Nouvelle exposition à la Galerie d’art du Centre culturel
Les allers-retours de Louis-Pierre Bougie
De son premier voyage à Cracovie en 1979 pour s'initier aux arts graphiques polonais, à son escapade à Buenos Aires en 2006, Louis-Pierre Bougie n'a cessé de multiplier les allers-retours entre son port d'attache montréalais et l'étranger : Paris surtout, mais aussi le Portugal, New York et Helsinki.
Peintre, graveur et dessinateur s’inscrivant dans le renouveau de la figuration québécoise contemporaine, Louis-Pierre Bougie est un artiste prolifique qui a acquis une solide réputation internationale. Du 3 juin au 29 août, la Galerie d’art du Centre culturel présente l’exposition Allers-retours, qui propose plusieurs de ses œuvres conçues à différents moments sous différentes latitudes. Le vernissage a lieu le mercredi 3 juin à 17 h, en présence de l'artiste.
Le thème de l’exposition s'applique tant aux allers-retours de l’artiste entre son port d'attache montréalais et l'étranger qu'à sa démarche artistique menée depuis 40 ans. Louis-Pierre Bougie a tenu à mettre en parallèle certaines œuvres récentes avec ses pièces plus anciennes, afin de permettre au visiteur de suivre son évolution et de comparer sa production des années 1980 aux années 2000 à son travail actuel, moins figuratif et plus foisonnant.
Portant lui-même un regard critique sur son travail, l’artiste dira que ses œuvres récentes sont «mieux balancées». Elles contiennent parfois des centaines, sinon des milliers de personnages et d'animaux camouflés dans des frondaisons sans commencement ni fin. Les toutes dernières frises à l'horizontale, peintes lanière après lanière de gauche à droite puis passées par sections sous presse, peuvent atteindre plusieurs mètres. Spectaculaires, elles se caractérisent par une liberté expressive confondante et une fantaisie répétitive effrénée.
Un artiste au long cours
De ces séjours prolongés, Bougie rapporte chaque fois une expérience humaine, culturelle et artistique irremplaçable : de Pologne un chambardement total de son art, de Finlande une attention accrue à la qualité du silence, d'Argentine une palette de couleurs plus vives. Il en ramène aussi une profusion de nouvelles œuvres qui font l'objet d’expositions à son retour au Québec : de New York résultera son «Journal d'exil», de son hivernage en Finlande «Le bruit du silence», de son évasion à Buenos Aires «Le Désert rouge».
Ses nombreux séjours à l'étranger ont par ailleurs permis à Louis-Pierre Bougie, familier de toutes les techniques de la gravure, mais qui a surtout pratiqué l'eau-forte et la taille-douce, d'assembler une collection d'estampes impressionnante. Toutes ces œuvres représentent pour lui, explique-t-il, des «cartes postales» qui lui rappellent les rencontres qui l'ont marqué et les lieux qu'il a habités. Il a voulu profiter de la présente exposition pour partager ses coups de cœur.
L'exposition Allers-retours présente également quatre livres d'artiste de Bougie, œuvres sur des textes de Michaël La Chance, Michel Butor et François-Xavier Marange. Le livre d'artiste est chez Bougie une œuvre de collaboration étroite entre l'écrivain, l'artiste, le typographe, l'imprimeur et le relieur, une œuvre originale qui réalise un fragile équilibre entre le sens des mots et l'affleurement des traits et de l'encre sur le papier.
Dans ses monotypes à tirage unique, Louis-Pierre Bougie combine les techniques du dessin, de la gravure, de la peinture et du collage. Il n'a jamais voulu réaliser lui-même toutes les étapes d'une gravure, ayant trop de respect pour le métier et l'expertise des maîtres-imprimeurs. Ici encore, on peut parler d'allers-retours, de complicité entre un graveur et ses imprimeurs.
Cette nouvelle a été produite à partir d'un texte original de Paul Bennett. Le texte intégral se trouve sur le site de la Galerie d’art.