Nouveau DESS en développement et réalisation d’une production artistique en musique
L’entrepreneuriat pour musiciens
Photo : UdeS
Faire une étude de marché et comprendre l’industrie dans laquelle on se lance, valider par des entrevues son offre de produit, identifier sa clientèle cible pour finalement se lancer en affaires. Ce qui semble en apparence être le cheminement d'une formation en marketing de plusieurs sessions est en fait le résumé d'une seule session... en musique.
Depuis peu, la formation de 2e cycle de l'École de musique de l'Université de Sherbrooke a reçu une cure de rajeunissement. La toute première cohorte du nouveau DESS en développement et réalisation d’une production artistique en musique terminait sa première session avant les fêtes et pour l’occasion, les étudiants et l’étudiante ont présenté non pas un concert de fin d’année, mais plutôt un modèle d’affaires.
Entrepreneur en musique
Déjà, la nouvelle approche du 1er cycle faisait table rase de l’enseignement traditionnel de la musique. Terminée la relation maître-élève pour la transmission des connaissances. L’équipe pédagogique avait alors choisi de travailler en approche-programme pour réussir à briser la culture du cloisonnement. Le DESS en développement et réalisation d’une production artistique en musique a ainsi été conçu comme la suite logique de ces trois ans de baccalauréat professionnalisant.
Ce diplôme de 2e cycle, en plus d’être axé sur la réalisation d’un projet échelonnée sur un an, comporte une particularité unique à l’École de musique de l’UdeS : un cours donné par des enseignants-praticiens de l’École de gestion de l’UdeS en partenariat avec l’Accélérateur entrepreneurial Desjardins (AED). Si la musique et l’administration ne s’étaient jamais unies de la sorte auparavant, aujourd’hui, l’École de musique et l’École de gestion n’en voient que du positif.
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« Les entrepreneurs les plus purs sont les artistes. Ce sont des gens qui créent une business à partir d’eux et de leur talent : à eux seuls, ils sont chef d’orchestre de leur entreprise. Notre première cohorte est composée de pionniers qui ont eu l’audace de se projeter comme musiciens-entrepreneurs », souligne le professeur de l’École de gestion et directeur de l'AED, Jean Bibeau, qui constate que ce partenariat était depuis longtemps dû.
Pour Claudie Bertounesque, jeune compositrice de cette première cohorte, le virage qu’a pris l’École de musique est salvateur pour la musique. « Les gens ne m’encourageaient pas à aller en musique au cégep. Ils me disaient que c’était du gâchis, que j’avais des bonnes notes et que je devais faire quelque chose avec ça. Mais justement, la musique, c’est quelque chose. Le DESS et le partenariat avec l’AED donnent des outils à des gens pleins de potentiel afin qu’ils prennent en main leur carrière de musicien en tant que véritable entrepreneur. »
Passion et carrière s’allient!
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« Avec la musique vient une sorte d’attachement émotionnel. Pourquoi on se lève chaque matin et l’on prend notre instrument? D’où vient ce désir de faire de la musique? On devient encore plus motivé à poursuivre notre carrière et nos études au moment où on répond à ces questions », explique David Fuentes. Pour ce dernier, le DESS apprend avant tout aux étudiants à réfléchir d’une autre manière avant d’amorcer un projet et à ainsi éviter de se lancer dans le vide. « Et pas seulement pour des projets en musique, mais dans plusieurs autres sphères de notre vie, pour notre carrière, musicale ou non », mentionne celui qui souhaite travailler comme psychoéducateur et comme percussionniste.
Pour ces étudiants, la musique est avant tout une passion. Et bien que le but ultime soit de vivre de cette passion, ce n’est pas toujours possible à la sortie des bancs d’école. C’est cette lacune de l’enseignement en musique que le DESS vise à pallier.
« J’ai fait ma maitrise dans une autre université. On nous apprenait à bien jouer de la musique, mais sans réelle finalité. On sort de l’université et on ne sait pas plus ce qu’on fait avec ça en poche. La société change et la pédagogie doit évoluer avec elle, afin que des professionnels compétents puissent participer activement à la société », mentionne Vincent Lavoie qui présentait son projet d’enregistrement d’album.
La nouvelle session débute pour ces étudiants et leurs projets sont en pleine effervescence. Ces futurs entrepreneurs seront des agents de changement et apporteront certainement un souffle nouveau à un domaine musical en constante évolution.
Les projets de la première cohorte :
Jonathan Moreau : Quintette de cuivres Aeolus
David Fuentes : percussionniste latin
Alex Favron : pianiste et claviériste corporatif
Marc-André Boucher : espaces collaboratifs pour artistes
Alexandre Paquette : Stray Mind, projet d’album Métal/Alternatif
Vincent Lavoie : Rameau, Ravel, Coste, Orekhov, projet d’album de guitare classique en solo
Christophe Pilon : Wraz, projet d’album de Dubstep intégrant des approches de composition liées à la musique classique
Claudie Bertounesque : compositrice de musique nouvelle de film et pour orchestre