Soutenance de thèse de M. Charles Roussin-Léveillée - Étude de l'environnement extracellulaire dans l'interaction plante-pathogène
- Date :
- Cet événement est passé.
- Type :
- Soutenance de thèse
- Lieu :
- D7-3017, Faculté des sciences
Les agents phytopathogènes sont responsables de pertes agricoles considérables. Bien que nous étudions depuis de nombreuses décennies les stratégies moléculaires permettant leur virulence, nous comprenons encore très peu comment cette virulence s'établit au niveau physiologique et fonctionnel. Les résultats de ma thèse ont démontré que Pseudomonas syringae, un agent phytopathogène modèle, manipule la physiologie de son hôte végétal au moyen de mécanismes sophistiqués, créant ainsi un microenvironnement pathogénique à l'interface hôte-pathogène. Cette niche résulte principalement de l'augmentation du taux d'hydratation et de l'enrichissement nutritionnel de l'espace extracellulaire occupé par P. syringae grâce au déploiement de protéines effectrices par le pathogène dans le cytosol végétal. En comprenant les fondements de la phytopathogenèse liée à cet environnement pathogénique, nous avons poursuivi nos recherches en étudiant le rôle du système immunitaire des plantes dans la réduction de la qualité de cette niche extracellulaire.
Nous avons notamment mis en évidence l'existence d'un réseau immunitaire génétique basé sur la production d'une phytohormone de défense, qui joue un rôle dans la réduction du taux d'hydratation de l'environnement extracellulaire des plantes. Lorsque cette voie est activée, cela semble amener les bactéries phytopathogènes à entrer en état de stase, réduisant ainsi leur capacité pathogénique. De plus, en étudiant le rôle de l'eau au cœur du processus infectieux, nous avons découvert que l'eau extracellulaire peut stimuler une réponse immunitaire fonctionnelle qui n'avait jamais été caractérisée auparavant, tout en ayant un effet immunosuppresseur lorsque des agents phytopathogènes, qu'ils soient virulents ou avirulents, se trouvent dans l'espace extracellulaire.
En fin de compte, cette thèse a permis de mettre en lumière les concepts de virulence microbienne et d'immunité végétale d'un point de vue mécanistique et fonctionnel. La compréhension de cette interaction complexe nous ouvre de nouvelles perspectives pour le contrôle des agents phytopathogènes, réduisant ainsi les risques d'évasion de l'immunité des plantes.
Voici les membres du jury qui participeront à la soutenance :
- Professeur Peter Moffett, directeur de recherche, Département de biologie, Université de Sherbrooke
- Professeur Darrell Desveaux, évaluateur externe, Department of Cell & Systems Biology, University of Toronto
- Professeure Pascale B. Beauregard, évaluatrice interne, Département de biologie, Université de Sherbrooke
- Professeur Kamal Bouarab, président-rapporteur, Département de biologie, Université de Sherbrooke