Sommets Vol. XVI No 2 - Printemps 2003

SANTÉ

Un peu, c'est déjà beaucoup...
Plus, c'est encore mieux!

par Sylvie Couture

"L'important, c'est de bouger!" Brigitte Brossard est bien placée pour en parler. Son métier est de promouvoir l'activité physique pour favoriser la santé. Mais selon elle, il n'est pas nécessaire de se défoncer; il suffit tout simplement de bouger..

 


Brigitte Brossard
Conseillère à Kino-Québec
Activité physique 1988

 

 

 

 

 

 

 

 

Kino-Québec, vous connaissez? Bien sûr, répondez-vous à l'unisson. Mis sur pied en 1978, ce programme gouvernemental a pour mission de promouvoir un mode de vie physiquement actif afin de contribuer au mieux-être de la population québécoise. Présent dans nos écoles, dans nos milieux de travail, dans nos municipalités, Kino-Québec tente de joindre le plus de gens possible par la promotion de différents programmes. Son rôle est aujourd'hui d'autant plus important que l'on considère qu'un Québécois sur deux est sédentaire ou ne pratique une activité physique que de façon sporadique.

Au cours des dernières années, le discours s'est cependant adapté aux nouvelles réalités du monde de l'activité physique et de la santé. "Aujourd'hui, nous parlons davantage de la quantité d'activité physique requise pour retirer des bénéfices sur notre santé et non pour améliorer notre condition physique, précise Brigitte Brossard. Pour une personne sédentaire, le simple fait d'intégrer un peu d'activité physique à son quotidien lui est bénéfique. Il faut arrêter de mettre la marche trop haute et de dire qu'il n'y a pas d'avantages à pratiquer des activités physiques en deçà d'un certain seuil, parfois très élevé et malheureusement décourageant. Toute augmentation, si minime soit-elle, est bénéfique. Il faut encourager les gens à bouger. Les premiers pas rapportent beaucoup."

Un peu beaucoup...

Géré par le Secrétariat au loisir et au sport, par le ministère de la Santé et des Services sociaux et par les régies régionales de la santé et des services sociaux, Kino-Québec peut compter sur 35 conseillers, répartis dans toutes les régions du Québec. Brigitte Brossard est conseillère en Montérégie depuis une dizaine d'années. Comme ses collègues, elle assume des fonctions de planification et de programmation, de mobilisation et de soutien, tout en offrant son expertise en matière de promotion de l'activité physique.

"Nous travaillons sur deux axes d'intervention, souligne-t-elle. D'abord au niveau des environnements qui facilitent la pratique de l'activité physique, soit un milieu comme l'école ou la municipalité, soit un lieu physique comme des pistes cyclables, soit un réseau comme un regroupement de personnes physiquement actives. Le deuxième axe consiste à réaliser des activités de communication afin d'inciter les personnes qui ne bougent pas suffisamment à participer à différentes activités."

Les activités de Kino-Québec sont organisées avec la collaboration de partenaires locaux. Rappelez-vous la récente tournée du patineur Marc Gagnon dans les écoles de la province, ou la campagne "Plaisir sur glace" qui invitait les familles à se laisser glisser sur la glace de la longue saison hivernale que nous venons de traverser, ou encore le programme Viactive conçu pour aider les plus âgés à bouger régulièrement et offert à plus de 1000 regroupements d'aînés du Québec.

Même si l'objectif reste de faire bouger, le message est très différent selon qu'il s'adresse aux jeunes, aux adultes ou aux aînés. "Le message santé touche particulièrement les aînés, car ils veulent garder leur autonomie et se sentir utiles dans leur milieu. Mais ce message ne passe pas du tout auprès des jeunes. Il faut leur parler du plaisir que procure l'activité physique pour les inciter à délaisser leurs loisirs passifs. Il est important de les rejoindre, car c'est à cet âge qu'ils développent les habiletés de base qui leur serviront toute leur vie."

Qu'en est-il des adultes? "Avec le travail, la famille et les nombreuses responsabilités, les adultes justifient souvent leur sédentarité par le manque de temps. Notre défi est de les convaincre d'intégrer l'activité physique à leur quotidien. Ils sont capables de marcher pour aller au travail ou à l'épicerie, de jouer activement avec les enfants, d'aller patiner. Il faut leur faire comprendre que même un peu, c'est déjà beaucoup."

Il faut que ça bouge!

Brigitte Brossard ne manque pas de conviction. Sa formation et son expérience lui permettent d'ailleurs de se sentir tout à fait à l'aise dans ses fonctions. Après ses études en kinanthropologie à la Faculté d'éducation physique et sportive, elle a complété une maîtrise en sciences cliniques à la Faculté de médecine, avec une spécialité en santé communautaire. Brigitte Brossard a touché un peu à l'enseignement, mais elle préférait le milieu de la santé vers lequel elle s'est orientée en travaillant au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, puis à l'hôpital Charles-LeMoyne et enfin à Kino-Québec.

"J'ai toujours voulu travailler dans le domaine de la santé", confie-t-elle avec l'assurance de celle qui va de l'avant. Non seulement elle a réalisé son rêve, mais elle se dit particulièrement heureuse de travailler dans un milieu aussi stimulant qui respecte, et même favorise, l'autonomie professionnelle. "J'aime le changement, il faut que ça bouge! lance-t-elle, énergique. Et le milieu encourage les initiatives et nous soutient dans leur réalisation. C'est très important pour moi."

C'est d'ailleurs grâce à une de ses initiatives que plusieurs professionnels de la santé profitent maintenant de l'Actimètre. "On peut évaluer l'état de santé d'un individu à partir de différents tests, mais il n'existait aucun outil pour mesurer son niveau d'activité physique. À la suite de demandes du personnel infirmier des CLSC, nous avons constitué une équipe de professionnels pour concevoir un tel outil à partir de questionnaires et de calculs représentatifs. Le défi consistait à rendre l'outil facilement utilisable dans un court laps de temps, tout en couvrant un éventail significatif d'activités."

L'équipe a choisi de faire un CD qui couvre de façon très dynamique et conviviale trois catégories d'activités physiques potentiellement incluses dans une journée, soit le transport, les loisirs et le travail. L'Actimètre est déjà utilisé dans les CLSC et en milieu de travail. On devrait bientôt le retrouver dans le site Internet de Kino-Québec.

Des bénéfices pour la santé

Brigitte Brossard souhaite bien sûr voir tout le monde bouger "ne serait-ce qu'un peu", ajoute-t-elle. Un avis du comité scientifique de Kino-Québec invite d'ailleurs les professionnels de la santé à rectifier leur approche et à faire ressortir le lien entre le volume d'activité physique et les bénéfices pour la santé. Plus une personne est active, meilleure sera sa santé. Mais même une faible augmentation a des effets positifs, encore plus en valeur absolue pour les gens qui ne bougent pratiquement pas.

Au moment où les sujets d'actualité portent sur le vieillissement de la population, sur l'obésité chez les jeunes et sur les ratés de notre système de santé, il est temps de trouver des solutions. Et que ça bouge!

www.kino-quebec.qc.ca

 

Vox pop

Pourquoi devrait-on encourager le sport?

L'activité physique, c'est bon pour tout le monde ! Les bénéfices se répercutent sur la santé physique et mentale, ainsi que sur les secteurs de l'économie, du tourisme, des loisirs, de l'environnement et de l'éducation.

B. Brossard

 

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