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Portrait d’une diplômée 2020

Débuter la profession d’infirmière en temps de crise

Photo : Marie-Rose Renaud

Alors que les patients atteints de la COVID-19 occupent tout l’espace médiatique, Marie-Rose Renaud et ses collègues portent quant à eux toute leur attention sur les minipatients. Ils veillent au bien-être et au rétablissement de nouveau-nés prématurés ou avec des problèmes de santé.

Diplômée en sciences infirmières depuis mai, Marie-Rose travaille en néonatalogie à l’hôpital Fleurimont du CHUS depuis juin. Elle a passé son examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) le 19 septembre dernier et obtiendra son résultat dans les prochains jours. Entre-temps, elle occupe le poste de CEPI (candidate à l’exercice de la profession infirmière) et travaille de quatre à six jours par semaine sur le quart de soir. Toutefois, le métier d’infirmière n’a pas toujours été un choix apparent pour Marie-Rose.

« Honnêtement, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire dans la vie. Au cégep, j’hésitais entre sciences nat et techniques policières. À l’uni, entre sciences infirmières et génie mécanique (parce que j’avais tripé sur mes cours de physique). Ce qui a fait pencher la balance, c’est que j’aime beaucoup être là pour les gens, j’aime écouter et aider les autres. Ce qui fait que j’aime ma journée de travail, ce sont les remerciements des parents de mes patients, je sais alors que ce que je fais est apprécié. »

Le baccalauréat en sciences infirmières comporte deux stages coopératifs, durant les étés. Pour Marie-Rose, c’était difficile de départager ses stages de son entrée officielle sur le marché du travail, en juin.

« Au début je ne voyais pas vraiment la différence, parce que ça ressemblait à mes externats. Au départ, j’avais des formations théoriques et j’étais toujours jumelée avec une infirmière de l’étage, un peu comme en stage. Par contre, je prenais de plus en plus de responsabilités. Quand je suis tombée autonome pour la première fois le 7 août, c’était vraiment le fun. C’est là que je me suis dit : je sers à quelque chose, je comble un besoin. »

Heureusement pour Marie-Rose, la situation de pandémie n’a pas modifié ses plans de carrière. Elle dit se considérer très chanceuse, car la néonatalogie est un domaine où il y a toujours un besoin de personnel. Comme elle a fait ses stages au CHUS de Fleurimont, elle a été engagée comme CEPI dès l’obtention de son diplôme. Toutefois, pour elle et son équipe, la deuxième vague de l’automne viendra assurément modifier certaines de leurs pratiques quotidiennes.

« On voit déjà des petits changements. On va devoir commencer à porter des lunettes protectrices en tout temps sur l’étage, en plus de nos masques, parce qu’en néonat, c’est une unité à aire ouverte. On a aussi des Surplus COVID. Ce sont des infirmières qui sont présentes quand on suspecte une mère d’être positive à la COVID. Elles viennent en renfort pour s’occuper du bébé, placé dans une pièce à part pour ne pas contaminer le reste de l’unité. »

Au départ, Marie-Rose visait une tout autre spécialité et a été déçue lorsqu’elle a reçu l’annonce qu’elle n’aurait pas d’offre d’emploi pour son premier choix.

« Je voulais aller en pédiatrie, mais ils plaçaient les finissants du bac dans des endroits de soins critiques, comme les urgences, la néonatalogie ou les soins intensifs. Au début, j’ai braillé en l’apprenant. »

Aujourd’hui, elle se sent au bon endroit, tant dans sa spécialité que dans son équipe de travail.

« J’ai découvert que j’étais plus au bon endroit que je pensais. Je croyais être une fille d’urgence, mais j’aime les soins intensifs et je m’identifie déjà comme une fille de néonat. J’adore être présente pour les parents, pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes. L’autre jour, on avait un bébé qui était sur l’étage depuis 70 jours. C’est difficile pour les parents, et c’est important d’être là pour eux. Dans l’unité de néonat, je me suis vraiment bien fait accueillir, j’apprécie l’équipe et je pense que c’est réciproque. Quand tu travailles bien et que tu es respectueuse, tu es respectée en retour. »

Bien qu’elle soit heureuse présentement, Marie-Rose ne peut affirmer hors de tout doute qu’elle travaillera en néonatalogie plus tard, ni même qu’elle sera infirmière toute sa vie.

« Malgré la pandémie et les cours à distance, c’était primordial pour moi de conserver une bonne cote, au cas où je voudrais entreprendre d’autres études plus tard. »

Pour l’instant, elle se laisse porter par le courant et fait confiance à la vie. Celle qui est habituellement organisée et qui aime tout prévoir d’avance dit ne pas savoir ce que le futur lui réserve. Son copain qui fait présentement sa résidence de médecine et elle espèrent tout de même pouvoir se rapprocher de l’eau. Leur but ultime est de travailler sur la Côte-Nord dans les prochaines années. Une chose est sûre : elle ne se ferme aucune porte pour l’avenir.

Mise à jour : Félicitations à Marie-Rose Renaud, qui a réussi son examen de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et qui est maintenant infirmière clinicienne!