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Un quatrième livre pour notre diplômé et ancien professeur Gilles Voyer

Gilles Voyer dans La Tribune.
Gilles Voyer dans La Tribune.
Photo : Spectre média, Frédéric Côté.

Ne pensez pas qu’entre les pages couvertures de « Gabriel et le philosophe » se renferme une histoire romanesque. Cette œuvre n’est pas un roman! Même par un échange moderne de vingt-quatre lettres, suivi d’une très, très courte histoire de la philosophie occidentale, Gilles Voyer nous présente l’amour, l’intuition, le langage, l’art, le bonheur, le don, le risque et dix-sept autres thèmes sous un angle philosophique.

Ce livre, publié chez Fides, se propose comme étant une boîte d’outils philosophiques nous aidant à réfléchir sur des sujets éternels que les turbulences de notre temps rendent plus difficiles à saisir. Il nous outille aussi sur des sujets propres à notre temps, comme la santé, la fin de la vie, le pétrole, les accommodements raisonnables, les manipulations génétiques, etc. Les lecteurs sont alors invités à se nourrir de réflexions concernant plusieurs réalités maintes fois mises à l’écart par notre pensée peut-être légèrement trop moderne.

Se déconstruire pour s’épanouir

Gilles Voyer, diplômé de l'Université de Sherbrooke et ancien professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Gilles Voyer, diplômé de l'Université de Sherbrooke
et ancien professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Photo : fournie par l'auteur du livre

En tant que penseur d’aujourd’hui, Gilles Voyer travaille à déconstruire l’idée selon laquelle la philosophie demeure bien gardée en haut de la tour d’ivoire des penseurs : « Elle se doit d’être accessible à n’importe qui », affirme l’ancien professeur de la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l’UdeS. D’abord, selon lui, un philosophe ne donne aucune solution ou recette miracle aux peines du monde. Le rôle d’un philosophe est d’offrir les instruments les plus pertinents pour comprendre une situation bien précise, et ce, dans l’unique but d’ouvrir les esprits vers de nouveaux horizons. C’est ensuite à nous de choisir les outils qui nous aideront à nous positionner sur la situation. Ces idées démontrent bien l’attitude posée de monsieur Voyer envers l’urgence d’imposer des solutions, et nous ressentons sa position si nous nous offrons la lecture de son livre. Commençons par savoir marcher avant d’essayer de courir, et sachons comment réfléchir avant de s’obliger à trouver la meilleure solution!

Se poser des questions est passé de mode

Pour nous aider à mieux réfléchir, monsieur Voyer compare, dans son livre, des contextes d’hier à ceux d’aujourd’hui, cite des philosophes et nous éduque sur l’histoire de la pensée. Nous pouvons alors commencer à réfléchir, par exemple, au transport du pétrole : « Lorsque Adolf Eichmann coordonnait le transport par train des Juifs vers le camp de la mort durant la 2e Guerre mondiale, quelles questions négligeait-il? En fait, il ne s’en posait pas, puisqu’il n’avait pour tâche que de choisir le meilleur trajet pour les trains. Il ne se posait jamais la question de ce que contenaient les trains ».

On remarque que l’Office national de l’énergie vit une situation similaire en se questionnant strictement sur le meilleur trajet pour l’oléoduc, mais jamais sur l’impact de ce qu’il contenait. Finalement, personne ne se questionnait sur le contenu. Cela laisse croire que se poser des questions n’a jamais été à la mode! Bon, nous pouvons facilement penser qu’il est question d’argent dans le fait de se restreindre au contenant, mais Gilles pointe aussi du doigt le temps : « aujourd’hui, les gens ont de plus en plus de difficulté à prendre le temps de réfléchir ». Et, comme on l’entend souvent dans le milieu des affaires, « le temps, c’est de l’argent! » Mais, est-ce qu’on ne ferait pas davantage d’argent en se questionnant plus longtemps? En tout cas, si nous ne devenons pas riches demain, au moins nous deviendrons plus critiques aujourd’hui avec les pistes de réflexion que nous offre « Gabriel et le philosophe ». 


Se questionner accumule les mérites!

Quadruplement diplômé à l’Université de Sherbrooke (1974 : doctorat en médecine, 1985 : 2e cycle en gestion, 1990 : maîtrise en droit politiques de la santé et maîtrise en philosophie en 1995), Gilles Voyer entreprend ses réflexions à partir de son expérience médicale. Il devient alors l’auteur de trois œuvres, dont « Pour une éthique du raisonnable », publié en 2007 (ceci exclu l’œuvre mentionnée dans le présent article). Depuis qu’il a entamé sa retraite, il y a de cela quatre ans, cet amoureux de la philosophie se consacre à toutes les idées qui l’interpellent. De cette façon, il fait la connaissance de Gabriel, un jeune adulte curieux et passionné qui inspira son tout dernier livre.



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