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Un autobus nouveau genre

L’initiative humaine du Rolling Barber

Photo : fournie

« Un de nos clients nous a dit, l’émotion dans la voix, que nous venions probablement de sauver son emploi. Son patron lui avait dit la semaine auparavant qu’il devait améliorer sa présentation. »

Depuis le 22 juillet dernier, c’est ce genre de déclarations qu’obtient le Rolling Barber. Cet autobus scolaire converti en salon de coiffure mobile a vu le jour grâce à notre diplômé François Thibeault (FLSH, 2002) et son amie Anne Donovan : « il nous arrivait le midi d’aller prendre un café et de rencontrer du même coup les concitoyens dans le besoin, qui quêtaient aux coins des rues. Sachant qu’ils ont accès à de la nourriture et à de l’hébergement, Anne s’est questionnée à savoir ce qu’elle pouvait offrir de plus à ces personnes. »

C’est à la suite de ces réflexions que leur est venue l’idée d’un organisme à but non lucratif procurant des coupes de cheveux gratuites. Ce projet innovateur amène un vent de fraîcheur à Ottawa. L’enthousiasme des gens face à cette initiative est palpable, beaucoup ont même décidé d’y prendre concrètement part. En effet, « au début, c’était nos parents et amis qui donnaient à la campagne de financement. Plus récemment, depuis le lancement, ce sont de purs inconnus qui appuient l’idée et donnent généreusement », témoigne monsieur Thibeault.

Le grand saut

 

François Thibeault est diplômé du programme de Communication, rédaction et multimédia de l’Université de Sherbrooke depuis 2002. Avant de se lancer dans le projet du Rolling Barber, il a travaillé pour la Municipalité régionale du comté du Haut-Saint-François pour une durée d’environ deux ans. Il a ensuite poursuivi sa carrière à l’Université Laval, à l’Université du Québec en Outaouais et, depuis maintenant plus de douze ans, à l’Université d’Ottawa dans le secteur du recrutement étudiant.

Photo : fournie

C’est en communiquant avec des organismes qui chapeautent l’offre de services aux gens dans le besoin qu’il a réalisé qu’il était fin prêt à faire le grand saut. Il ajoute qu’ils songent déjà à l’expansion du Rolling Barber en y incluant un véhicule accessible aux personnes à mobilité réduite.

Une communauté engagée  

Le cofondateur de cette magnifique initiative confie la réjouissance qu’il a eue en constatant l’implication des citoyens : « le plus beau dans tout cela, c’est que l’ensemble du projet est bénévole : les fondateurs, comme les barbiers, les coiffeurs et les laveurs de têtes, ne touchent aucun salaire. Ces personnes font cela par pur plaisir de donner aux autres. » Ainsi, une trentaine de bénévoles dévoués donnent généreusement de leur temps, afin de venir en aide à plus de 80 individus par mois.

C’est la satisfaction d'apporter un changement dans la vie des gens, et de leur permettre de s’épanouir qui donne tout son sens à ce projet. Notre diplômé raconte que lors d’une journée froide, un homme est ressorti souriant et sans tuque de l’autobus. Il l’avait enlevée, afin de montrer fièrement sa nouvelle coiffure à tous et à toutes. Ce sont tous ces petits moments qui permettent de comprendre l’importance du Rolling Barber.

Souvenir universitaire

 

François Thibeault affirme qu’une des choses qui l’a marqué de l’Université de Sherbrooke est que celle-ci représente un exemple d’innovation dans les domaines de la recherche. « Je suis particulièrement fier que certains de mes professeurs, dont madame Chantal-Édith Masson et monsieur Louis Mercier, aient contribué à la réalisation d’Usito, le dictionnaire du français en usage au Québec. »

Nous ne pouvons que témoigner de l’innovation dont il fait lui-même preuve, et lui souhaiter la meilleure des chances pour la suite.