Mini-école de droit de l’UdeS
La Faculté à la rencontre des communautés autochtones
Dans le cadre d’une activité tenue pendant la dernière édition de la semaine sur la santé et le bien-être étudiant, la Faculté a eu la chance de recevoir Guy Niquay, fier représentant de la communauté atikamekw de Manawan.
La rencontre avait permis d’excellents échanges, notamment en ce qui a trait à sa position sur le manque de juristes issus des peuples autochtones. Selon lui, les jeunes des différentes communautés ne sont pas suffisamment exposés au droit et devraient l’être dès l’école secondaire. Sans le savoir, M. Niquay jetait en quelque sorte les bases du projet Mini-école de droit!
Ateliers de familiarisation au domaine juridique
Suivant une longue préparation amorcée pendant l’été 2021, les premiers ateliers de familiarisation au domaine juridique ont eu lieu au cours des dernières semaines. Les équipes de la Faculté ont ainsi eu la chance de visiter l’école secondaire Nikanik, dans la communauté Wemotaci (Atikamekw) à 1 h 30 de La Tuque, l’école secondaire Manikanetish, dans la communauté Uashat Mak Mani-utenam (Innu) près de Sept-Îles, et l’école secondaire Kassinu Mamu, dans la communauté Mashteuiatsh non loin de Roberval.
Ces ateliers avaient d’abord pour objectif de présenter le domaine du droit à des étudiantes et des étudiants du secondaire pour qui il s’agissait, dans la plupart des cas, d’un tout premier contact. Les ateliers permettaient aussi aux jeunes des communautés visitées de rencontrer des modèles inspirants issus du milieu juridique, juristes ou aux études, d’explorer certaines des avenues professionnelles qu’ouvrent des études en droit, d’aborder des enjeux juridiques autochtones d’intérêt pour les jeunes et de faire découvrir la richesse de la culture autochtone à des étudiantes et des étudiants allochtones de l’UdeS.
Les équipes de l’UdeS se composaient d’étudiantes et d’étudiants autochtones et non autochtones, ces derniers étaient recrutés dans le cadre d’une activité organisée en partenariat avec l’organisme Étudiant.e.s pro bono du Canada (PBSC).
Organisation des ateliers
Au cours des sessions d’automne et d’hiver, les étudiantes et les étudiants ont préparé le matériel de présentation sur lequel allaient s’appuyer les ateliers. Il fallait trouver une façon de susciter l’intérêt, tout en vulgarisant un contenu parfois un peu complexe ou aride. Aux présentations magistrales se sont ajoutées diverses approches dynamiques. Par exemple, l’utilisation de la plateforme de jeu questionnaire en ligne Kahoot s’est révélée particulièrement adaptée au contexte et à l’auditoire. La formule du débat a aussi été appréciée, puisqu’elle permettait aux jeunes de réaliser l’ampleur du défi que représente la défense d’intérêts qui ne sont pas nécessairement alignés avec ses propres convictions.
Le projet s’est ensuite déployé autour de plusieurs partenariats établis au fil du temps et de diverses rencontres. Dans chaque communauté, la délégation de l’UdeS pouvait compter sur l’aide d’une personne-ressource (direction d’école, agents postsecondaire, conseiller ou conseillère en orientation, professeure ou professeure, etc.) pour élaborer le projet. Il était fondamental de prendre le temps de tisser un lien de confiance, de bien présenter l’idée, de ne rien imposer et de faire preuve d’une grande écoute mutuelle. La personne-ressource guidait aussi l’équipe quant aux sujets que les jeunes souhaitaient aborder. Ils voulaient notamment en apprendre davantage sur la Loi sur les Indiens, sur les droits ancestraux, sur la gestion du territoire, sur la récente Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi que sur les règles entourant le logement hors communauté.
À Uashat, un avocat issu de la communauté, et y travaillant aujourd’hui, est venu prononcer une conférence sur son parcours et sur l’importance de poursuivre des études. Un repas traditionnel de perdrix, de castor et de saumon a ensuite été partagé entre les représentants de l’UdeS, les jeunes et des aînés de la communauté. Ces derniers ont d’ailleurs pris part aux ateliers de l’après-midi, ce qui a donné lieu à de beaux échanges intergénérationnels sur le lien avec le territoire et les traditions juridiques autochtones.
Succès et prochaines étapes
Pour le coordonnateur des affaires autochtones à la Faculté de droit, Jean-Simon Paradis-Charlebois, le projet Mini-école de droit est non seulement un succès, mais aussi et surtout une grande source de fierté et d’inspiration pour l’ensemble des personnes participantes. « Dans chacune des écoles, nous avons eu la chance de rencontrer entre 20 et 30 étudiantes et étudiantes. L’idée était de semer une graine dans l’esprit de ces jeunes, de susciter un intérêt pour la justice, et de leur présenter des personnes inspirantes. Les échos que je reçois me permettent de croire que l’objectif est atteint. Dans le futur, nous espérons poursuivre l’aventure avec d’autres communautés et continuer à déployer nos initiatives en collaboration avec les Premières Nations et les Inuits. »