Docteure d'honneur en littérature en 1993
L'écrivaine Anne Hébert n'est plus
C'est avec tristesse que l'Université et sa communauté
universitaire ont appris le décès survenu le 22 janvier, à l'âge de 84
ans, de la romancière Anne Hébert, docteure d'honneur de l'Université et
l'une de ses plus éminentes bienfaitrices. L'écrivaine a en effet, depuis
1996, fait don des originaux de ses œuvres à l'Université, ce qui a permis
la création, à la Faculté des lettres et sciences humaines, d'un centre de
recherche portant son nom.
Anne Hébert a compté parmi les grands écrivains de langue française du XXe
siècle. Reconnue tant en Europe qu'en Amérique, elle a produit depuis plus
de 50 ans une œuvre riche et fascinante. D'abord poète, elle a également
écrit des contes et quelques pièces de théâtre. Au début de sa carrière,
elle a collaboré à différentes revues et créé une série de commentaires à
l'Office national du Film.
Mais ce sont surtout ses nombreux romans qui ont marqué et influencé la
littérature de toute la francophonie. Deux d'entre eux sont encore plus
largement connus parce qu'ils ont été portés à l'écran :
Kamouraska et Les fous de Bassan. Récipiendaire en 1993 d'un doctorat
honorifique de l'Université de Sherbrooke, Anne Hébert a reçu maints autres
honneurs : prix Athanase-David à deux reprises, prix Molson, prix des
Libraires de France, prix de l'Académie royale de Belgique, prix de l'Académie
française, prix Fleury-Mesplet et le très célèbre prix Fémina remporté en
1982 pour Les Fous de Bassan. Encore en janvier dernier, Anne Hébert a reçu
une distinction littéraire, le prix France-Québec/Jean Hamelin pour son roman
Un habit de lumière et pour l'ensemble de son œuvre.
Un œuvre immortel
En 1996, Anne Hébert a fait don à l'Université des
manuscrits, tapuscrits, notes personnelles et documents sonores qui
représentent l'essentiel de l'œuvre écrit au Québec, avant son
établissement en France dans les années 60. Ainsi, des documents aussi
précieux que les tapuscrits annotés de son premier succès, Les chambres de
bois, et son prologue inédit, ou le manuscrit et le tapuscrit de la nouvelle La
mort de Stella, ont rejoint les archives de l'Université avec une trentaine d'autres
documents écrits ou sonores originaux.
D'autres dons aussi précieux ont suivi en 1997, comme les originaux de
Kamouraska, L'Île de la demoiselle, La Cage, Héloïse, Un dimanche en
campagne, L'enfant chargé de songes et Les enfants du sabbat. S'y ajoutent
des traductions de livres d'Anne Hébert dans une quinzaine de langues, une
vaste collection de coupures de presse et d'articles sur son œuvre, ainsi que
des enregistrements de ses entrevues. Anne Hébert a aussi fait don de ses
diplômes, décorations et médailles à l'Université de Sherbrooke. Pour
respecter les volontés de l'auteure, les documents annotés et les manuscrits
ne seront pas disponibles aux chercheuses et aux chercheurs avant trois ans.
En plus de conserver au Québec le patrimoine que constituent les originaux des
écrits et des tapuscrits d'Anne Hébert, le Centre assure une animation
scientifique et organise des colloques et d'autres activités qui portent sur
l'auteure. Une importante documentation savante portant sur Anne Hébert est
disponible au Centre : monographies, articles, coupures de presse parues
depuis 1943, actes de colloques ainsi que mémoires et thèses, etc.
Le Centre Anne-Hébert reçoit de nombreuses demandes de personnes et d'équipes
de recherche qui étudient l'œuvre de l'écrivaine en France, en Allemagne,
en Espagne, en Suède, etc. En tant que centre international d'études, il
représente aussi un pôle d'attraction pour les étudiantes et étudiants
intéressés par un milieu d'encadrement dynamique, propice à leur formation
et à leurs travaux sur l'œuvre d'Anne Hébert.
Selon le magazine Québec Science
Des chercheurs en chimie produisent deux
des 10 plus grandes découvertes de l'année au Québec
Les travaux menés par deux professeurs-chercheurs du Département de
chimie figurent parmi les dix découvertes de l'année du magazine Québec
Science. Il s'agit des travaux de coloration du titane de Gregory Jerkiewicz
et ceux de calcul parallèle d'André Bandrauk.
Grâce à un procédé électrochimique qu'il a mis au point, Gregory
Jerkiewicz a réussi à produire, sans peinture, une couche de couleur à la
surface du titane un métal gris parfois qualifié de métal du XXIe siècle, en
raison de ses propriétés de dureté, de légèreté et de point de fusion
très élevé, qui font de lui un matériau fort recherché en haute
technologie. En variant la tension électrique, le chimiste est arrivé à
générer environ une centaine de couleurs et de teintes différentes, ce qui
présente un potentiel fort prometteur notamment pour l'industrie du sport et
du plein air, qui utilise abondamment le titane dans la fabrication de ses
équipements haut de gamme.
Pour sa part, André Bandrauk a réussi à prédire le comportement d'un
électron en présence de deux protons, une découverte qui vient révolutionner
la conception que se fait la communauté scientifique du proton. En stimulant
mathématiquement des impulsions laser ultra-rapides, l'équipe a pu
précisément déterminer le mouvement des protons d'une molécule durant une
réaction chimique, ce qui n'avait jamais été réalisé à ce jour.
Chaque année depuis six ans, le magazine de vulgarisation scientifique Québec
Science propose en février un numéro spécial présentant les dix découvertes
de l'année, retenues par son jury parmi les candidatures soumises par les
universités et les institutions scientifiques du Québec.