Liaison, 7 juillet 2005
Deux nouvelles chaires de recherche du Canada
Recherches sur la délinquance des adolescentes
et sur les soins de première ligne
GILLES PELLOILLE
Deux nouvelles professeures de l'Université de Sherbrooke ont été
nommées titulaires de chaires de recherche du Canada. Ainsi, Nadine
Lanctôt, professeure au Département de psychoéducation de la Faculté
d'éducation, étudiera la délinquance au féminin, surtout auprès des
adolescentes. Pour sa part, Jeannie Haggerty, professeure au Département
des sciences de la santé communautaire de la Faculté de médecine et des
sciences de la santé, effectuera sa recherche sur l'importance des soins
de première ligne en prenant le point de vue des patients.
«Les universités sont essentielles à la recherche de pointe et à
l'innovation au Canada», a affirmé David L. Emerson, ministre de
l'Industrie et ministre responsable du Programme des chaires de recherche
du Canada, lors de l'annonce de la création de ces chaires. «Les idées qui
y sont générées contribuent à repousser les frontières du savoir et
permettent une meilleure compréhension du monde complexe dans lequel nous
vivons. Les communautés de partout au pays verront les résultats des
travaux de plus de 1500 titulaires de chaires qui œuvrent sur nos campus.»
Chaire de recherche du Canada sur la délinquance des adolescentes
En tant que titulaire de la nouvelle Chaire de recherche du Canada sur
la délinquance des adolescentes, Nadine Lanctôt identifiera les dimensions
psychosociales les plus influentes dans le processus de réadaptation des
adolescentes en difficulté qui sont desservies par les services sociaux et
judiciaires. La professeure étudiera les moyens d'agir plus efficacement
auprès d'elles grâce à une meilleure connaissance des causes, de
l'évolution et des conséquences de la délinquance chez les filles afin de
favoriser leur réadaptation.
Jusqu'ici, la majorité des recherches sur la délinquance ont porté sur
les garçons. Pourtant, le nombre de délits violents commis par les
adolescentes augmente sans cesse depuis les dix dernières années, si l'on
se fie aux statistiques du système de justice, alors que ce nombre est
resté relativement stable chez les adolescents.
Nadine Lanctôt étudie les causes, l'évolution et les conséquences des
activités délinquantes des filles, en comparaison avec la délinquance des
garçons. Grâce au suivi sur plusieurs années de centaines d'adolescentes
et d'adolescents ayant des problèmes de comportement délinquant, Nadine
Lanctôt sera en mesure de déterminer les facteurs de risque de la
délinquance.
Ses recherches bénéficient de l'appui des milieux d'intervention de
trois régions du Québec : Montréal, Estrie, Montérégie. Leur mise en
réseau informatique permet d'obtenir rapidement de l'information sur les
adolescentes et les adolescents qui reçoivent des services sociaux ou
judiciaires.
Les filles prises en charge par les services sociaux et judiciaires
représentent une priorité en matière d'intervention sociale. Elles ont un
sombre pronostic quant à leur bien-être et à leur qualité de vie à l'âge
adulte. En sachant quels sont les principaux obstacles auxquels les
adolescentes en difficulté se heurtent à l'âge adulte, et en connaissant
les causes de l'émergence et de la persistance de la délinquance, les
programmes de réadaptation pourront agir de façon ciblée et efficace.
Chaire de recherche du Canada sur l'impact des
soins de santé de première ligne dans la population
Jeannie Haggerty, titulaire de la nouvelle Chaire de recherche du
Canada sur l'impact des soins de santé de première ligne dans la
population, va étudier l'expérience de patients lors de la période durant
laquelle ils ont reçu des soins de santé afin d'élaborer des outils
d'évaluation des services du point de vue des patients et estimer leur
impact sur la qualité de vie et la santé.
Au Canada, des efforts sont déployés pour améliorer les services de
santé de première ligne. Jeannie Haggerty étudie la façon dont les
patients vivent ces améliorations et l'incidence des changements sur leur
perception de la qualité des soins, de leur santé et de leur qualité de
vie. Les services de santé de première ligne reposent sur la gestion
globale des cas les plus courants et le recours à des spécialistes pour
les cas particuliers, ainsi que sur la prévention, le maintien et le
rétablissement de la santé.
La professeure Haggerty suit des patients qui reçoivent des soins de
première ligne dispensés selon différents modèles organisationnels, avec
une attention particulière pour des patients qui vivent dans des
communautés éloignées ou qui ne sont pas suivis par un médecin de famille.
Dans le cadre du programme de la chaire, les patients présentent
régulièrement des rapports sur leur santé et les soins qu'ils reçoivent.
Ils participent aussi à des études plus poussées qui leur permettent de
s'exprimer sur les expériences qu'ils ont vécues en recevant des soins
spécifiques.
Les renseignements ainsi recueillis permettent à Jeannie Haggerty de
tester les moyens actuels d'évaluer les perceptions et d'en élaborer de
nouveaux. La professeure s'intéresse particulièrement à la continuité des
soins, c'est-à-dire à la prestation cohérente des soins au fil du temps,
en particulier lorsqu'il sont fournis par différents intervenants.
Grâce à ses travaux, Jeannie Haggerty aide à mesurer la façon dont les
patients vivent à la fois les soins et aussi les changements dans
l'organisation des soins. Elle fournit aux chercheurs et aux évaluateurs
de programmes des outils qui facilitent leur travail. Ces outils
permettent également à la population de s'exprimer sur l'élaboration des
politiques. Pour leur part, les professionnels de la santé y trouvent un
moyen fiable d'évaluer leur pratique.
45 chaires de recherche à l'Université
Les deux chaires de recherche du Canada annoncées aujourd'hui par David
L. Emerson, ministre de l'Industrie, portent à 45 le nombre de chaires à
l'Université de Sherbrooke. Forte de ces fleurons auxquels s'ajoutent ses
38 équipes et centres de recherche reconnus, ainsi que de ses trois
instituts de recherche (pharmacologie, matériaux et systèmes intelligents,
vieillissement), l'Université se situe à la fine pointe de la recherche
mondiale dans des domaines aussi variés que le vieillissement, le
dictionnaire du français standard en usage au Québec, le béton haute
performance, le génie parasismique, l'acoustique, l'environnement, la
compression de la parole, la fiscalité, la santé, la robotique mobile, la
chimie, les inadaptations sociales de l'enfance et les matériaux
quantiques.
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