Concours de conception de masques Fait en Estrie
Quatre projets passent à l'étape de prototypage
Des dizaines d’étudiantes et d’étudiants ont fait contre mauvaise fortune bon cœur en saisissant cette occasion unique d’apprentissage que représente le concours Fait en Estrie, une initiative lancée par l’Université de Sherbrooke pour contrer la pénurie de masques de protection et mettre à profit le savoir-faire de sa communauté.
Ils ont été plus d’une quarantaine à répondre à l’appel lancé par l’institution le 8 avril dernier. Le défi : concevoir, en seulement 7 jours, un modèle de masque adapté et performant contre la COVID-19, qui sera fabriqué ici même, en Estrie.
En tout, 10 équipes composées de personnes étudiantes, mais aussi de citoyennes et de citoyens, se sont retroussé les manches afin de mettre au point un concept de masques facile à fabriquer localement, à grande échelle et avec des matériaux accessibles dans la région.
Le concours a mobilisé 45 personnes de tous horizons, dont des étudiantes et étudiants en génie (biotechnologies, mécanique, électrique et bâtiment), en droit, en administration des affaires et en marketing. Il a également interpellé le savoir-faire de nombreuses personnes professionnelles rattachées aux secteurs de l’ingénierie, du design et de l’entrepreneuriat.
Ingéniosité et rigueur
Les équipes avaient jusqu’au 14 avril, minuit, pour soumettre leur projet, lequel devait respecter une série de critères relatifs à l’efficacité du filtrage, aux coûts, à la mise à l’échelle et aux normes de certification.
Dans une vidéo de 5 minutes, chaque équipe a fait un exposé détaillé de son concept, présentant le choix du modèle, les matériaux choisis, les coûts de développement et de fabrication projetés, et la main-d’œuvre requise. Des considérations relatives au confort et à la respirabilité ont également été incluses.
Chacun des 10 projets déposés a mis en évidence la créativité et l’ingéniosité exceptionnelles des équipes, qui ont su développer, en quelques jours seulement, des projets clé en main de grande qualité.
Nous sommes très satisfaits du niveau de participation. C'est épatant de voir la qualité des projets proposés, lesquels démontrent la créativité et l’ingéniosité des étudiantes et étudiants qui se sont mobilisés autour de ce projet porteur.
Anne Painchaud-Ouellet, membre du comité organisateur
Prototype et mentorat pour les 4 finalistes
L’ensemble des projets a été soumis à l’œil expert d’un comité multidisciplinaire composé de membres du personnel du milieu de la santé ainsi que de spécialistes techniques et industriels. Quatre projets se sont particulièrement démarqués pour leur potentiel de réalisation.
En plus de recevoir un prix de 1 000 $, ces équipes passent à la phase 2, où elles obtiendront de l’aide pour améliorer leur prototype et recevoir les certifications de conformité. Elles recevront aussi du mentorat pour concrétiser leur projet, établir des partenariats industriels et amener leur masque au stade de production, grâce à l’aide du groupe de partenariat d’affaire de l’UdeS ainsi que de Défi Innovation Estrie.
Des entreprises manifestent leur intérêt
En marge de ce concours, de nombreuses entreprises du milieu manufacturier et médical ainsi que des artisans couturiers ont exprimé leur volonté de prêter main-forte aux projets et d’établir des partenariats. Le comité est toujours ouvert à de nouveaux partenariats, et appelle les entreprises à communiquer avec lui pour coordonner les ressources locales avec les besoins.
Le succès de ce défi et la mobilisation qu’il a apportée montrent que de nombreuses formes de collaboration spontanée peuvent émerger, même en temps de crise, et que la solidarité et la collaboration sont des valeurs essentielles pour mener à bien de grands projets.
À propos du défi Fait en Estrie
Le défi Fait en Estrie, lancé le 8 avril 2020 par l’Université de Sherbrooke, vise à répondre rapidement aux besoins en masques de protection contre la COVID-19. Il a été organisé conjointement par le 3IT, Créatek et le Studio de création, dans le but de concevoir et de produire à grande échelle des masques de protection.
Les participantes et participants ont eu une semaine pour proposer un design de masques ayant de bonnes propriétés de filtration. Les projets étaient jugés sur le choix des matériaux et leur disponibilité, le potentiel de mise à l’échelle, le design, la performance de filtration des masques, et leur potentiel de production avec des fournisseurs et des partenaires locaux.
L’intention était de créer une mobilisation de la communauté étudiante et des personnes citoyennes de l’Estrie afin de répondre localement à ce besoin avec les savoir-faire de fournisseurs et d’industriels locaux. La grande participation à ce concours, ainsi que l’intérêt que différents acteurs industriels ont porté au projet, démontre le désir d’implication des Estriennes et Estriens.