Sommets Vol. XVI No 2 - Printemps 2003

Richard Crevier, dans le feu de l'action

par Sylvie Couture

Dire qu'il est un passionné serait un euphémisme; Richard Crevier s'avère un être littéralement enflammé. "Le rôle d'un entraîneur est d'attiser la petite flamme qui réside en chacun de ses athlètes." Pour remporter autant de championnats, l'entraîneur d'athlétisme de l'Université de Sherbrooke a dû se transformer en un véritable brasier.


Richard Crevier
Coordonnateur du programme d'athlétisme de l'Université de Sherbrooke

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Difficile à suivre, l'entraîneur d'athlétisme. Quand on lui tend la perche, il se lance dans une envolée oratoire, saute d'un sujet à l'autre, décoche quelques javelots au passage, prend les autres à témoin, survole les obstacles et amorce son sprint final sans aucun indice d'essoufflement. Pire – ou mieux selon le cas – il est aussitôt prêt à recommencer.

Ceux et celles qui l'ont côtoyé reconnaissent bien Richard Crevier dans cette allégorie. L'entraîneur du Vert & Or est un homme entier. Pour lui, il n'y a pas de demi-mesure. Quand il défend sa cause, le sport d'excellence, il s'emporte, lève le ton, brandit ses longs bras. Il y met toute son énergie, mais également tout son cœur. "Je suis comme ça", confie-t-il timidement en espérant avoir réussi à contrôler son embrasement. Mais d'où lui vient toute cette ardeur? Vous brûlez d'envie de le savoir...

Le feu sacré

Richard Crevier a le sport dans la peau. Déjà tout jeune, après l'école, il traînait dans la cour à pratiquer ses sports préférés et à dépenser son trop-plein d'énergie. "Ma mère gardait toujours mon repas au chaud", raconte-t-il en riant, sans l'ombre d'un remords. "J'étais un enfant actif, j'aimais bouger et j'étais déjà attiré par la compétition. Avec un père et un grand-père qui avaient été lanceurs professionnels au baseball, la tradition sportive était bien ancrée dans ma famille. Ce n'était donc pas étonnant que le sport réponde déjà à mes besoins."

Adolescent, il se retrouve dans un high school aux États-Unis où il découvre un système scolaire axé sur le sport. Il est alors fasciné par le potentiel éducatif du sport : "C'est là que j'ai décidé de devenir professeur d'éducation physique. Pour moi, le sport, la jeunesse et l'école sont devenus indissociables." De retour au Québec, il déniche un poste de moniteur en athlétisme dans un terrain de jeu de Sainte-Thérèse. Il s'occupe de l'entraînement d'athlètes en devenir et organise des olympiades de terrains de jeu. Il se découvre alors un talent d'organisateur et une passion pour le coaching. "Depuis, je n'ai jamais cessé de coacher." Il n'avait que 18 ans.

Quelques années plus tard, au début des années 1970, l'esprit olympique est à son paroxysme au Québec. Le jeune homme ne résiste pas à cet engouement : "J'ai eu un flash en regardant les Olympiques de Munich à la télévision. Je me suis dit qu'un jour, je serais là... J'en avais la chair de poule!" Certains diront que tout le monde avait le même rêve à cette époque. Celui de Richard Crevier était animé par un feu sacré qui ne s'est jamais éteint; il ne faisait que couver.

La flamme olympique

Une combinaison de travail, d'études et de voyage l'a ensuite amené à l'Université de Sherbrooke en tant qu'entraîneur-chef et coordonnateur du programme d'athlétisme et de cross-country féminin et masculin, poste qu'il occupe depuis 1985. "Je suis d'abord et avant tout un éducateur, précise-t-il. Mon travail consiste à mettre tout en œuvre pour que les étudiants-athlètes puissent se dépasser et exceller dans leur discipline. Ce n'est pas différent des autres programmes d'études offerts à l'Université de Sherbrooke; nous visons l'excellence et nous voulons que nos étudiants soient les meilleurs. Nous offrons d'ailleurs le meilleur programme d'athlétisme interuniversitaire au Canada."

Le meilleur? Pas de demi-mesure pour Richard Crevier "Avec 80 % des étudiants en provenance de l'extérieur de la région, l'Université de Sherbrooke est obligée de faire mieux, de faire plus, pour attirer sa clientèle. Nous aussi. Cette valeur ajoutée se retrouve dans notre encadrement et notre réputation."

Parlons-en de cette réputation. L'équipe d'athlétisme ne cesse de se distinguer, rapportant médailles et bannières de compétitions de grande envergure. De 1996 à 2000, elle a remporté quatre championnats canadiens interuniversitaires consécutifs. Du jamais vu dans le sport interuniversitaire canadien! Richard Crevier ne cache pas sa fierté. Il se fait plus discret lorsqu'on lui parle de ses honneurs personnels. Il a été nommé plusieurs fois entraîneur de l'année au Canada et il a pu se distinguer à maintes reprises au sein d'équipes nationales, dont celle des Olympiques en 1992, à Barcelone.

Cet événement éveille d'ailleurs en lui une émotion assez intense pour briser son humilité. "Lors de la cérémonie d'ouverture, pendant que nous avancions dans le cortège des équipes nationales et que nous entendions la foule nous acclamer, j'ai été traversé d'un grand frisson et d'une surdose d'adrénaline. Je me disais que j'étais en train de vivre mon rêve, je me sentais flotter. Imaginez les athlètes."

Un feu roulant

Richard Crevier a encore sa réserve de rêves. L'un d'eux est d'ailleurs en train de se concrétiser. "Les Championnats du monde d'athlétisme jeunesse, qui se dérouleront ici du 9 au 13 juillet, permettront à l'Université et à la ville de Sherbrooke de se doter des meilleurs équipements en athlétisme au Canada. Nous souhaitons devenir le Centre national d'excellence en athlétisme pour l'est du Canada et ainsi accueillir les plus grands espoirs. Nos équipes bénéficieront aussi de toute cette synergie."

Selon l'entraîneur du Vert & Or, ces nouvelles installations permettront d'offrir encore davantage aux athlètes. "Mon objectif est tout simplement de les aider à réaliser leurs rêves."

 

Le sport d'excellence à l'Université de Sherbrooke, c'est...
  • l'athlétisme, le cross-country, la natation, le soccer, le volleyball et bientôt le football, ainsi que les clubs sportifs de badminton, de rugby, de ski alpin, de golf, de judo et de triathlon;
  • près de 400 athlètes;
  • une trentaine d'entraîneurs;
  • 40 heures par semaine d'entraînement et de joutes à l'extérieur;
  • 70 heures par semaine d'entraînement et de joutes à l'intérieur.

Sans compter...

  • les centaines d'heures d'entraînement individuel à la salle de musculation;
  • les milliers de litres d'eau qui se transforment en sueur;
  • et les millions de mots d'encouragement.

www.USherbrooke.ca/csportif

 

 

VOX POP

Pourquoi devrait-on encourager le sport?

Le sport permet d'aller au-delà de ses rêves. Une société qui encourage la pratique d'activités sportives aide les jeunes à relever les défis qu'ils rencontreront tout au long de leur vie. C'est comme les encourager à réaliser leurs rêves.

R. Crevier

 

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