EJC2019 - Acteurs du changement: Défis pour la formation, partage de projets concrets, de méthodes d’expérimentations
Depuis peu, « quelque chose » se passe. Une chose incroyable. Il semble que la « prise de conscience » prenne de l’ampleur : celle de la dégradation de la planète, du changement climatique, de la destruction de la faune et de la flore, de l’accélération des inégalités sociales, etc. Il devient difficile de ne pas réaliser qu’un changement de paradigme est en train d’opérer ! Mais que faire ? Comment s’y prendre ? Par où commencer ?
Pour l’université, c’est une question d’importance. D’une part, du fait de son rôle, qui est de produire et de diffuser du savoir, mais également de former des étudiants, également citoyens, qui contribueront au développement social, culturel, politique et économique de la société de demain. D’autre part, du fait de son positionnement, qui est questionné, à l’heure de l’apprentissage par MOOC et autres moyens numériques.
Alors, que signifie former les jeunes et les leaders d’aujourd’hui dans un monde en pleine transition ? Comment produire une formation de valeur, répondant aux enjeux et défis contemporains ? Quelles sont les attentes des étudiants, spécialement aux cycles supérieurs ? des entreprises ? du milieu associatif ? Ce sont les questions à la base de notre réflexion conjointe, à l’Université de Sherbrooke et à l’Université de Lyon.
À partir de là, une des pistes que nous explorerons au cours de cette journée est celle de la formation « aux acteurs du changement » au sein de l’université mais aussi dans des contextes associatifs ou entrepreneuriaux. Par acteur du changement, nous entendons « toute personne formée pour initier des changements (avoir des impacts significatifs et positifs), en vue de tendre vers « un futur meilleur » (favoriser le « mieux-vivre ensemble », réduire les inégalités, prendre en compte le changement climatique, etc.) »
Cette piste ouvre la voie à une réflexion qui peut profondément transformer le rôle de l’Université et son rapport à la société. D’abord, elle met au centre la question de la posture (intention), du caractère éminemment émotionnel et de la nécessité de réflexivité inhérente à ce type d’apprentissages. Elle remet également en question la vision classique de l’éducation, où l’enseignement est pensé à la fois indépendamment de celui qui le délivre et indépendamment de celui qui le reçoit. Ensuite, elle postule une approche interdisciplinaire, de fait : penser un projet, la valeur éthique, sociale d’une initiative appartient à des champs disciplinaires différents : il est donc nécessaire de former, de manière non pas disciplinaire ou thématique, mais bel et bien systémique. Enfin, elle demande de construire dans un même mouvement des formations qui permettent à la fois de penser, d’apprendre mais surtout de passer à l’action, autrement dit d’agir. On comprend que le défi est de taille !
Le programme se divise en quatre sessions. La première session s’intitule : « Formation au sein des universités : inspirer et engager les responsabilités ». Elle favorise le partage d’expériences de formations universitaires sur le leadership (leadership inspirant, leadership responsable) et sur les acteurs de changement. Ces formations concernent un public d’étudiants ou d’entreprises. La deuxième session concerne : « la mobilisation les étudiants : exemples d’engagement au sein des universités ». Ici, les initiatives mettront en avant le rôle moteur des étudiants et la montée des questions autour de la valeur et du sens des projets dans les apprentissages. La troisième session se nomme : « Avoir un impact ? formations expérientielles, accompagnement de projets à impact ». Des entreprises à vocation sociale, ainsi que des organismes associatifs faisant le pont entre le milieu universitaire et le monde économique viendront rendre compte des parcours et de formations expérientielles mises en œuvre afin de stimuler l’engagement et les projets dits « d’impact social positif ». Enfin, la dernière session donnera la part belle à deux intervenants et à leur parcours inspirant, ceci afin de mettre en perspective les défis pratiques que vit tout acteur de changement, et par effet miroir de questionner et enrichir les formats de formation existants ou à venir. Chaque session se termine par le mot d’un commentateur, chargé de maintenir la cohérence et la fluidité de cette journée. De même, un atelier inclusif, en début et fin de journée, a pour but de favoriser les échanges et les rencontres que nous espérerons nombreuses pour cette journée.
Notre objectif est à la fois de faire connaître, d’apporter des témoignages, de stimuler la curiosité, mais aussi et surtout de favoriser des discussions et des échanges franco-québécois fructueux.
Les organisateurs de ce colloque tiennent à remercier le laboratoire Nanotechnologies Nanosystemes (UMI-LN2), l'Université de Sherbrooke et le FRQNT pour leurs soutiens financiers qui ont permis la tenue de cet événement.