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Mission accomplie pour le prototype
UdeSat I de l'équipe Funambule
Joëlle Savard
Quatre étudiants en génie informatique sont venus témoigner
d'une expérience scientifique réalisée en microgravité au Carrefour de
l'information le 23 septembre. C'est d'ailleurs avec les félicitations du
doyen de la Faculté de génie, Richard J. Marceau, que la conférence sur le
projet Funambule s'est amorcée : «Une équipe de notre université a réalisé
un projet que personne d'autre n'a réalisé au Canada au niveau
universitaire.»
Tout a débuté il y a huit mois, en octobre 2003, lorsque
François Pomerleau, Patrice Gagné, François Boucher-Genesse et Dany Joly ont
participé à un concours lancé par l'Agence spatiale européenne (ASE). «Quand
un objet est en apesanteur, il a tendance à tourner dans tous les sens. Nous
avons donc voulu créer un prototype de nanosatellite que l'on pourra fixer à
un objet pour l'aider à garder son sens de gravité», explique Patrice Gagné.
Sur les 200 dossiers reçus, seulement 30 ont été retenus.
Seule équipe canadienne sélectionnée cette année, elle était d'autant plus
la première équipe québécoise à y participer en sept ans. L'équipe a donc
été invitée à venir tester son prototype en microgravité lors de vols
paraboliques organisés par l'ASE à Bordeaux.
Le projet a donc pris son véritable envol : un budget à gérer,
le temps à planifier, le matériel à trouver et surtout, aller chercher les
connaissances nécessaires à son accomplissement. Plutôt difficile de gérer
un tel projet à distance, quand les membres de l'équipe sont dispersés à
cause des stages coopératifs. Ils ont donc dû, pendant quelque temps,
travailler chacun de leur côté. D'ailleurs, juste avant le départ pour
Bordeaux, le prototype n'était pas prêt. «On partait avec un peu de stress,
on se demandait si on allait réussir à finir notre prototype à temps»,
raconte François Boucher-Genesse. «On a même monté une partie du satellite
dans le train, avec les touristes qui nous regardaient!», renchérit Dany
Joly.
Une fois à destination, un pépin est survenu. Certains
morceaux surchauffaient à l'intérieur du satellite. Pour remédier au
problème, l'équipe a eu la brillante idée d'utiliser une clé pour dissiper
la chaleur. Voilà un bel exemple de l'imagination dont les quatre étudiants
ont dû faire preuve tout au long de leur projet. Les vols paraboliques ont
été une expérience unique pour l'équipe, qui a pu vivre les sensations
particulières de l'apesanteur. Même si l'analyse des données n'est pas
encore terminée, les conclusions préliminaires prédisent que l'expérience a
été un succès : le prototype s'est effectivement stabilisé alors qu'il était
en apesanteur.
Que peut-on espérer d'UdeSat I dans l'avenir? François
Pomerleau conclut que tout est permis. «Pour l'instant, il y a plusieurs
possibilités, dont celle d'en faire un projet de maîtrise ou peut-être même
qu'une autre équipe reprenne le projet.» En attendant, les membres du projet
sont en nomination pour le gala Forces Avenir qui se tiendra le 6 octobre et
continueront de faire connaître leur prototype.
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