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Liaison, 24 mars 2005
Sport, études et travail
Pas toujours évident
STÉPHANIE RAYMOND
Philippe Dubreuil étudie à temps plein au baccalauréat en psychologie. Ce
nageur du Vert & Or s'entraîne en plus deux ou trois heures par jour, six
jours sur sept. Et il travaille huit heures par semaine comme entraîneur
d'un groupe de nageurs amateur. Le jeune homme, qui a participé au
championnat universitaire canadien de natation les 26 et 27 février à
Edmonton, est un athlète non seulement au niveau sportif, mais aussi au
niveau mental.
«Le sport et les études sont complémentaires. Le sport m'aide à enlever
le stress, et à être plus efficace dans mes études, assure-t-il. J'adore le
calme que procure la natation, grâce à l'état d'apesanteur, à la sensation
de l'eau qui glisse le long des membres et au silence; dans l'eau, on est
dans un autre monde. Mais j'ai aussi besoin d'étudier, de lire, d'apprendre,
bref, d'être stimulé intellectuellement. De plus, mes études en psychologie
m'aident à mieux me contrôler et à analyser mes émotions lors de
compétitions. Et aussi à ne pas trop placer les champions sur un piédestal,
car je me rends compte que nous sommes tous des êtres humains avec nos
faiblesses.»
Ainsi, entre deux séances d'étude, Philippe ne s'installe pas devant la
télévision ni devant un jeu vidéo. Il ne va pas non plus se chercher un café
ou une bière. Il s'entraîne, en salle, à l'extérieur ou en piscine. «Cela me
fait un bien énorme. Je suis ensuite à nouveau productif, prêt à me
replonger dans mes livres», affirme-t-il.
Concilier travail, études, sport…
Philippe met ses connaissances en psychologie et en natation au service
des autres aussi, en entraînant le Club des maîtres du Service du sport et
de l'activité physique : «J'entraîne deux groupes d'environ 25 adultes qui
désirent améliorer leurs techniques de natation et leur forme. En plus de
m'assurer un revenu, c'est l'occasion pour moi de transmettre ce que je
connais. J'en retire beaucoup de plaisir.»
L'étudiant n'a-t-il pas l'impression que ses nombreuses occupations ne le
laissent pas souffler? «C'est sûr que c'est exigeant au niveau de
l'organisation; je trouve difficile de tout faire, et de trouver du temps
pour moi, ma copine et mes amis. Mais j'adore concilier tout cela.» Son truc
: au début de chaque session, Philippe établit un horaire précis : périodes
pour les cours et les études, périodes d'entraînement et «zones tampons» qui
lui permettent de déborder ou d'avoir du temps pour lui. «Au milieu et à la
fin de la session, c'est plus difficile de tout caser dans mon horaire. Mais
j'y arrive.»
Perfectionniste? Juste assez!
«J'aime la compétition, qui me motive à donner le meilleur de moi-même et
à être au sommet de mon sport», affirme le nageur. Philippe a d'ailleurs
participé à deux finales au championnat universitaire canadien de natation,
celles du 400 m et du 1500 m, ses spécialités : «Je suis déçu, car si
j'avais fait mes meilleurs temps, je serais monté sur le podium.»
L'athlète aura l'occasion de se reprendre puisqu'il prendra part à la
compétition de la coupe du monde de natation en eaux libres qui aura lieu au
Mexique le 2 avril. «J'aimerais aussi participer à la compétition en
Angleterre en juin et à celles en Égypte et aux Émirats arabes en
septembre», poursuit-il. S'il peut nourrir de tels rêves, c'est aussi grâce
à l'excellence de son entraîneur, Mohamed Marouf, ancien olympien, et à ses
commanditaires ASIC-Agence Québec Plus.
Sa motivation pour le sport n'incite pourtant pas Philippe à négliger le
moindrement ses études. «Je suis assez perfectionniste dans les études
aussi. J'aimerais faire un doctorat en neuropsychologie et mener ensuite une
carrière de chercheur», conclut-il. À croire que Philippe Dubreuil est
amphibie…
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Philippe Dubreuil allie sport, études et travail, et réussit dans
les trois domaines. «La conciliation est parfois difficile, mais
j'adore!», assure-t-il.
Photo SSF : Roger Lafontaine |