Conférence de l'honorable Michelle O’Bonsawin
Un parcours remarquable à l'image d'une juriste inspirée et inspirante

Photo : Jessica Garneau, collaboratrice
La Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke a eu l'immense privilège d'accueillir, le 4 février dernier, l’honorable Michelle O’Bonsawin, première juge autochtone nommée à la Cour suprême du Canada et membre de la communauté abénakise d’Odanak. Accessible, généreuse et très humaine, la juge O’Bonsawin a prononcé une conférence exceptionnelle sur son parcours aussi atypique que méritoire.

De sa naissance dans un petit village franco-ontarien non loin de la ville minière de Subdury, dans une famille de cols bleus, jusqu'à la Cour suprême du Canada, nul besoin de préciser que le trajet a été complexe. Mais comme le précisait dans son mot d’ouverture le chef du Conseil des Abénakis d'Odanak, Richard O’Bomsawin, la trajectoire de Michelle O’Bonsawin est un exemple de persévérance, de résilience, et une preuve qu'il faut suivre ses rêves les plus ambitieux : « Regardez-la, écoutez son histoire; vous aussi pouvez atteindre le sommet! »

Photo : Jessica Garneau, collaboratrice
Michelle O’Bonsawin a bien sûr suivi ses rêves, mais elle s’est aussi laissée guider par des mentors, notamment sa grand-mère, qui l'aura au moins vu accéder au plus haut tribunal du pays avant de mourir quelques semaines suivant sa nomination, ainsi que Murray Sinclair, ancien avocat et sénateur décédé en 2024, et l'ancienne juge en chef Beverley McLachlin.
Approchez les gens qui vous inspirent. Je suis ici parce que je me suis appuyée sur les épaules de très grandes personnes tout au long de ma vie. J'ai été très chanceuse.
L'honorable Michelle O’Bonsawin

Photo : Jessica Garneau, collaboratrice
Elle a donc survolé son parcours simplement, humblement, en insistant sur les épreuves et l'importance de les surmonter. Il a inévitablement été question de son engagement envers la justice et les enjeux touchant les peuples autochtones au Canada, y compris les principes de Gladue, qui visent à remédier à la surreprésentation des personnes autochtones dans le système de justice canadien et le monde carcéral.

Photo : Jessica Garneau, collaboratrice
L'événement, ouvert à l’ensemble de la population étudiante et professorale, a également rassemblé de nombreux membres de la Nation W8banaki, le Campus principal de l'UdeS se trouvant sur son territoire ancestral, le Ndakina. C'est d'ailleurs une expérience immersive complète qui était offerte aux personnes présentes, du chant de bienvenue généreusement entonné par des membres du Conseil des Abénakis d’Odanak au repas W8banaki, préparé par le traiteur Café Masko, composé de canapés de viande sauvage, de truite fumée, de sagamité et de pain bannique, le tout accompagné d'une boisson aux fruits sauvages et au cèdre.
Ce qui me touche profondément, c'est de voir les échanges et la collaboration de tous pour le succès de cet événement. Que ce soit la générosité de l'honorable Michelle O'Bonsawin, la grande participation du Conseil des Abénakis d'Odanak, le dévouement de Sagamité Watso et son équipe, le travail des personnes étudiantes du Comité droit autochtone, l'engagement de toute l'équipe derrière l'organisation de l'événement et la participation de plusieurs collaborateurs, étudiants, professeurs et professionnels de la faculté. J'en ressors fière, grandie et inspirée.
Chloé Corbeil-Smith, coordonnatrice aux affaires autochtones – Vice-rectorat aux études et Faculté de droit

Tant pour les personnes qui ont eu la chance d'assister à la conférence en personne au Centre culturel que pour celles qui se sont branchées en ligne, la conférence a unanimement provoqué l'admiration. La générosité, la simplicité et l'intelligence de la juge Michelle O'Bonsawin ne pouvaient pas créer un autre effet.