Atteindre nos rêves ensemble – Notre diplômée Sophie Bouchard crée la Fondation Ascension
Originaire de Sherbrooke, Sophie Bouchard a toujours su qu’un jour elle aiderait des athlètes à se rendre aux Jeux olympiques. C’est à l’âge de 6 ans que son père l’initie comme spectatrice aux grands évènements sportifs lors des jeux d’Atlanta. Immédiatement, elle s’imagine qu’elle gagnera des millions et pourra ainsi les distribuer aux personnes engagées dans le sport de haut niveau pour qu’elles puissent atteindre leurs rêves.
Et pour y parvenir, Sophie Bouchard décide de poursuivre ses études en finance. Hésitant entre deux universités, son choix se concrétise lors des Portes ouvertes de l’Université de Sherbrooke où elle découvre le régime coopératif. Dès l'obtention de son baccalauréat, elle entreprend sa maîtrise en finance, consciente que prendre une pause pour travailler rendrait un retour aux études trop difficile.
Diplôme en main, c’est l’un de ses professeurs de maîtrise qui l’aide à décrocher son premier emploi comme analyste en recherche d’investissement. Lorsqu’une start-up en cryptomonnaie l’approche quelques années plus tard, elle choisit d’embarquer dans l’aventure. Au cours de ses cinq années dans l'entreprise, elle a l'opportunité d'explorer diverses perspectives de carrière, allant de la gestion des opérations à celle des ressources humaines, tout en voyant la compagnie passer de 6 à 120 personnes employées! Mais toute cette effervescence l’épuise et elle décide de quitter cet emploi et de partir en voyage, dans le but de prendre du recul et de se refaire une santé physique et psychologique.
L’idée d’aider des athlètes reste omniprésente...
Au retour au pays, elle débute ses recherches pour déterminer comment enfin assouvir son rêve d’enfance. La réponse : en créant un OSBL. Elle passe des mois à préparer son projet : interviewer des athlètes, rencontrer des coachs et des personnes employées dans des fédérations dans le but ultime de connaître leurs réels besoins. C’est en janvier 2024 qu’elle créé ainsi la Fondation Ascension, dont la mission est d’épauler les sportives et sportifs québécois amateurs de haut niveau. Depuis le mois d’avril 2024, elle se consacre à temps plein à trouver les meilleurs moyens pour aider ceux et celles qui ont choisi de lui faire confiance.
Pour l’instant, je préfère me concentrer sur six athlètes appartenant à trois disciplines, dont certains avaient participé à mes recherches. Je dois contenir la croissance de la Fondation et travailler avec peu de fédérations. Comme mon approche est de leur fournir un soutien personnalisé, je veux m’assurer d’être en mesure de les accompagner dans leurs besoins.
Sophie Bouchard les sélectionne en fonction de sa capacité à répondre à leurs besoins, et non de leur potentiel à participer aux Jeux olympiques.
La Sherbrookoise garde un attachement certain à sa ville natale : elle a choisi de soutenir deux patineurs de vitesse originaires de la ville, Jordan Pierre-Gilles et Myriam Djouaher.
Jordan Pierre-Gilles a commencé à patiner à cinq ans et a participé à ses premières compétitions à huit ans, inspiré du talent et de la soif de vaincre de Kobe Bryant. Il a représenté le Canada sur la scène internationale lors de la saison 2019-2020 de la Coupe du monde. Il a décroché sa première médaille en relais mixte avec un bronze à Shanghai, puis a remporté l’or en relais masculin 5000 m en finale à Dordrecht. Jordan a fait ses débuts olympiques à Beijing 2022, où il a remporté l’or en relais masculin 5000 m aux côtés de Pascal Dion, Steven Dubois, Charles Hamelin et Maxim Laoun. Pendant ses temps libres, il entraîne et fait office de mentor auprès de jeunes patineurs, faisant valoir que la réussite est possible peu importe son origine ou sa culture.
Le but de la Fondation ne se limite pas à offrir des bourses financières, même si elle espère pouvoir en accorder un jour. Chaque personne compétitrice a des besoins spécifiques, et Sophie réussit souvent à obtenir des rabais auprès d'entreprises, des services ou même des dons pour les soutenir.
Les athlètes se consacrent à temps plein à leur sport, ils n’ont souvent pas de couverture d’assurances. Trouver une clinique dentaire qui offre des rabais est une solution qui plait, tout comme des rabais dans des centres de spas où ils peuvent profiter de massages suivant leurs périodes d’entrainement intensif. J’essaie aussi de négocier des promotions dans des magasins d’articles de sports, parce que c’est une grande dépense annuelle pour eux.
Myriam Djouaher est une patineuse de vitesse compétitive et passionnée pour l'équipe du Québec. Elle a commencé à patiner à l'âge de 7 ans avant de quitter Sherbrooke pour emménager à Montréal à 15 ans pour poursuivre son rêve. Ambitieuse et déterminée, Myriam ne se limite pas au patinage : elle aspire également à des études dans le domaine de la santé pour avoir un impact positif sur la vie des autres.
Avec la période économique incertaine, il est plus difficile de parvenir à obtenir des dons en argent auprès des entreprises. Cependant, celles qui donnent le font avec altruisme et ne demandent rien en retour; elles pensent à donner au suivant, tout simplement.
Durant cette période de découverte, la fondatrice de la jeune Fondation Ascension compare différentes techniques pour savoir quelles entreprises approcher. Par exemple, une compagnie qui est commanditaire d’évènements sportifs sera plus encline à donner.
Quand on lui demande quelle est la plus grande réussite de la Fondation jusqu'à présent, elle répond: l’impulsion de démarrer!
Passer de l’idéation à l’action, trouver des partenaires et athlètes qui veulent se joindre à l’aventure quand on n’a pas de notoriété, c’est un grand geste de confiance réciproque. Mais au niveau personnel, je suis contente d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances.
À long terme, Sophie Bouchard a déjà établi un plan sur 40 ans pour sa Fondation. Passant d’élargir sa portée sur le nombre de personnes aidées, puis sur son offre des bourses, elle voudra ensuite aider les coaches, qui sont selon elle sous-rémunérés et quittent souvent le pays parce que les salaires externes sont plus alléchants. Garder nos talents sous Team Canada, tel est son espoir. Elle voudra également aider des athlètes des autres provinces dès que les capacités de la fondation lui permettront de le faire.
Mais il n’y a pas que les sportifs établis qui doivent être soutenus selon elle. D’ici 5 ans, elle rêve d’aider des jeunes du primaire et du secondaire, sachant que plusieurs parents ne peuvent tout simplement pas leur offrir certaines options sportives vu les coûts astronomiques de celles-ci. La Fondation veut également prendre sous son aile des athlètes vivants avec des handicaps et qui rêvent des Jeux paralympiques.