fondation en tant que discipline au 19e siècle, la littérature comparée a permis d’élargir les perspectives sur l’influence qu’exercent les unes sur les autres des productions culturelles de diverses provenances.
Pour les étudiantes et étudiants ainsi que pour les professeures et professeurs, la comparaison des littératures et des cultures répond à un désir et à un besoin impératif dans le contexte actuel de mondialisation marqué par l’effacement des frontières. Elle leur permet de repenser et de remettre en question le point de vue national pour analyser, par le truchement de l’œuvre littéraire, divers contextes, enjeux ou rapports de force dans leur dimension culturelle.
À la maîtrise
À la maîtrise
Au doctorat
Pourquoi étudier dans ce domaine?
- Repousser les limites des secteurs d’études traditionnels
- Observer les différences
- Formuler des problématiques
- Comparer les cultures
- Remettre les paradigmes en question
Programmes bilingues
La nature bilingue des programmes de littérature canadienne comparée est primordiale. Les membres du corps professoral sont tous bilingues, sinon trilingues. Les étudiantes et les étudiants peuvent utiliser soit l’anglais, soit le français, tant à l’oral qu’à l’écrit, dans la présentation des travaux. Ils doivent toutefois être en mesure de lire la littérature et la théorie dans ces deux langues.
Personnel enseignant
Les membres du corps professoral offrent un encadrement personnalisé qui favorise la réussite.
Premier cycle
Le baccalauréat en études anglaises et interculturelles préparent les étudiantes et étudiants aux études supérieures en littérature canadienne comparée.
Découvrir la littérature comparée
L’Université de Sherbrooke offre, depuis une cinquantaine d’années, des programmes bilingues en littérature canadienne comparée (LCC) à son Département des arts, langues et littératures (DALL). Ces programmes sont reconnus comme étant les seuls du monde qui soient consacrés à l’étude comparative des littératures et des cultures du Canada et du Québec. Preuve que ceux-ci ont su se renouveler au fil du temps, la poursuite d’études comparatives qui transcendent les frontières du Québec et du Canada y est également encouragée, ce qui va dans le sens des changements survenus sur les plans socioculturel et théorique dans les disciplines des sciences humaines.
Dès sa création, le programme de maîtrise avait comme objectif d’offrir une formation dans les littératures canadiennes et québécoises, toujours dans un contexte comparatif. S’est par la suite ajouté à celui-ci un programme de doctorat. Tous deux jouissent d’une réputation enviable dans le champ des études comparatives. Ce qui leur vaut cette notoriété? Le contexte unique d’encadrement et de formation des étudiants qu’offre l’Université de Sherbrooke, où il est possible d’étudier dans un secteur d’études anglaises au sein d’une université francophone.
Avec le temps, les objectifs de la formation ont été élargis. Celle-ci permet maintenant d’explorer et d’analyser les littératures canadiennes et québécoises en formulant à propos de celles-ci des problématiques qui les mettent en rapport avec d’autres littératures, contextes, disciplines et approches théoriques tels que les études culturelles, féministes et postcoloniales, de même que la traductologie. C’est que la littérature canadienne comparée, comme discipline, a connu diverses transformations : les études autrefois surtout biculturelles sont devenues multiculturelles et les comparaisons, transnationales; les études culturelles ont pris le pas sur la formation axée sur l’étude des œuvres consacrées; la traduction littéraire est vue comme un acte de création à part entière.
Après avoir suivi les séminaires exigés, les étudiants proposent un sujet de recherche et le défendent devant un comité; ils travaillent en étroite collaboration avec leur directeur de recherche (la codirection est une formule possible). Il n’y a pas de soutenance à la maîtrise, à moins que le candidat n’en fasse la demande. Celui-ci doit toutefois défendre son projet de mémoire devant un jury. Les étudiants au doctorat doivent quant à eux faire un examen de synthèse dans le domaine de la littérature canadienne comparée, en plus de soutenir leur thèse devant un jury.
Les professeurs actuels des programmes possèdent une expertise qui les habilite à diriger des recherches portant sur les thèmes et les approches suivants :
- dramaturgie, intertexualité, film et littérature
- théorie et études culturelles
- littératures postcoloniales, autochtones et minoritaires
- genre, féminisme(s) et classe
- études nord-américaines et panaméricaines
- traduction littéraire, traductologie et stylistique comparée
- aspects linguistiques et littéraires de l’anglais québécois
- littérature et enseignement des langues
En phase avec une société en pleine mutation, les programmes de LCC suscitent de nombreux sujets de recherche qui se distinguent tant par leur propos que par leur nature : les études de genres, le théâtre, la poésie, les mémoires, la critique ou l’édition littéraire, la traduction littéraire, les littératures minoritaires et autochtones, l’éco-critique, les études postcoloniales, interculturelles, féministes ou culturelles, etc.
Quantité de séminaires s'offrent aux étudiants à la maîtrise et au doctorat en LCC, parmi lesquels : La théorie de la littérature canadienne comparée, La critique canadienne comparée, Approches théoriques de la traduction, La dramaturgie canadienne comparée, Approches interdisciplinaires en études littéraires (I & II), La poésie canadienne comparée (I & II) et Le roman canadien comparé (I & II). Il est également possible de suivre, sous forme tutorale, des cours orientés en fonction des intérêts de recherche des étudiants.
Les études en LCC ont souvent contribué à faciliter l’exercice de la communication interculturelle telle qu’elle se manifeste en contexte canadien et québécois. Il va sans dire que la mondialisation donne lieu à de nouveaux modèles de migration et d’interactions culturelles, ce qui transforme, d’une manière tout à fait inédite, les relations interculturelles à l’intérieur même de cultures qui pouvaient sembler cloisonnées. Les programmes d’études supérieures qui possèdent une dimension interdisciplinaire – comme ceux de LCC – sont de plus en plus prisés parce qu’ils permettent d’observer la manière dont se construisent les cultures (qu’elles soient mondiales, nationales ou locales) et d’analyser la teneur de leurs interactions; ils peuvent en outre aider à cerner les enjeux inhérents à ces problématiques. C’est donc dire que les approches actuelles en littérature canadienne comparée, telle qu’on la conçoit à l’Université de Sherbrooke, mettent l’accent sur l’interdisciplinarité, le recours à divers cadres théoriques dans l’étude des textes (féminismes, études autochtones, études culturelles, postcolonialisme, etc.) et la comparaison éclairée d’œuvres littéraires avec d’autres types de productions culturelles (récits issus de la tradition orale, œuvres télévisuelles, cinématographiques ou multimédias, etc.).
Les étudiants qui entreprennent des études aux cycles supérieurs en littérature canadienne comparée ont accès à diverses ressources qui les aideront dans leur cheminement.
Ressources professorales
Les professeurs enseignant dans les programmes de littérature canadienne comparée connaissent leurs étudiants et offrent un encadrement personnalisé afin de favoriser la réussite de ceux-ci. Plusieurs professeurs des secteurs d‘études littéraires et culturelles, de communication et de linguistique font aussi régulièrement partie des jurys de mémoires et de thèses dans les programmes de LCC (les professeurs de LCC faisant de même pour ces disciplines), ce qui crée autant de possibilités de collaboration et de réseautage pour les étudiants.
Liste de distribution électronique
En s’inscrivant à la liste de distribution, les étudiants s’intègrent à un réseau professionnel en littérature comparée. On les y entretient de nouvelles concernant leur programme ou d’autres programmes de littérature comparée, leur transmet des appels de communication pour des colloques, leur fait part d'appels de candidatures, d’offres de bourses ou encore de publications récentes dans la discipline. Les échanges entre les personnes qui poursuivent des études dans l’un des programmes de LCC s’en trouvent grandement facilités.
Ateliers professionnels
Les ateliers professionnels présentent des discussions et des tables rondes animées par des professeurs de LCC, ainsi que par diverses personnes ressources de l’Université de Sherbrooke. Ces ateliers, qui sont un complément aux séminaires et aux activités des programmes, rehaussent la formation professionnelle des étudiants et contribuent à faciliter la transition vers le marché du travail. Selon les suggestions et les besoins, des thèmes d’ateliers peuvent être ajoutés ou enlevés d’une année à l’autre.
Ces ateliers portent entre autres sur :
- les références et banques de données utiles en littérature comparée qu’on trouve à la Bibliothèque des sciences humaines de l’Université de Sherbrooke;
- les références documentaires du Centre Anne-Hébert;
- le guide de rédaction et de présentation des travaux, mémoires et thèses;
- les procédures détaillées de rédaction des mémoires et thèses.
- la préparation d’une revue de littérature pour les examens et projets de recherche;
- la soumission d’une proposition en réponse à un appel de communications et la présentation d’une communication à un colloque;
- la rédaction d’un CV en vue de l’obtention d’un poste en enseignement;
- le monde du travail et la préparation à l’entrevue d’embauche.
Depuis 2000, les étudiants en LCC ont organisé de nombreux colloques bilingues auxquels ont assisté des participants de plusieurs autres universités du Canada et de l’étranger, de même que des chercheurs de renommée internationale, ce qui a favorisé la création de liens et de collaborations. Ces colloques procurent aux étudiants de l’Université de Sherbrooke une excellente occasion de faire état de leurs recherches et d’en publier le fruit. La participation à l’organisation d’un colloque ou à l’édition des actes de celui-ci, ainsi que la présentation d’une communication, constituent une source d’apprentissage et une expérience pratique de nature professionnelle sans égales.
Après l’obtention du diplôme de maîtrise en littérature canadienne comparée, plusieurs diplômés exercent une profession langagière ou culturelle, dont la traduction, la rédaction ou la révision au sein d’organismes gouvernementaux ou culturels, ici et ailleurs dans le monde. D’autres enseignent au cégep ou à l’université. Le taux d’admission des diplômés du programme de maîtrise dans de prestigieux programmes de niveau doctoral est élevé.
Après l’obtention du diplôme de doctorat en littérature canadienne comparée, les diplômés pourront envisager d’entreprendre une carrière comme enseignant au cégep ou professeur à l’université. Plusieurs diplômés ont d’ailleurs obtenu des postes de prestige comme professeurs dans nombre d’universités (dont les universités de Toronto, de Moncton, de Sherbrooke, du Québec à Trois-Rivières, McGill, Concordia et Laval).
C’est en 1963 qu’a été lancé le programme de maîtrise en littérature canadienne comparée, à l’initiative de M. Ronald Sutherland (Second Image, 1971; The New Hero,1977). Peu après, celui-ci s’est adjoint la collaboration de M. Doug Jones (Butterfly on Rock, 1971). Le programme de doctorat a quant à lui vu le jour en 1978. Au fil des ans, ces deux programmes ont pu compter sur l’expertise d’autres professeurs de renom tels MM. Larry Shouldice (Contemporary Quebec Criticism, 1979) et Avrum Malus (The Face of Holiness in the Writing of Leonard Cohen, 1975).