Exposition d’Isabelle Renaud
Exposition d’arts visuels aux sujets multiples
Dans un appartement débordant de toiles, de pinceaux et de matériaux, une artiste en arts visuels mixe différentes techniques pour créer des œuvres rappelant le point de rosée; puissance et fragilité.
Isabelle Renaud travaille le dessin, la peinture et les arts numériques pour donner un mouvement à son art. Elle expérimente l’utilisation de différents matériaux, varie les formats de ses œuvres, joue avec les superpositions de teintes, imbrique souvent deux sujets. Son exposition Point de rosée traduit en couleurs et en textures des éléments de la vie qu’on ne voit pas, mais qui sont bien là. Les œuvres abordent les gens tout doucement dans un subtil discours.
L’unicité des œuvres d’Isabelle Renaud vient du fait qu’elle mélange trois formes d’art sur un même tableau. Dans un premier temps, elle utilise un logiciel de traitement d'image pour garder seuls les éléments désirés, parfois un escalier, un poumon ou une lune, issus d’une photographie. Ensuite, sur un autre support tel qu’un carton ou une toile, elle reconstruit des éléments surréalistes, abstraits, polysémiques en traçant ses mouvements avec beaucoup de liquide, de l’aquarelle ou de l’acrylique par exemple. Puis, elle numérise la peinture et la superpose à sa photographie. Finalement, elle imprime le résultat et finalise son œuvre avec un crayon ou un pinceau presque sec. Tout ce travail de déconstruction et de reconstruction fait partie de la signature d’Isabelle Renaud. Une technique que peu d’artistes utilisent qui permet de reconnaitre ses œuvres.
Artiste en arts visuels et graphiste, elle a commencé un Diplôme de 2e cycle en pratiques artistiques actuelles à l'Université de Sherbrooke au début de l’automne. Ce retour aux études l’ouvre à de nouvelles connaissances, à de nouvelles façons d’aborder l’art et lui fait découvrir des auteurs de philosophie et de sociologie qui l’amènent à observer le fonctionnement des gens sous un autre œil. « Je le fais pour moi parce que ça me permet de me situer dans le monde des arts, de savoir où je me retrouve », explique l’étudiante.
Lorsqu’on lui demande ce que le public devrait comprendre de ses œuvres, elle répond qu’« entre artistes, on se dit souvent de laisser de l’air au visiteur. Il faut le respecter, il a sa propose intelligence, sa propre définition de ce qu’il voit ».
Du 29 octobre au 19 décembre, la Galerie d’art du Centre culturel présente Point de rosée d’Isabelle Renaud, et aussi Mémoires de Roberto Pellegrinuzzi, une sculpture monumentale composée de 275 000 photographies du quotidien qui a pour but d’imager cette prolifération excessive d’images qui circulent de nos jours et d’en faire ressortir la démesure.