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Le chercheur Raymund Wellinger et son équipe publient pour la troisième fois dans le très prestigieux journal scientifique Cell.

Chercheur du mois CRC (CHUS) : Raymund Wellinger

L’équipe de recherche du biologiste moléculaire Raymund Wellinger, Ph. D., vient de publier un article dans le très prestigieux journal scientifique Cell portant sur la télomérase et intitulé Active yeast telomerase shares subunits with ribonucleoproteins RNase P and RNase MRP. C’est un exploit dans la carrière d’un chercheur de se faire éditer par une revue aussi réputée que Cell et, pour le chercheur Wellinger, c’est la troisième fois qu’il y publie un article scientifique, soit en octobre 2011, en août 2012 et en mai 2016. Un coup de génie!

« Mon laboratoire cherche à comprendre comment une enzyme, appelée télomérase, maintient nos chromosomes intacts. Cette enzyme joue un rôle crucial en ce qui concerne la réparation des fins des chromosomes, les télomères. Sans elle, ces fins s’effritent, car des complications surviennent dans les divisions cellulaires. On peut comparer les télomères à des lacets de souliers. Avec l’usure, la protection en plastique s’abime et ils deviennent difficiles de l’utiliser; en autres mots, il ne fonctionne plus. D’une certaine façon, c’est ce qui se passe avec nos chromosomes pendant notre vie. Toutefois, la télomérase a la capacité de réparer les fins des chromosomes, ce qui les rend plus stable et, en fait, prévient le vieillissement ou la dégénérescence de notre organisme », souligne le professeur-chercheur à la FMSS et au CRCHUS Raymund Wellinger.

L’équipe du fondamentaliste Raymund Wellinger cherche à connaître la composition de la télomérase, comment cette enzyme fonctionne et comment on pourrait utiliser ce savoir pour prévenir d’importantes maladies comme le cancer.  « Ce qui me passionne le plus dans mon travail, c’est le fait que je ne sais jamais ce que mon équipe de recherche et moi allons faire comme découverte et comment ces percées scientifiques permettront de renverser les connaissances actuelles. Je m’engage à toujours être critique envers les dogmes et, en même temps, je suis curieux de trouver nouvelles méthodes afin de soumettre nos théories au test expérimental », soutient le chercheur Wellinger qui croit que la compréhension de la biologie constitue une solution potentielle aux grands problèmes de santé comme le vieillissement, les complications cardiovasculaires et le cancer.


Originaire de Suisse, Raymund Wellinger a obtenu son Ph.D. en biologie moléculaire de  l'Institut suisse pour les recherches expérimentales en cancer rattaché à l'Université de Lausanne en 1986. Il a ensuite effectué des études postdoctorales au centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson à Seattle. Arrivé en poste à Sherbrooke depuis plus de vingt ans, le chercheur Wellinger est titulaire de la  Chaire de recherche du Canada en biologie des télomères.


Résumé de l’article

En 2009, le Prix Nobel de Médecine a été remis à un groupe de chercheurs pour leurs travaux sur une enzyme bien particulière : la télomérase. Présente chez tous les organismes eucaryotes, elle assure le maintien du génome en évitant des pertes répétées d’ADN aux extrémités des chromosomes, à chaque cycle cellulaire. Bien qu’elle soit toujours active chez les cellules germinales et les cellules souches, cette enzyme est généralement inactivée chez la plupart de nos cellules. C’est elle qui définit l’âge « limite » de nos organes. Sa réactivation, chez l’humain, est un des facteurs impliqués dans l’immortalisation des cellules cancéreuses. Depuis plus de 20 ans, la télomérase de la levure à pâtissier Saccharomyces cerevisiae sert de modèle d’étude pour mieux comprendre l’enzyme : sa composition, son mode d’action, sa régulation. Bien que plusieurs laboratoires s’y concentrent, très peu de nouvelles protéines ont été associées à cette enzyme. Composée principalement d’une sous-unité ARN (Tlc1) et d’une protéine catalytique (Est2), quelques protéines supplémentaires s’y associent : Est1, Est3, l’hétérodimère Ku et le complexe Sm.  C’est ainsi que l’équipe du professeur-chercheur Raymund J. Wellinger s’est lancée dans la conquête de nouveaux partenaires de la télomérase chez la levure. En utilisant l’ARN comme proie et la technologie de spéctrométrie de masse, il a été possible d’identifier trois nouvelles protéines qui s’associent au complexe et aident à son bon fonctionnement. Ces protéines, Pop1-Pop6-Pop7, font partie d’un autre groupement de protéines qui assurent des fonctions essentielles dans la cellule. Cependant, le trio « Pop » qui se lie avec la télomérase assure une fonction bien importante : celle de stabiliser les protéines et l’ARN au sein de l’enzyme. C’est donc après plusieurs mois de travail, de mise au point et d’essai-erreur que l’équipe du professeur-chercheur Wellinger ont publié l’article intitulé : «Active yeast telomerase shares subunits with ribonucleoproteins RNase P and RNase MRP. ».


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