Sommets Vol. XVII No 1 - Hiver 2004


Sylvie Couture
Rédactrice en chef

Vieillir, un sujet tabou?

Avez-vous l'impression que vieillir est devenu inacceptable, que les gens ont pratiquement honte de dire qu'ils vieillissent, que certains vont jusqu'à soutenir que «ça dépend de nous»? Pourtant, nous vieillissons tous, jour après jour, et nous mourrons tous un jour, ça fait partie de la vie.

Comme la mort, le vieillissement est devenu un sujet tabou dans une société qui aspire à la jeunesse éternelle. Il suscite gêne et embarras, humour et inquiétudes. Mais en grattant un peu la carapace qui nous évite de prendre conscience de cette fatalité, nous constatons que la plupart des gens n'ont pas peur de mourir, ils ont peur de souffrir; ils n'ont pas peur de vieillir non plus, ils ont peur de perdre leur autonomie. Qui les en blâmerait?

Sujet tabou dans l'intimité, le même sujet s'impose toutefois sur la place publique lorsqu'il est question de santé, de politique, d'économie, d'éthique, de choix de société. Le vieillissement devient le sujet de prédilection du journal du matin comme du bulletin de fin de soirée; il est au programme de tout congrès qui se respecte; il est discuté en table ronde, scruté, disséqué, analysé… Devant l'urgence du temps qui passe, le vieillissement s'est aussi transformé en un important domaine de recherche pour les différentes sphères scientifiques. À ce chapitre, l'Université de Sherbrooke agit non seulement comme pionnière au Québec, mais elle fait également figure de leader sur la scène internationale.

Les idées ne manquaient donc pas lorsqu'il fut question de produire un dossier sur le vieillissement. Mais comment aborder ce vaste sujet, qu'il soit sujet de recherche, sujet de débat ou sujet tabou, sans entrer dans des lieux communs, radoter ou faire… vieillot? Le thème «Vieillir, jour après jour» a permis à Sommets de survoler humblement quelques aspects du vieillissement et même de nous faire rire grâce au billet d'Anne Darche qui propose sa vision éclatée des tendances en gestion de l'âge. Réjean Hébert nous informe, Jean-Louis Levesque pique notre curiosité, Élise Bernier nous montre un nouveau visage, Gilbert Leclerc nous inculque sa sagesse et Jacques Allard nous fait réfléchir pendant que d'autres diplômées et diplômés nous font part de leurs inquiétudes, de leurs engagements et de leurs rêves.

Trêve d'introduction, comme le temps passe et qu'il est précieux, je vous souhaite de vieillir de façon agréable en parcourant les prochaines pages de votre magazine.

 

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