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Marie-Hélène Proulx

Quand la philosophie mène au journalisme de fond

La journaliste Marie-Hélène Proulx a complété une maîtrise en philosophie à l'Université de Sherbrooke.
La journaliste Marie-Hélène Proulx a complété une maîtrise en philosophie à l'Université de Sherbrooke.

Jeune, Marie-Hélène Proulx aimait se questionner sur le monde, tout remettre en question. «Mes meilleurs souvenirs de mon passage au cégep, ce sont les rencontres entre amis où nous tentions de répondre à de grandes questions fondamentales», raconte presque avec nostalgie celle qui a ensuite complété un baccalauréat et une maîtrise en philosophie à l’Université de Sherbrooke. Des études qui lui ont fait prendre une route qu’elle n’avait pas envisagée.

D’abord intéressée par la carrière de professeure, Marie-Hélène a bifurqué vers le domaine journalistique quelques années après la fin de ses études. Sa capacité à voir le monde sous un autre angle ainsi que son intérêt marqué pour les groupes marginalisés lui ont ouvert la porte de divers magazines spécialisés.

«Je m’intéressais beaucoup aux gens de la rue, aux sans-abris et aux prostitués. J’ai donc commencé à rédiger quelques articles sur le sujet et j’ai eu le coup de foudre, explique celle qui a fait ses débuts au Journal de la rue, qui s'appelle maintenant Reflet de société qui et s'intéresse particulièrement au sort des personnes marginalisées. J’ai aussi fait de la pige pour plusieurs autres magazines, ce qui m’a permis d’écrire sur des sujets variés tels que l’éducation, la famille, le tourisme, la santé mentale ou le loisir en plus d’interviewer des personnes très intéressantes.

Sa plume l’a ensuite mené au magazine informatif Montréal pour enfants, où elle est maintenant éditorialiste, recherchiste et rédactrice principale.

Faire avancer les choses

Marie-Hélène Proulx est rédactrice principale au magazine Montréal pour enfants.
Marie-Hélène Proulx est rédactrice principale au magazine Montréal pour enfants.

Sa formation universitaire lui ayant apporté une capacité d’analyse et de recherche au dessus de la moyenne, Marie-Hélène Proulx s’est spécialisée au fil du temps dans les articles de fond. Elle a notamment rédigé des papiers sur des sujets innovateurs tels que l'influence du sentiment d'identité dans la dynamique familiale, la construction d'une histoire commune au sein d'une famille, l'écoute des jeunes enfants sur leurs rêves d'avenir en relation avec les démarches d'orientation précoces.

«Pour la majorité des journalistes, écrire des articles de fond, c’est assez complexe. Personnellement, c’est ce que je préfère. J’ai vraiment l’impression que mes textes font avancer les choses, souligne-t-elle. Je trouve que c’est un privilège de pouvoir faire ça.»

Philosophe-documentaliste ?

Afin de mieux comprendre l’un des nombreux sujets dont elle traitait dans ses écris, la journaliste a entrepris des études en sexologie à l’Université du Québec à Montréal au milieu des années 2000. Elle en est ressortie avec une deuxième maîtrise.

Tout en conservant ses contrats dans le monde du journalisme, Marie-Hélène a ensuite été embauchée par le Centre de référence du Grand Montréal, où elle a occupé un poste à coordination d’un département de documentation.

«Être une bonne documentaliste, c’est avant tout vivre dans le doute, un peu comme un philosophe. Il faut remettre en question, aborder le sujet de tous les angles et être en mesure d’avoir une vision globale du sujet, explique-t-elle. Mes diplômes, mais surtout les compétences que j'y ai acquises sans toujours en prendre conscience, et qui sont devenus des réflexes professionnels par la suite m’ont permis de développer les compétences nécessaires pour ce travail.»