Liaison, 24 mars 2005
Vers une politique de développement durable à l'Université
ALAIN WEBSTER
Collaboration speciale
La communauté universitaire est invitée à une rencontre portant sur
l'application du concept de développement durable à l'Université, le 30 mars
de 12 h 15 à 13 h 30, à l'Agora du Carrefour de l'information.
L'événement s'inscrit dans la volonté de l'Université d'instaurer une
politique de développement durable au cours des prochains mois, politique
qui sera complétée par l'élaboration d'un plan d'action en 2005-2006. Pour
mener à bien cette approche, un comité de travail et un comité consultatif
ont été mis sur pied. La rencontre du 30 mars permettra d'amorcer une
réflexion sur le concept de développement durable et les modalités de mise
en œuvre en milieu universitaire.
Un site Internet (www.USherbrooke.ca/environnement/pdd)
est d'ailleurs disponible pour ceux et celles qui souhaitent obtenir plus
d'informations sur les travaux de ces comités ou transmettre leur opinion
sur l'élaboration de cette politique.
L'Université sur la bonne voie
Bien que l'Université ne possède pas encore de politique environnementale
ni de politique de développement durable, ses réalisations dans ce domaine
sont remarquées… et remarquables.
La formation au deuxième cycle au Centre universitaire de formation en
environnement fait de l'Université un chef de file au Québec en matière de
formation en environnement. Plusieurs autres programmes abordent également
ces questions, soit de façon plus disciplinaire ou plus spécifique, comme la
maîtrise en administration avec concentration en développement durable ou
encore le diplôme de 2e
cycle en écologie internationale. La création de l'Observatoire de
l'environnement et du développement durable permet de consolider et
d'accroître la visibilité des travaux de recherche de plus de 85 chercheuses
et chercheurs.
La gestion environnementale se démarque de plusieurs façons comme la
nomination au prix Phénix de l'environnement dans la catégorie Mise en
valeur des matières résiduelles en 2002. Le caractère unique au Québec de la
politique de libre accès au transport en commun pour les étudiantes et
étudiants a également été souligné par l'obtention du prix orange de
Transport 2000.
Plusieurs groupes oeuvrent dans le domaine de l'environnement à
l'Université (tels que Univert, Génie-vert ou l'AMEUS) ou contribuent au
débat dans ce domaine (comme le Débathon). La Fondation FORCE ou encore le
programme Universanté contribuent également à cet aspect social du
développement durable.
Un peu d'histoire
Le concept de développement durable est maintenant passé dans le langage
courant. Mis de l'avant par la commission Brundtland en 1987, ce concept est
défini généralement comme «un développement qui permet de satisfaire les
besoins des générations présentes sans compromettre celui des générations
futures». Pour atteindre un tel objectif, il faut alors intégrer les
dimensions économiques, sociales et environnementales de ce développement.
Développé dans le cadre des Nations Unies, ce concept a donné lieu à de
nombreuses réalisations au niveau international, comme par exemple la
convention-cadre sur les changements climatiques. L'approche a également été
transposée au niveau national dans la plupart des pays, et plusieurs
initiatives nouvelles sont à souligner. Ainsi, la France a élaboré en 2003
sa stratégie nationale de développement durable. Au gouvernement fédéral,
les nouvelles stratégies de développement durable des ministères ont été
déposées en 2004, et au Québec, les consultations sont en cours au sujet du
plan de développement durable présenté par le gouvernement à l'automne. Ce
concept est également repris au niveau local par des approches de type
Agenda 21 local. Finalement ce concept est également intégré dans la gestion
de nombreuses entreprises dont plusieurs publient annuellement leur rapport
sur le développement durable.
Parce qu'il fait appel aux dimensions économiques, sociales et
environnementales du développement, le concept de développement durable
touche l'ensemble des secteurs de la société. En janvier 2005, l'Université
s'est engagée à élaborer sa politique de développement durable en
collaboration avec neuf partenaires de la ville de Sherbrooke. Le projet est
audacieux puisqu'une telle approche intégrée est rare.
Le développement durable et les universités
Les questions de développement durable sont en lien direct avec les
fonctions des universités : l'éducation est essentielle pour susciter les
changements de comportement attendus alors que la recherche et l'innovation
sociale, scientifique et technologique sont des leviers fondamentaux pour
parvenir à un développement durable.
En plus de leurs fonctions spécifiques d'enseignement et de recherche,
les universités constituent également des institutions ayant une importance
économique majeure et contribuant fortement au dynamisme régional; elles
sont donc des acteurs importants d'une stratégie de développement durable au
niveau régional.
Ainsi, depuis la Déclaration de Talloires ou encore la Déclaration de
Kyoto sur le développement durable adoptée en 1993 par l'Association
internationale des universités, le milieu universitaire reconnaît qu'il faut
«encourager les universités à revoir leur propre fonctionnement afin de
refléter les meilleures pratiques à l'égard du développement durable».
La pertinence de cette approche a été confirmée notamment par le
lancement, le 1er mars à New York par le directeur général de
l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, de la Décennie des Nations Unies pour
l'éducation en vue du développement durable (2005-2014). Les pays sont donc
incités à intégrer le concept de développement durable dans leurs politiques
éducatives et dans tous les aspects de l'apprentissage, avec l'objectif de
susciter des changements de comportement permettant de créer une société
plus viable et plus juste.
L'Université souhaite relever cette tâche passionnante, et vous êtes tous
et toutes incités à y participer…
Retour à la une |