Natation universitaire
Les sœurs Czech complices et solidaires face à l’isolement et aux impacts des restrictions sanitaires
La première session de la nageuse recrue du Vert & Or Justine Czech n’avait déjà rien d’ordinaire avec des débuts d’études universitaires en droit à l’Université de Sherbrooke loin de sa famille et de sa ville natale de Rivière-du-Loup et en pleine pandémie, de surcroît.
Cette nouvelle étape de sa jeune vie d’adulte est devenue au fil des semaines tout à fait unique et inoubliable, depuis que sa sœur Ann-Sophie, étudiante de troisième année en médecine et porte-couleurs des Carabins de l’Université de Montréal, a décidé de quitter son appartement dans la métropole et venir la rejoindre à Sherbrooke.
La décision s’est imposée rapidement pour la nageuse de 22 ans et aînée de la famille : « Tout juste avant que Montréal ne tombe en zone rouge au début de l’automne et avec l’école à distance et le nombre de cas qui augmentait sans cesse, je ne voulais pas rester coincée toute seule dans mon appartement pendant des mois. L’idée d’être privée de contacts humains réguliers était difficile aussi. J’ai choisi la médecine parce que j’aime voir et aider les gens. J’ai donc appelé Justine, je réunis mes choses et j’ai pris la direction de Sherbrooke », relate Ann-Sophie. Cette dernière se spécialise dans les épreuves de brasse.
« On savait qu’on avait à la base une bonne chimie ensemble » s’entendent les deux après avoir fait le tour de la Gaspésie en camping l’été dernier.
Si Justine et sa sœur ont ensuite pu profiter de l’accès à la piscine du Centre sportif Yvon-Lamarche sans trop de restrictions avec 5-6 entraînements par semaine, elles sont depuis limitées à des accès à des corridors de bain libre quelques fois par semaine, ce qui est cependant bien plus que ce qu’Ann-Sophie aurait connu à Montréal. Mais au-delà de cela, c’est avant tout la chance de compter l’une sur l’autre qu’elles chérissent.
« C’est vraiment très aidant de pouvoir vivre tout cela à deux. On s’entraide beaucoup dans cette situation à conserver un certain horaire et un équilibre de vie. On sait qu’on peut toujours parler à quelqu’un même si on ne peut plus voir nos amis. On se motive à étudier et à suivre nos cours en ligne entre 8 à 12 heures par jour, en plus de nos heures à la piscine et s’est très aidant d’être deux », insiste Justine, qui est une nageuse de papillon.
« On fait des entraînements en musculation à l’appartement qui sont pas mal exigeants aussi », ajoute la jeune femme de 19 ans. Ces séances sont planifiées par le préparateur physique du Vert & Or en natation, Benoît Labrecque.
« On a tous les deux eu la chance d’évoluer dans un très bon programme sport-études et d’être encadré par Étienne Boulanger, qui est un excellent entraîneur. Notre capacité à bien concilier les exigences du sport et des études remonte à cette période de notre vie », souligne Ann-Sophie, dont la progression au niveau universitaire est supervisée par Pierre Lamy.
Les deux sœurs bénéficient encore des conseils Boulanger lors des compétitions provinciales et nationales au niveau civil, quand elles portent les couleurs de leur club local.
Ces derniers mois auront également appris aux deux étudiantes-athlètes universitaires que continuer d’être dans l’eau et de rester en contact avec leur sport préféré aura été précieux, mais qu’il y a plein d’autres façons de s’entraîner et de garder la forme et qu’il y a un côté ressourçant à avoir exploré ces options.
Justine et Anne-Sophie tiennent leur nom de leur grand-père paternel, qui était Polonais et qui a immigré au Québec avec sa conjointe d’origine hollandaise. Et parlant de famille, elles n’ont pu voir leurs parents qu’à une seule reprise depuis la fin de l’été suite à une courte visite dans l’est du Québec. Et Noël risque d’être vécu avec sa grande part de contraintes comme pour bien des Québécoises et Québécoises, mais elles pourront au moins être assurées de le partager ensemble.