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Colloques et congrès

Le SoDRUS organise le Congrès biennal de la SQER en 2025

Photo : Congrès biennal de la SQER

Le SoDRUS a accepté avec enthousiasme la proposition de la Société québécoise pour l'étude de la religion (SQER) de porter le Congrès biennal en 2025. La dernière édition, en 2023, a réuni plus de 110 chercheurs québécois, canadiens et internationaux autour de l'étude des religions et des spiritualités.

Le Congrès aura lieu du 2 au 4 avril 2025, au Campus de Longueuil (Université de Sherbrooke), sur la thématique de « Religions en temps de crises ».

L'appel à panels et à communication sera diffusé à l'automne 2024.


Religions en temps de crises : continuités, ruptures et reconfigurations

Comité organisateur (SoDRUS)

Maurice Demers, professeur, Histoire, Université de Sherbrooke

Pierre C. Noël, professeur, Théologie, Université de Sherbrooke

Sara Teinturier, coordinatrice à la recherche, PhD., Science Politique, Université de Sherbrooke

Argumentaire

Si les deux premiers congrès biennaux de la SQER, en 2021 et 2023, s’étaient intéressés respectivement à la tradition québécoise d’étude de la religion, puis à l’innovation théorique et conceptuelle dans l’étude de la religion, ce troisième congrès fait le choix d’un bilan sur la manière dont les travaux sur le religieux s’emparent de la notion de « crise », présente largement dans le langage des sciences humaines et sociales et croisant des préoccupations sociétales actuelles. Financière, économique, sanitaire, géopolitique, environnementale et écologique, démocratique, sociale, religieuse même – ou crise de la pensée, de l’éducation, des idéologies, des agressions sexuelles… : le vocable de la crise s’invite dans l’horizon médiatique et dans des espace-temps particulièrement variés, comme dans la production académique. Notion née au xviiie siècle, en lien avec l’émergence de la modernité, la crise est utilisée aussi bien pour penser le présent que pour analyser des situations passées.

Au cours de ce congrès, nous souhaitons interroger comment les sciences humaines et sociales des religions s’emparent de l’objet de « crise » dans ses différentes acceptions. En période de crises, quelle que soit leur origine et leur nature, individus, communautés et sociétés se saisissent de mécanismes variés afin de faire face et de réagir. Historiquement, les croyances et les institutions religieuses comme les spiritualités ont joué des rôles polymorphes en de telles circonstances, pour les individus comme à une échelle collective : actions de soutien et de réconfort, renforcement ou réévaluation des cadres normatifs et moraux, actions sociales et politiques, sont quelques-uns des moyens habituellement sollicités. La crise est souvent perçue comme un fait s’imposant à tous les acteurs concernés. Elle relève également de constructions sociales, appel à conforter la dimension critique des sciences humaines et sociales lorsqu’il s’agit d’analyser ce qui est ainsi désigné – critique et crise partageant une étymologie commune. Analyser les religions en temps de crise permet d’appréhender la tension entre maintien de stabilité et continuité reposant sur un ensemble de valeurs et de pratiques partagées, d’une part ; et, d’autre part, la capacité d’adaptation et de reconfiguration rendue nécessaire par la crise traversée. Conserver sa pertinence tout en adaptant ses rôles et ses enseignements dans des contextes changeants – ce n’est que là l’une des facettes des relations entre crises et religions.

Comment les cadres et théories épistémologiques répondent-ils aux enjeux d’analyse des religions en temps de crise ? Qu’est-ce que les crises font aux discours, aux rites, aux normes religieuses ? Comment les crises font-elles se croiser les modifications des normes religieuses avec d’autres normes – juridiques, politiques, sociétales ? De quelles ressources et de quels réseaux les religions et les spiritualités bénéficient-elles ou développent-elles en période de crise ? Quelles redéfinitions théologiques, quelles réflexions sur la théodicée s’observent lorsque des religions et des spiritualités traversent des événements ou des moments de crise ? Les religions et les spiritualités peuvent-elles être, elles-mêmes, en crise ? Quelles conséquences une période de crise a-t-elle sur la recherche, sa possibilité pratique, ou sur les postures des chercheur.e.s, et leur implication dans la sphère publique ?


L’appel à panels et à communications sera ouvert à l’automne 2024.

Les panels peuvent être prévus pour s’étendre sur plusieurs sessions (2h chacune).

Les facettes proposées dans l’argumentaire sont loin d’épuiser la thématique. Le comité du 3e Congrès biennal accueillera également toutes les propositions de communications libres ou de panels structurant une réflexion de fond sur d’autres questions pertinentes en lien ou non avec ces premières entrées.