Prix du Gouverneur général pour l'innovation 2024
C'est devant un parterre de personnes invitées à Rideau Hall, que la gouverneure générale du Canada, son Excellence, la très honorable Mary Simon, a remis le prix de l'Innovation 2024 à François Bédard et Laurent Dallaire. Innodal marque un grand coup en remportant cette distinction au sein de laquelle son produit Inneo est qualifié de véritable résolution pour le monde alimentaire.
Photo : Le Cpl Alex Brisson, Rideau Hall © MDN, 2024
Après avoir obtenu un baccalauréat en génie biotechnologique à l’Université de Sherbrooke en 2015, Laurent Dallaire poursuit ses études à la maîtrise à l’Université Laval dans le programme de sciences des aliments en 2016 et 2017.
C’est dans le cadre de ses études qu’il développe la technologie de production de bactériocines par fermentation avec son collègue de classe, François Bédard. Dès 2017, ils décident de s’associer pour démarrer l’entreprise Innodal.
Aujourd’hui président-directeur général de la compagnie, M. Dallaire y produit et commercialise des protéines antimicrobiennes naturelles (bactériocines) qui permettent d’éliminer spécifiquement des bactéries pathogènes comme Listeria, E. coli, Salmonella, etc. Après des expériences réalisées dans un laboratoire scolaire, les cofondateurs ont créé Inneo, un produit technologique qui aide à rendre les aliments plus sûrs en les protégeant contre la bactérie Listeria monocytogenes.
Mais le parcours d’entrepreneur n’est pas toujours si simple...
C’est durant mes stages COOP que je me suis aperçu que de travailler pour une grande entreprise n’était pas pour moi. C’était une bénédiction de pourvoir m’en rendre compte avant de quitter les bancs d’école. Je n’avais pas eu encore le temps de m’habituer à un emploi stable et une sécurité financière.
Les deux co-fondateurs ont dû attendre jusqu’en 2020 pour obtenir l'approbation de Santé Canada. Le long processus, qui a duré plus d'un an, a été marqué par de nombreux tests, analyses, ajustements et discussions. Le résultat en valait tout de même la peine! La reconnaissance par Santé Canada de la technologie brevetée d'Innodal constitue un argument de poids pour de nombreuses grandes entreprises de transformation alimentaire, facilitant ainsi la présentation et l'adoption de cette technologie par leurs clients.
En 2021, l’entreprise remporte le prix Innovation en alimentation du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), leur ouvrant ainsi les portes des grandes chaînes de production alimentaire, particulièrement celles d’aliments consommés sans cuisson souvent visés par des rappels, comme le saumon fumé, le crabe, ou les végétaux tels que la laitue transformée, la luzerne et les champignons.
Aujourd'hui, Laurent Dallaire concentre ses efforts sur l'expansion internationale de sa compagnie, avec des entreprises en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique qui commencent d’ailleurs à adopter ses produits. De plus, l'approbation de la FDA (Food and Drug Administration aux États-Unis), attendue cette année, marquera un tournant décisif pour la commercialisation.
Quand nous avons eu l’idée de lancer l’entreprise en 2017, François et moi, nous étions loin de pouvoir imaginer que nos idées puissent porter fruit à ce niveau. Notre vision d’offrir des solutions naturelles pour une meilleure gestion de la production et de la consommation alimentaire était et reste encore le moteur de notre engagement. Une alimentation plus saine et moins dommageable pour toutes et tous, c’était notre vision. C’est devenu notre mission.
À terme, les cofondateurs souhaitent qu’Innodal devienne un pôle d’innovation dans le domaine des biotechnologies afin de valoriser toute la recherche canadienne faite dans ce domaine, mais dans un cadre commercial et permettant de saisir les opportunités à l’international.
L’entreprise embauche plus de 15 personnes, principalement de jeunes scientifiques en plus d’accueillir à chaque session des stagiaires, dont 95% proviennent du programme coopératif de l’Université de Sherbrooke dans divers domaines d’études : génie biotechnologique, chimie, marketing, communications et microbiologie. Pour M. Dallaire, le programme COOP est la meilleure façon pour les personnes étudiantes de valider en cours de parcours scolaire s’ils font de bons choix de carrières. En les embauchant, il s’assure de leur donner de grandes responsabilités durant les 4 mois qu’ils travailleront pour l’entreprise.
On leur donne un cadre, mais on souhaite qu’ils puissent travailler sur des projets de grande ampleur, concrets et tangibles dans un contexte de commercialisation. Les stages COOP sont le moment idéal pour explorer ce vers quoi se lancer une fois le diplôme obtenu, c’est le temps de commettre des erreurs et faire des découvertes.
Son conseil pour les jeunes qui voudraient se lancer en affaires :
Si vous êtes touche-à-tout, aimez les défis et de savoir que grâce à vous, de nouvelles innovations verront le jour, c’est le meilleur moment pour démarrer une start-up! Il y a tellement d’opportunités et de ressources mises à votre disposition : lancez vous dès que vous terminez vos études!
Lire l’entrevue de Laurent Dallaire avec La Presse
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