Trois chemins pour créer son emploi parfait

Quand elle était petite, Maude Pelletier dessinait elle-même ses cartes de souhaits et en gardait toujours une petite collection pour ne jamais en manquer lorsqu’on l’invitait à une fête d’anniversaire. Elle donnait également des cours de dessin à ses amis. En grandissant, ses passions pour la psychologie, l’enseignement et l’art se sont fusionnées. Aujourd’hui, Maude exerce un métier qui la passionne. Pourquoi passer par quatre chemins quand seulement trois suffisent?

La recette de Maude Pelletier pour trouver « la job idéale »? Un baccalauréat multidisciplinaire mariant trois ingrédients bien choisis : un certificat en enseignement au préscolaire et au primaire, un certificat en psychologie et un certificat en arts visuels. « Au fond, j’ai choisi mon parcours universitaire pour qu’il corresponde à la profession que je voulais faire, raconte la diplômée de 2011. Aujourd’hui, je travaille dans un cadre de vie qui me convient, je gagne ma vie en faisant ce que j’aime.» Un baccalauréat sur mesure! Voilà le secret pour elle, et pour ceux qui veulent allier plusieurs passions!

Le défi du travail autonome

Maude Pelletier enseigne le dessin à diverses clientèles dans la région de Sherbrooke, en groupe ou en privé. Elle gère elle-même sa charge de travail et se permet d’alterner entre des périodes intensives et d’autres plus calmes. « Le travail autonome ne convient pas à tout le monde. Ça demande beaucoup de volonté. Il faut apprendre à faire confiance en son potentiel et en l’inconnu. D’ailleurs, je ne perçois pas le côté imprévisible du métier comme quelque chose de négatif, mais plutôt comme une occasion de réinventer mon métier au fil de mes expériences et de mes envies! Il faut apprécier le changement, être passionné, développer des qualités d’entrepreneur et finalement, être économe afin de bien gérer un budget souvent instable.»

En plus de ses cours de dessins, Maude est également coordonnatrice pour les activités artistiques parascolaires avec le Club d’art de l’école Mitchell-Montcalm où elle enseigne depuis 5 ans. Elle organise des activités plus poussées avec les jeunes de la 4^e à la 6^e année du primaire : peinture, sculpture, gravure et dessin. « Ça prépare les jeunes à défier leur intérêt pour les arts. »

Développer la confiance

Enseigner, c’est s’adapter aux différentes manières d’apprendre. Son certificat en psychologie lui a permis de mieux comprendre les gens, comment ils apprennent et comment les aider à surmonter leurs blocages, sortir de leur zone de confort, se dépasser. « L’important, c’est d’accueillir la personne telle qu’elle est et de l’accompagner dans son processus d’apprentissage car souvent, sans cet accompagnement, il est facile de se décourager, explique Maude. Je travaille beaucoup avec des gens qui manquent de confiance en eux. Avec les enfants, c’est plus évident, ils accueillent bien la nouveauté, ils font tous les jours des choses pour la première fois. Mais pour les adultes qui font les mêmes choses depuis 20 ans, les éléments nouveaux peuvent être insécurisants. »

Du pouvoir transformateur de l’art

L’art a un grand pouvoir de guérison, selon elle. Il peut être un moyen d’expression et de communication qui transforme les gens, qui les aide à être mieux avec eux-mêmes et avec les autres. Maude est fascinée de voir les gens apprendre que dessiner comporte son lot de valeurs : patience, constance, persévérance, créativité et bien d’autres. « Dessiner ce qui est devant soi, au moment présent, c’est ne pas avoir le choix de s’arrêter et d’être un témoin de la vie. Quand on développe nos compétences artistiques, c’est la vie de tous les jours qui change. On devient plus créatifs dans nos relations avec les autres et avec notre environnement. La réponse entre la main et l’œil n’est pas immédiate : il faut prendre le temps de voir, d’observer. Il faut plusieurs étapes pour arriver au résultat souhaité. C’est pareil dans la vie, tout n’est pas immédiat : le processus d’apprentissage est nécessaire. »

Maude expose actuellement ses dessins à deux endroits. Une de ses œuvres fait partie de l’exposition collective Entre terres et braises  à la Maison des arts et de la culture de Brompton jusqu’au 18 décembre. Elle expose également au café Singing Goat à Sherbrooke jusqu’au 20 février 2017. Ultimement, elle aimerait se diriger vers l’art thérapie et travailler avec des clientèles qui ont des difficultés majeures.

« Je fais de l’art pour méditer, je fais de l’art parce que ça me fait vibrer de façon positive, ça m’aide à évoluer, à mieux me connaître. Je fais de l’art pour exprimer ma sensibilité, en relation avec le monde dans lequel je vis. Je fais aussi de l’art pour laisser une trace de mes pensées ou ressentis. Selon moi, la création artistique est à la base une action très personnelle, mais le fait de partager le fruit de ce travail lui confère une plus grande portée. »