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Entretien avec Pascale Morin, professeure à la Faculté des sciences de l’activité physique

Comment entretenir de bonnes habitudes alimentaires lors de notre arrivée sur le marché du travail?

Pre Pascale Morin de la Faculté des sciences de l'activité physique
Pre Pascale Morin de la Faculté des sciences de l'activité physique
Photo : UdeS - Michel Caron

Trucs de pro, c’est une chronique qui aborde différents sujets tout au long de l’année. L’objectif? Explorer des thèmes qui concernent la réalité des nouveaux diplômés et diplômées de l’Université de Sherbrooke. Ce mois-ci, on vous parle de saines habitudes alimentaires à adopter lors de votre arrivée sur le marché du travail.

Effectivement, en arrivant sur le marché du travail, notre routine change. On commence à avoir un horaire de travail plus régulier et nos journées sont bien remplies. C’est normal d’avoir initialement l’impression de manquer de temps. Il est toutefois important de ne pas négliger sa santé et donc, par le fait même, son alimentation.

J’ai rencontré Pascale Morin, professeure à la Faculté des sciences de l’activité physique, pour vous donner les trucs à garder en tête afin de bien s’alimenter. Que vous ayez des questions à propos de la gestion du temps, des aliments à privilégier ou de votre consommation de café, cet article est pour vous!

Comment avoir une gestion du temps efficace en ce qui a trait à l’alimentation?

Il peut être difficile, lorsque l’on arrive dans une nouvelle routine, de trouver le temps d’entretenir de saines habitudes de vie. Après une longue journée de travail, il est normal de ne pas toujours avoir envie de se préparer un repas équilibré. Pre Morin explique que le meilleur moyen pour mieux gérer son temps par rapport à l’alimentation est de planifier sa semaine de repas. Selon elle, il est important de prendre le temps qu’il faut pour le faire. De cette façon, nous évitons de retourner à l’épicerie plusieurs fois dans une même semaine et de faire des achats imprévus qui seront plus coûteux. De plus, si nous avons un repas de prévu, nous serons moins tentés d’opter pour les solutions faciles qui sont souvent moins bonnes pour nous. Une autre bonne façon de gagner du temps en ce qui a trait à la préparation de repas est le « meal prep », qui consiste à préparer plusieurs repas d’un seul coup. Lorsque l’on a un moment de libre, on peut en profiter pour se lancer dans la préparation. Pour gagner du temps, Pre Morin conseille particulièrement de cuisiner en double ses féculents pour qu’il en reste pour les repas de semaine. On peut même faire plusieurs portions de la même recette et congeler les surplus. De cette façon, on évite de manger plusieurs fois la même chose dans la même semaine et les repas ne perdent pas leur valeur nutritive. À noter qu’il faut faire attention à la rotation de nos repas congelés!

Pourquoi faut-il prendre le temps de déjeuner?

Photo : Pixabay

Le déjeuner n’est pas à négliger dans une journée de travail bien chargée. Il faut comprendre que quand nous nous réveillons, nous sommes déjà à jeun depuis la veille. Les réserves de glucose, dont notre cerveau se nourrit pour bien fonctionner, sont donc depuis longtemps épuisées ou assez basses. Déjeuner permet donc de « relancer la machine » en donnant au corps un peu plus de glucides. De plus, si une personne a tendance à sauter le déjeuner, il est très probable que la faim soit omniprésente et qu’ une fois rendue au dîner, la personne mange plus que ce que son corps a besoin. Ses niveaux d’énergie et d’alerte en seraient alors affectés. Pascale Morin explique toutefois qu’il y a des moyens à prendre pour que le déjeuner demande moins de temps lors de matins pressés. Elle conseille entre autres de préparer son déjeuner la veille et de l’apporter au bureau pour le consommer en travaillant. Évidemment, ce ne sont pas tous les déjeuners qui se préparent à l'avance, mais les « overnight oat », les smoothies et les sandwichs déjeuner sont de bonnes options. Prendre l’habitude de le faire vous permettra d’avoir une meilleure capacité de concentration et de mémorisation et donc, d’être plus performant au travail. La composition du déjeuner a aussi un effet direct sur notre énergie et notre sentiment de rassasiement. Faire attention à ajouter des protéines et des fibres à notre déjeuner nous permet de nous assurer que ce repas remplisse au maximum sa fonction.

Est-ce qu’il faut s’amener des collations au travail?

Certaines personnes n’ont pas besoin de collations, car ils n’ont pas faim entre les repas et ils sont satisfaits de leurs trois repas hebdomadaires. Toutefois, si, comme moi, vous faites partie de ceux qui ne peuvent pas s’empêcher de grignoter au courant de la journée, il est important d’écouter votre corps. La professeure indique que la collation ne sert pas à substituer un repas, mais bien à atténuer une petite fringale et à assurer un certain rassasiement jusqu’au repas suivant. Il est bien important de ne pas se couper l’appétit pour ce dernier. Un bon exemple de collation serait une pomme, qui contient des fibres, et du fromage, qui contient des protéines. Ce qui est certain, c’est que pour n’importe quelle collation, il faut doser la quantité.

Quelles sont les habitudes à prendre au niveau de la consommation d’eau?

Tout le monde sait que la consommation d’eau est nécessaire pour être en bonne santé. Toutefois, il peut être difficile de penser à boire de l’eau lorsque nous sommes occupés au courant de la journée. Pre Morin indique que la consommation d’eau recommandée pour un adulte sédentaire est de 1,5 à 2 litres par jour. Le truc pour savoir si nous sommes assez hydratés est assez simple; il faut observer la couleur de notre urine, qui doit demeurer jaune pâle. C’est le meilleur moyen de savoir si on devrait boire plus d’eau! Beaucoup de personnes disent qu’elles se lassent du manque de goût de l’eau. Pascale Morin suggère donc d’y ajouter des fruits ou des feuilles de menthe afin de rendre l’expérience plus intéressante.

Et au sujet de la consommation de café?

Ce n’est pas un secret : beaucoup d’étudiants consomment du café lors de leurs études. C’est d’ailleurs très probablement le produit le plus vendu dans les cafétérias des différentes facultés. Bien évidemment, cette habitude vous a probablement suivi sur le marché du travail. Afin de rester performant au travail toute la journée, Pre Morin conseille de ne pas ambitionner sur la consommation de caféine. Les recommandations de Santé Canada sont de l’ordre de 400 mg par jour, alors qu’une tasse de café d’approximativement 250 ml en contient 150 mg. Dans une journée, un adulte pourrait donc en consommer environ quatre. Il ne faut toutefois pas oublier que le thé, certaines boissons gazeuses, le chocolat, les boissons énergisantes et certains médicaments en contiennent aussi. La professeure explique aussi que le café a une demi-vie de cinq à sept heures, ce qui signifie qu’après cinq à sept heures, la moitié de la caféine consommée est encore active dans notre corps. Elle conseille donc de ne pas trop retarder la dernière consommation de café dans notre journée si nous voulons bénéficier d’un sommeil réparateur.

Quelles habitudes devrions-nous avoir au restaurant?

Il est parfaitement normal de vouloir profiter d’un repas au restaurant de temps en temps. On peut, par exemple, vouloir se récompenser d’une longue semaine de travail en soupant au restaurant avec un ami le vendredi soir. J’ai donc demandé à Pre Morin s’il y a des habitudes à prendre au restaurant pour conserver ses saines habitudes de vie. Elle m’a répondu que si on se rend au restaurant pour célébrer une occasion ou même simplement l’arrivée de la fin de semaine, on peut se gâter et choisir notre repas selon son envie du moment. Il faut « y aller avec le plaisir » et le savourer pleinement.

D’autres conseils?

Photo : Pixabay

Afin que tous ces conseils soient les plus efficaces possible, nous devons nous assurer de bien dormir le nombre d’heures nécessaires. Avoir un sommeil réparateur nous permet d’être plus efficaces au travail et d’être en meilleure santé. L’activité physique régulière est aussi une habitude à prendre pour atteindre ces objectifs. Pascale Morin conseille particulièrement d’écouter son corps. Par exemple, certaines personnes sont capables de supporter un dîner copieux, alors que d’autres ont tendance à somnoler s’ils mangent trop sur l’heure du lunch.

Un dernier conseil

Il faut apprendre à se connaître et comprendre que notre alimentation a un effet direct sur notre niveau d’énergie.


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