Sommets Vol. XVII No 2 - Printemps-été 2004


L'enseignante globe-trotter

par Catherine Labrecque

Dans sa carrière à l'Université, Michèle Lavoie ne s'est pas contentée de donner des cours d'enseignement religieux et moral pendant une trentaine d'années; elle a fait littéralement le tour du Québec pour enseigner aux parents, aux animateurs de pastorale, aux enseignants en exercice et aux superviseurs de stage.

 


Michèle Lavoie
Théologie 1979
Professeure
(1971 à 2001)
Faculté d'éducation

 

En racontant ses plus beaux souvenirs, Michèle Lavoie souhaite rendre hommage aux enseignants qui retournent sur les bancs d'université pour se perfectionner, preuve de leur volonté continuelle d'apprendre. En parlant d'eux, elle se laisse découvrir comme une enseignante ayant toujours voulu mettre ses connaissances au profit des autres. «Quand j'étais plus jeune, je voulais devenir missionnaire en Afrique. Finalement, j'ai fait plusieurs missions d'enseignement dans la région et à l'échelle internationale», révèle celle qui a trouvé sa voie dans l'enseignement.

Donner de la formation dans tout le Québec

En 1971, Michèle Lavoie est devenue professeure d'enseignement de la catéchèse à la Faculté de théologie. De 1978 à 1980, elle a présidé le comité d'évaluation et de révision du baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire (BEPP). Des changements ont ensuite été apportés au programme, visant à rendre les enseignants davantage généralistes, c'est-à-dire aptes à enseigner autant les mathématiques que le français, les arts et les sciences. Ce changement touchait plus de 700 étudiants enseignants en exercice. «Afin d'éviter que ces enseignants ne perdent des crédits, j'ai bâti une échelle d'équivalence. En mai et juin, avant la fin des cours, j'ai effectué un sprint extraordinaire afin de rencontrer les 700 enseignants et de leur proposer le changement de programme! Dans une journée typique, je pouvais me rendre à Lac-Mégantic l'avant-midi, à Sutton l'après-midi et à Granby à la fin de la journée. Imaginez le kilométrage!» raconte-t-elle, à bout de souffle.

À partir de 1980, Michèle Lavoie s'est jointe aux professeurs de la Faculté d'éducation. Après avoir milité afin que les élèves puissent suivre le cheminement en enseignement moral, elle s'est inscrite au doctorat en didactique de l'éducation morale, puis a donné des séances de perfectionnement en enseignement moral dans des écoles du Québec. De la supervision des stagiaires jusqu'à la recherche sur le développement des habiletés réflexives, en passant par la conception d'outils de stage, Michèle Lavoie a travaillé fort à l'amélioration des stages en milieu scolaire. Elle a en outre donné de la formation jusqu'au Luxembourg. Facile de la croire lorsqu'elle dit que l'éducation est un domaine où l'on doit toujours se renouveler!

Repousser les frontières

Parmi les centaines de cours qu'elle a donnés, Michèle Lavoie se souvient du dernier cours d'une session dans les années 1970. «L'étudiante Solange Vachon a proposé d'aller à son chalet sur le bord du lac Montjoie. Les étudiants devaient trouver des indices cachés, par exemple, sous les pierres et dans les troncs d'arbre. L'activité visait à rendre une notion abstraite, comme l'esprit saint, accessible pour les jeunes. Les étudiants ont expérimenté le plaisir d'apprendre en s'amusant.»

En 1982, Michèle Lavoie a été nommée vice-doyenne aux études de la Faculté d'éducation et est devenue du même coup la première femme vice-doyenne de l'histoire de l'Université. «Je me souviens de ma photo de nomination : il me semble aujourd'hui que j'avais l'air d'une petite fille! Pour la collation des grades de l'automne, le doyen m'avait demandé de remettre les diplômes, une tâche qui avait été jusque-là toujours accomplie par des hommes.

Michèle.Lavoie@Usherbrooke.ca

 

 


Ghislaine Desnoyers
Éducation 1975
Enseignante, École Saint-Anne

 

 

Fixer ses limites

Ghislaine Desnoyers a d'abord connu Michèle Lavoie en tant qu'étudiante, puis cinq ans après la fin de ses études, en tant qu'enseignante associée.

«Michèle Lavoie était simple, attachante, elle avait toujours un beau mot pour nous, ses étudiants. Je me souviens d'une session où j'avais tellement travaillé que j'en étais devenue malade. Michèle Lavoie s'est rendue chez moi pour me dire de ne pas m'en faire avec les cours manqués. Elle m'a expliqué que j'étais peut-être malade parce que j'en faisais trop. J'ai appris à me fixer des limites grâce à elle. Je me souviens aussi de lui avoir parlé de mon stage, où j'enseignais à des élèves qui provenaient d'un milieu aisé et qui étaient difficiles à satisfaire. Après la discussion avec Michèle Lavoie, j'ai préparé un projet consistant à semer différents végétaux en classe.»

 

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