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Collège militaire royal de Saint-Jean

L'Université maître d'oeuvre des activités de formation

par Gilles Pelloille

Répondant à l'appel de la région de Saint-Jean-sur-Richelieu, l'Université a accepté de s'associer, en tant que maître d'oeuvre responsable de l'ensemble des activités de formation, à la nouvelle corporation à être constituée par le Conseil économique du Haut-Richelieu pour assurer une vocation nouvelle au Collège militaire royal de Saint-Jean.

Depuis plus de deux décennies, l'Université entretient des liens de collaboration étroits avec la région de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il y a lieu de rappeler que, de 1971 à 1985, le Collège militaire royal de Saint-Jean a été affilié à l'Université, qui décernait les diplômes obtenus à Saint-Jean par les élèves officiers. Cette affiliation a permis au Collège militaire de se développer et d'obtenir, en 1985, une charte d'établissement d'enseignement universitaire du gouvernement du Québec. En outre, depuis de nombreuses années, l'Université offre dans la région plusieurs programmes et activités d'enseignement.

Maître d'oeuvre

"Nous ne pouvions demeurer insensibles à l'appel qui nous a été lancé en janvier dernier par les milieux socioéconomiques de la région de Saint-Jean au moment où ceux-ci tentaient un ultime effort en vue de relancer le Collège militaire royal de Saint-Jean", a déclaré le recteur, Pierre

Reid, lors d'une conférence de presse tenue cet hiver à Saint-Jean. La prise en main du dossier par une coalition d'intervenants de la région de Saint-Jean a amené l'Université à reformuler, en tenant compte du nouveau contexte de relance du Collège militaire, la proposition qu'elle avait soumise en avril 1994 au ministre de l'Éducation du Québec.

Selon les nouvelles conditions de cette association, l'Université assumera la direction, la coordination et la responsabilité de l'ensemble des activités de formation initiale, de perfectionnement continu et de formation adaptée aux entreprises, notamment dans les champs des études stratégiques et internationales. L'Université entend cependant développer de tels projets avec la collaboration de plusieurs autres établissements universitaires. Pour l'ordre collégial, l'Université peut compter sur un partenaire privilégié, soit le Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, pour tout ce qui touche à la formation créditée de niveau collégial.

Autofinancement

Les compressions budgétaires auxquelles font face toutes les universités québécoises obligent celles-ci à effectuer leurs nouveaux développements dans le cadre de l'autofinancement le plus strict. Ce sera le cas des nouvelles activités qui seront offertes à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Pour septembre 1995, l'Université ne prévoit pas offrir à Saint-Jean de programmes universitaires réguliers. Seules les activités de formation prévues à l'entente entre le gouvernement fédéral et le Conseil économique du Haut-Richelieu devraient normalement être données, à cette date, dans les locaux du Collège militaire.

Au cours des prochains mois, l'Université entend inviter tous les partenaires des milieux universitaire, gouvernemental et du monde des affaires à contribuer à l'élaboration et à la mise sur pied d'un ensemble d'activités de formation et de programmes d'études visant à répondre aux besoins de la région de Saint-Jean et de l'ensemble du Québec. Ces activités pourraient débuter au cours de l'année universitaire 1995-1996 et pourraient être encadrées par des structures académiques originales, telles un institut, une faculté-réseau, etc.

Première rencontre

Une récente rencontre a permis à l'Université, au Cégep de Saint-Jean et au Conseil économique du Haut-Richelieu de réfléchir sur différents scénarios qui ouvriraient de nouveaux créneaux dans la filière de l'enseignement postsecondaire québécois.

Cette première réunion a aussi permis de clarifier les responsabilités de chacun, en plus de leur donner l'occasion de s'entendre sur la formation d'un comité dont le mandat est d'étudier un des scénarios possibles de développement. Le Cégep de Saint-Jean avait, par ailleurs, déjà reçu le mandat d'assumer la formation collégiale bilingue préalable à l'entrée des élèves-officiers au Royal Military College de Kingston, et ce dès la rentrée scolaire de l'automne 1995.

À l'issue de la réunion, la délégation de l'Université de Sherbrooke a exprimé sa satisfaction de voir se concrétiser son partenariat avec le Cégep de Saint-Jean : "Nous sommes optimistes quant aux retombées possibles de notre collaboration avec le Cégep de Saint-Jean", a déclaré le recteur Pierre Reid, qui participait à la rencontre. Il a également souligné la contribution remarquable du Conseil économique du Haut-Richelieu ainsi que des maires des municipalités de Saint-Jean-sur-Richelieu, d'Iberville et de Saint-Luc.

Un autre honneur pour le chimiste sherbrookois

Pierre Deslongchamps élu associé étranger de l'Académie des sciences de Paris

par Gilles Pelloille

L'Académie des sciences de Paris a élu Pierre Deslongchamps associé étranger pour son oeuvre scientifique et ses accomplissements personnels. Cette distinction honore le professeur-chercheur de l'Université : "Être admis à l'Académie des sciences de Paris va me permettre d'établir des liens privilégiés avec des collègues éminents, principalement des francophones. Parmi les prix récents que j'ai reçus, c'est l'un des plus prestigieux. La crédibilité et le prestige qui accompagnent le titre d'associé étranger de l'Académie des sciences de Paris devraient aussi me faciliter l'obtention de subventions", a déclaré Pierre Deslongchamps. Un autre prix a beaucoup touché ce grand pédagogue, celui de l'Association générale des étudiantes et étudiants en sciences qui lui a été décerné l'automne dernier pour la qualité de son enseignement.

Fondée en 1666, l'Académie des sciences de Paris est l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses institutions scientifiques au monde. Les membres français sont élus à vie, portent le tricorne, l'uniforme et l'épée lors des cérémonies officielles, comme leurs collègues de la célèbre Académie française. Ils se rencontrent régulièrement et livrent, entre autres, leurs réflexions sur l'application des disciplines scientifiques à la société. Actuellement, les membres associés étrangers sont seulement une vingtaine et ils sont invités à collaborer aux travaux des membres français.

Selon Alain Caillé, vice-recteur à la recherche : "L'élection de notre collègue à l'Académie des sciences de Paris vient s'ajouter aux nombreux fleurons que le célèbre professeur-chercheur a déjà mérités pour la qualité exceptionnelle de ses travaux de recherche fondamentale sur la synthèse organique. À titre d'associé étranger, Pierre Deslongchamps rejoint un groupe des plus éminents scientifiques au monde, dont plusieurs ont reçu le prix Nobel de chimie."

Pour le doyen de la Faculté des sciences, Pierre Yves Leduc, la collaboration récemment amorcée de Pierre Deslongchamps avec des collègues de la Faculté de médecine augure, elle aussi, de lendemains fertiles : "Toute la communauté scientifique et la science elle-même en profiteront largement, a déclaré le doyen. Rappelons que Pierre Deslongchamps est associé à Pierre Sirois, directeur du Département de pharmacologie de la Faculté de médecine, dans le projet de l'Institut de pharmacologie qui ouvrira ses portes l'an prochain.

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Depuis près de 30 ans, Pierre Deslongchamps mène une carrière remarquée dans le domaine fort complexe de la synthèse des molécules. Installé dans la région de Sherbrooke depuis le début de sa carrière professorale, il considère qu'il a la chance de vivre dans un milieu exceptionnel en plus d'exercer le plus beau métier du monde, "l'un des rares qui laissent autant de place à la créativité".

Pedro D'Orléans-Juste

reçoit le prix du jeune chercheur Merck 1995

La Société québécoise d'hypertension artérielle a décerné le prix Merck 1995 du jeune chercheur à Pedro D'Orléans-Juste, professeur au Département de pharmacologie, titulaire d'une maîtrise et d'un doctorat obtenus au même

département en 1984 et en 1988 et ancien porte-couleurs de l'équipe Vert & Or de soccer.

Ce n'est évidemment pas pour ses talents de footballeur, mais bien pour la qualité des travaux qu'il mène pour mieux comprendre les réaction biochimiques, que le

jeune professeur-chercheur a reçu ce prix.

Depuis le début de sa carrière de professeur à la Faculté de médecine en 1990, Pedro D'Orléans-Juste a orienté ses travaux vers la pharmacologie de l'endothélium vasculaire, une mince couche cellulaire recouvrant l'ensemble des vaisseaux sanguins et secrétant entre autres des endothélines, un agent vasoconstricteur, et de

l'oxyde nitrique, un agent vasodilatateur, contrôlant ainsi la contraction et le relâchement des muscles des artères et des veines et, par le fait même, la pression

artérielle. Boursier de la Fondation canadienne des maladies du coeur, subventionné par le Conseil de recherches médicales du Canada, le Fonds de la recherche en santé du Québec et la Fondation des maladies du coeur du Québec, il a publié près d'une cinquantaine d'articles sur ce sujet. "Je ne peux pas nier que ça fait un petit velours d'être choisi parmi des centaines de collègues, avoue le chercheur. D'autant plus que le prix Merck nous aidera sûrement, mon équipe et moi, à obtenir le financement nécessaire à la poursuite de

nos travaux." Comment explique-t-il les succès que remportent les chercheurs du Département de pharmacologie depuis quelques années? "Nous sommes un gros département avec nos 50 ou 60 étudiantes et étudiants de 2e et de 3e cycles. La plupart d'entre eux débordent de talent et d'enthousiasme, ce qui aide les professeurs à bien paraître", explique le lauréat. Créé il y a trois ans, le prix de la Société québécoise d'hypertension vise à

souligner l'apport exceptionnel d'un chercheur de moins de 40 ans qui se consacre à des travaux sur l'hypertension.

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Pedro D'Orléans-Juste, professeur au Département de pharmacologie, a remporté le prix du jeune chercheur Merck 1995 de la Société québécoise d'hypertension artérielle. Il pose en compagnie de son .équipe de recherche : Marie-Claude Maurice, Jean-Philippe Gratton, Nathalie

Berthiaume et Audrey Claing.