Sommets Vol. XVI No 2 - Printemps 2003

Quand le sport mène à tout...

par Catherine Labrecque

Ils en mangent... Ils aiment le sport à un point tel, que leur passion devient une profession. Au fil des ans, plusieurs de nos diplômés se sont démarqués dans leur discipline sportive. Le sport a transformé leur vie. Quelques-uns d'entre eux nous révèlent comment ils ont réussi à concilier leur passion et leur profession.

 


Sonia Denoncourt
Arbitre internationale
Activité physique 1987
Arbitre internationale

D'Atlanta à Sydney, en passant par la Suède et le Japon, Sonia Denoncourt a arbitré dans les quatre coins du monde, lors d'événements des plus prestigieux. Cette arbitre de soccer internationale est la première, incluant les hommes, a avoir arbitré au cours de deux Coupes du monde et de deux Jeux olympiques. "Participer aux Jeux olympiques est un rêve de jeunesse! Ma carrière va au-delà de mes espérances", lance-t-elle en guise de satisfaction.

Arbitrer dans un autre pays, ça se planifie! Elle se familiarise avec la langue, se documente sur le climat, l'environnement et les équipes qui s'affronteront. "Arbitrer n'est pas toujours facile. Un gros côté ingrat est relié à cette profession. Comme une athlète qui se prépare pour une compétition, je me prépare mentalement à arbitrer, à bâtir ma carapace pour faire face aux insultes. En plus, je dois me battre en tant qu'arbitre féminine, surtout dans un match d'hommes", explique-t-elle. Un entraînement physique rigoureux s'impose aussi, puisqu'elle doit être au sommet de sa forme. "Arbitrer au soccer est très exigeant physiquement parce qu'on doit courir pendant deux heures."

Sonia Denoncourt fait partie des quatre premières femmes au monde nommées arbitres internationales en 1994. Elle devient également la première femme arbitre dans un match professionnel d'hommes, au Brésil en 1997. C'est une mordue, le sport fait partie de sa vie : "Plus jeune, je courais après tous les ballons, j'ai essayé tous les sports. Maintenant, le sport est ma façon de m'épanouir, c'est une école de vie."

Actuellement coordonnatrice du développement des arbitres nationaux pour l'Association canadienne de soccer, elle a des projets plein la tête. Cette année, elle arbitrera au tournoi international à la Barbade et peut-être ira-t-elle arbitrer à la Coupe du monde en Chine. "Je fais ce que j'aime et ça semble plaire", s'exclame-t-elle comme si elle était née pour cette profession.

 


Michel Gagnon
Vice-président marketing RDS
Marketing 1989
Vendeur de sport

Intangible, le produit que Michel Gagnon se plaît à vendre en tant que vice-président marketing au Réseau des sports (RDS) correspond à sa passion. Il se souvient de son premier cours à l'Université en administration des affaires, option marketing, au cours duquel le professeur l'a interrogé sur son rêve de carrière. "Faire du marketing pour une équipe de sport professionnelle a été ma réponse." Il réussit maintenant à conjuguer les deux domaines qu'il préfère.

Considérant le sport comme un moyen d'évasion, Michel Gagnon a eu la piqûre pour ce travail à son passage aux restaurants la Cage aux sports, où il a changé l'image de la marque. Un défi semblable l'attendait à son arrivée au Réseau des sports, avec la tâche de rajeunir l'image du réseau. "Je travaille dans un environnement constructif, il n'y a pas de routine. J'assiste à des réunions concernant des événements sportifs d'envergure, comme la coupe Stanley et les Jeux olympiques; c'est une sorte de loisir rémunéré!"

Son rôle consiste à vendre le sport, à augmenter les cotes d'écoute pendant les différents matchs et émissions. "Il faut sans cesse innover dans la façon de présenter les événements, trouver des manières de rendre divertissant un match pour accroître l'auditoire, se creuser la tête pour augmenter l'interactivité avec le téléspectateur."

Inscrit par ses collègues au concours Personnalité Marketing 2003, Michel Gagnon vient de remporter la palme dans la catégorie Marketing intégré PME. Il avoue n'avoir pas pensé proposer sa candidature. "Je suis d'une nature plutôt discrète, je n'aime pas être sous les feux de la rampe, j'oublie de me marketer moi-même!" s'amuse à dire ce cordonnier mal chaussé.

 


Maryse Perreault
Propriétaire du Centre Personne-Elle
Activité physique 1994
Entrepreneure sportive

Couronnée championne du monde de patinage de vitesse à 17 ans et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Calgary en 1988, Maryse Perreault récolte bien des victoires. Les siennes, puis celles de son entourage. "À 17 ans, je ne pensais pas avoir de limites, alors j'ai mis tous les efforts pour devenir championne du monde. Je me consacre maintenant à motiver les autres."

Après avoir participé à plusieurs coupes du monde en tant qu'athlète, elle devient l'entraîneuse de sa sœur Annie, qui a gagné la médaille d'or de patinage de vitesse aux Jeux olympiques de Nagano, en 1998.

Elle se lance en affaires en 1990 et démarre une école de power skating, accueillant des athlètes de la Ligue nationale de hockey. Jusque-là essentiellement en contact avec des athlètes, elle connaît une tout autre réalité lorsqu'elle ouvre un centre de conditionnement physique pour femmes en 2002 à Rock Forest. "Avant, ma vie était concentrée autour du sport, tandis qu'aujourd'hui je travaille davantage pour la santé. J'ai pris conscience du mauvais état de santé d'une grande partie de la population. Je me mets quotidiennement au défi d'aider les gens inactifs à prendre goût à l'activité physique. Je me documente beaucoup à propos des bienfaits du sport et des maladies chroniques qu'il peut contribuer à enrayer."

Elle se remémore avoir commencé ses études universitaires lorsqu'elle a arrêté le patinage de vitesse. "Je voulais devenir avocate. J'ai rapidement laissé tomber cette idée pour me diriger dans un domaine où j'excellais : le sport." Depuis, sa perception d'une victoire a changé. "Ma victoire personnelle est plus grande quand je remets sur pied quelqu'un qui a mal partout qu'en faisant participer un athlète aux Jeux olympiques."

 


Alexandre Messier
Recruteur pour les Angels de la Californie
Activité physique 1998
Recruteur de talents

Alexandre Messier garde l'œil ouvert. Il observe, analyse et évalue. Cet athlète, entraîneur et enseignant a maintenant un autre emploi tourné vers les jeunes qui, d'un bout à l'autre du Canada, espèrent l'épater. Le joueur étoile de baseball Alexandre Messier recrute maintenant pour les Angels de la Californie.

"Beaucoup de jeunes Canadiens rêvent de jouer pour une équipe de baseball professionnelle. Je voyage, je fais des évaluations physiques et psychologiques. J'essaie de deviner de quoi aura l'air le jeune dans cinq ans, d'évaluer son potentiel", explique-t-il. Son flair et son œil de lynx lui ont ainsi permis de recruter deux Québécois l'an dernier.

Amorçant sa carrière comme lanceur, Alexandre Messier a participé à un championnat du monde et à quatre championnats nationaux. "J'ai représenté le Canada à Cuba en 1990. C'était le rêve de toute ma vie." Blessé, il se dirige vers une autre facette du baseball en devenant entraîneur et commence des études universitaires, une décision qu'il est loin de regretter. À 25 ans, il entraîne des lanceurs au collège Briarcliffe à New York : "Si je n'avais pas étudié, je ne serais pas rendu où je suis. La malchance m'a fait découvrir autre chose que le jeu sur le terrain."

Il puise dans ses expériences pour prodiguer des conseils : "Ayant moi-même trouvé difficile de combiner les études et le sport, j'essaie de convaincre les jeunes que je recrute de ne pas lâcher, de trouver une façon de concilier les deux." Alexandre Messier connaît la difficulté, pour un Franco-Québécois, de percer dans le milieu. Il attribue une partie de son succès professionnel à sa personnalité : "J'ose foncer et ça porte ses fruits. J'ai offert mes services aux dirigeants des Angels et, comme je viens du Canada, ils ont vu en moi la possibilité de recruter ici." Parallèlement à ce travail, il enseigne l'éducation physique au collège Charles-Lemoyne.

 

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