Cancer et IRCUS : espoir généralisé grâce à cinq découvertes remarquables

La recherche est résolument en phase optimiste à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS). Découvrez ou redécouvrez cinq avancées prometteuses issues de nos laboratoires, qui pourraient révolutionner le dépistage et le traitement du cancer.
La recherche sur le cancer est essentielle, car elle permet de mieux comprendre cette maladie complexe qui touche des millions de vies chaque année. Grâce à l’innovation scientifique, l’IRCUS peut développer des outils de dépistage et de traitement plus efficaces, tout en améliorant la qualité des soins pour les patientes et les patients. Elle contribue également à former la relève scientifique et professionnelle, essentielle pour relever les défis de demain.
En investissant dans une recherche de calibre mondial, l’IRCUS vise non seulement à réduire l’impact du cancer, mais aussi à transformer l’expérience des personnes atteintes à chaque étape de leur parcours.
Des ciseaux génétiques pour déjouer des cancers pédiatriques

Alexandre Maréchal, Ph. D., professeur-chercheur à l’IRCUS et à la Faculté des sciences, en collaboration avec Raymund Wellinger, Ph. D. (retraité) et Pierre-Étienne Jacques, Ph. D., professeurs-chercheurs à l’IRCUS et à la Faculté des sciences
L’équipe de recherche du Pr Maréchal a réalisé une étude afin d’accélérer le développement de traitements novateurs contre des cancers difficiles à traiter, souvent pédiatriques, notamment les sarcomes et les ostéosarcomes. Ces cancers utilisent un mécanisme alternatif d’allongement des télomères (ALT), qui permet aux cellules de se multiplier à l’infini.
La découverte? À l’aide d'une base de données publique volumineuse (Cancer Dependency Map) exploitant la technologie des ciseaux génétiques CRISPR, plusieurs gènes essentiels à la survie des cellules cancéreuses ALT ont été identifiés. Ce qui retient l’attention de l’équipe : la protéine SUB1, impliquée dans la stabilité des télomères, s'est révélée être une nouvelle cible très prometteuse à exploiter.
La prochaine étape? Développer de nouvelles stratégies thérapeutiques efficaces pour les cancers ALT pédiatriques à faible pronostic en exploitant les nouvelles connaissances acquises sur SUB1.
Consulter l'article dans la revue scientifique PNAS (en anglais)
Un simple test urinaire pour détecter le cancer de la vessie

François-Michel Boisvert, Ph. D., directeur scientifique de l'IRCUS et professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, en collaboration avec Claudio Jeldres, M.D., urologue-oncologue, professeur-chercheur à l'IRCUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Pour cette avancée remarquable, les deux spécialistes ont mis leur expertise en commun pour développer un test rapide et accessible capable de détecter le cancer de la vessie dans l’urine. Ce test permettrait, notamment, de repérer une récidive sans avoir recours à plusieurs cystoscopies annuellement, un examen invasif réalisé par un ou une urologue, qui consiste à introduire dans l’urètre un tube muni d’une caméra et d’une lumière.
La découverte? La combinaison de quatre biomarqueurs (protéines), à partir d’un échantillon d'urine, permet de savoir si une personne est atteinte ou non d’un cancer de la vessie. Les résultats obtenus ont permis de déposer un brevet et de poursuivre son développement.
La prochaine étape? Ce test de dépistage novateur est présentement en processus de validation auprès de 1000 personnes provenant de plusieurs régions dans le monde, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Université de Lyon et l’Université de Berlin.
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Pédaler entre deux traitements de chimio pour mettre le cancer K.-O.

Eléonor Riesco, Ph. D., professeure-chercheuse à l’IRCUS et à la Faculté des sciences de l’activité physique, en collaboration avec le Dr Michel Pavic, M.D., oncologue, directeur de la recherche médicale en oncologie de l’IRCUS et professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Avec une étude clinique novatrice réalisée auprès de personnes atteintes d’un cancer métastatique sous chimiothérapie, l’équipe de recherche de la Pre Riesco a tenté de comprendre comment le système immunitaire répond à l’exercice aérobie. L’intérêt est grand, puisqu’il semble que la réponse immunitaire stimulée par ce type d’exercice pourrait aider à combattre le cancer.
La découverte? Des séances d’exercices aérobies font rapidement augmenter dans la circulation sanguine le nombre de cellules immunitaires ayant des caractéristiques essentielles pour éliminer le cancer. La réponse immunitaire stimulée par ce type d’exercice possèderait ce qu’il faut pour aider à combattre le cancer.
La prochaine étape? Une étude clinique est maintenant nécessaire pour déterminer si une combinaison d’exercices aérobies peut non seulement solliciter le système immunitaire, mais aussi améliorer la réponse aux traitements prévenir la récidive du cancer.
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Consulter l’article dans la revue scientifique Brain, Behavior, & Immunity – Health
Un traitement injectable prometteur pour plusieurs cancers métastatiques

Dr Étienne Rousseau, M.D., médecin nucléiste, professeur-chercheur à l'IRCUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, en collaboration avec Brigitte Guérin, Ph. D., professeure-chercheuse à l'IRCUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Cette étude clinique d’imagerie nucléaire fort prometteuse vise à évaluer la proportion des personnes atteintes de quatre cancers métastatiques différents (œsophage, estomac, voies biliaires et pancréas) qui pourraient bénéficier d’un nouveau traitement de radiothérapie de précision injectable.
La découverte? Plus de 12 % des personnes atteintes dont les résultats d’imagerie ont été obtenus avec le traceur TEP 68Ga-PSMA, introduit en clinique à Sherbrooke par la Pre Guérin, pourraient recevoir le traitement 177Lu-PSMA actuellement disponible au Québec pour le cancer de la prostate.
La prochaine étape? Un financement majeur sera nécessaire afin de réaliser l’étude clinique qui permettra de déterminer l’efficacité de ce traitement pour ces cancers ayant un faible taux de survie (moins de 30 % de chances de survie 5 ans après le diagnostic).
Une boule de cristal pour choisir le meilleur traitement contre les cancers du cerveau agressifs

Claire Dubois, Ph. D., professeure-chercheuse à l'IRCUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, en collaboration avec le Dr David Fortin, M.D., neurochirurgien et neuro-oncologue, professeur-chercheur à l'IRCUS et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé
Développer un outil afin de guider les oncologues dans le choix du meilleur traitement de chimiothérapie pour les personnes atteintes d’un cancer du cerveau agressif : c’est ce qu’ont fait les deux spécialistes en mettant leur savoir-faire en commun. Cet outil novateur consiste à cultiver, en laboratoire, des fragments de tumeur de chaque patiente et patient sur de la membrane d’œufs et de tester ensuite plusieurs traitements afin de sélectionner le plus efficace.
La découverte? Ce nouvel outil décisionnel, rapide et fiable, a permis de prédire avec une grande précision la réponse des patientes et des patients à la chimiothérapie qu’ils ont reçue. Vu la progression rapide des cancers agressifs, pouvoir choisir le meilleur traitement et l’offrir rapidement serait une avancée non négligeable.
La prochaine étape? Puisque cet outil prometteur fournit un résultat dans un délai de sept jours, un délai compatible avec le parcours de soins standard, une étude clinique est planifiée pour le tester en temps réel.
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À propos de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS)
La mission de l’IRCUS, sa raison d’être, est de développer une recherche interdisciplinaire synergique et innovante pour réduire l’impact du cancer auprès des personnes qui en sont touchées. Les projets de recherche réalisés à l’IRCUS permettent notamment de mieux comprendre, détecter et traiter tous les cancers, ainsi que d’améliorer les soins et services offerts aux personnes touchées par le cancer.
En plus de réaliser des activités de recherche de haut calibre, l’IRCUS forme la relève étudiante et professionnelle essentielle à la lutte contre le cancer de demain. Il se distingue par son impact transformateur sur toutes les étapes clés du continuum des soins et services en oncologie, englobant la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement, la fin de vie et la vie après le cancer. Cette approche intégrée permet à l’Institut de contribuer de manière significative à chaque étape du parcours des patientes et patients atteints de cancer.
Une recherche qui s'élève à la puissance dix!
Ce n'est pas un hasard si l'Université de Sherbrooke se démarque en recherche. Son secret? Le mariage judicieux du partenariat, de la mutualisation et de l'interdisciplinarité, trois forces qui font désormais sa renommée. Apprenez-en plus sur ce qui a propulsé l'UdeS au rang des universités de recherche les plus prolifiques au Canada.