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L’UdeS prend les devants en adoptant une politique

La liberté universitaire, le respect et la tolérance au cœur de la mission de l’Université

À l'Université de Sherbrooke, les idées doivent être exprimées et discutées selon une posture critique marquée par l’analyse rigoureuse des arguments, dans un climat d’ouverture, de tolérance et de respect réciproque.  
À l'Université de Sherbrooke, les idées doivent être exprimées et discutées selon une posture critique marquée par l’analyse rigoureuse des arguments, dans un climat d’ouverture, de tolérance et de respect réciproque.  
Photo : UdeS

À l’université, il faut pouvoir discuter et débattre pour envisager toutes les facettes d’une question, repousser les limites des connaissances et développer son esprit critique. En ce sens, aucun mot ne doit être prohibé et aucun dogme ne doit restreindre ou empêcher le droit d’enseigner, celui d’apprendre et celui de communiquer les résultats de la recherche.

C’est la posture que vient d’officialiser le conseil d’administration de l’Université en adoptant la Politique visant à prévenir et à faire cesser le harcèlement et la discrimination et à promouvoir et protéger la liberté universitaire. La Politique est entrée en vigueur le 18 octobre. L’UdeS fait ainsi figure de pionnière au moment où la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire s’apprête à déposer son rapport au ministère de l’Enseignement supérieur.

La Politique inclut notamment une définition de liberté universitaire : Liberté d’enseigner et de s’adonner à la recherche au sein du milieu universitaire. Elle est indissociable du mandat de l’Université en matière de recherche de la vérité, de formation des étudiantes et étudiants, de diffusion du savoir et de compréhension de la nature des choses.

Débattre, oui, mais dans le respect

Ce que la Politique exprime clairement désormais, c’est qu’à l’Université, le pluralisme idéologique prévaut tant en enseignement qu’en recherche. Les idées, les enjeux et les résultats de recherche doivent être exprimés et discutés selon une posture critique marquée par l’analyse rigoureuse des arguments, dans un climat d’ouverture, de tolérance et de respect réciproque.  Cette culture de respect, qui caractérise l’UdeS, permet justement de mettre en relation plusieurs enjeux dans une même politique.

Une question de réciprocité et de cohérence

La Politique reconnait le droit individuel et collectif à un environnement d’études, de travail et de vie empreint de respect et de civilité, libre de toute forme de harcèlement et de discrimination.
La Politique reconnait le droit individuel et collectif à un environnement d’études, de travail et de vie empreint de respect et de civilité, libre de toute forme de harcèlement et de discrimination.
Photo : UdeS

La Politique reconnait le droit individuel et collectif à un environnement d’études, de travail et de vie empreint de respect et de civilité, libre de toute forme de harcèlement et de discrimination. Si, en exerçant son droit à la liberté universitaire, quelqu’un subit une conduite vexatoire ou discriminatoire, l’UdeS a les outils et les personnes compétentes pour intervenir.

Comme le rappelle la vice-rectrice aux études, la Pre Christine Hudon, l’Université doit demeurer un milieu ouvert à la discussion. « On ne peut pas prévoir tout ce qui est susceptible de heurter les gens, puisque chaque personne porte ses propres blessures, a son histoire qui peut receler certains souvenirs douloureux. Nous ne sommes donc pas en faveur de formuler des avertissements spécifiques sur chaque lecture ou sur chaque sujet abordé en classe. »

Notre avertissement, il est général : "À l'université, tu seras amené à analyser des sujets complexes sous différentes facettes. Il est possible qu'à un moment ou à un autre, tu sois exposé à des idées qui bousculent ta conception des choses, tes valeurs ou tes convictions. Il faut être capable d'en discuter en faisant preuve d'écoute et d'honnêteté intellectuelle, sans personnaliser le débat".

Professeure Christine Hudon, vice-rectrice aux études et aux relations internationales

D’ailleurs, avant d’être entérinée par le conseil d’administration, la Politique a fait l’objet de consultations auprès de divers groupes et instances, notamment les syndicats et les associations professionnelles et étudiantes, les secrétaires de facultés, l’ombudsman des étudiantes et des étudiants et le conseil de la vie étudiante.

Le respect, partout où la mission de l’UdeS s’accomplit

La Politique est applicable à toute situation de harcèlement et de discrimination vécue non seulement sur les campus mais également dans les autres lieux où s’accomplit la mission de l’Université, y compris par un moyen technologique (dont les médias sociaux), et où les personnes sont liées entre elles par leur appartenance à la communauté universitaire ou leur relation avec l’Université. Les partenaires, tels que les milieux de stage, seront également informés de leurs responsabilités découlant de cette politique.

Ce n’est pas parce que l’événement se passe ailleurs que sur nos campus qu’on ne sera pas là pour nos étudiantes et nos étudiants ou pour notre personnel enseignant.

Professeure Jocelyne Faucher, secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante

Maintenant, parlons-en!

Des actions de communication sont prévues afin de faire connaitre la Politique à la communauté universitaire. Les associations étudiantes sont déjà dans le coup pour discuter de son application concrète. Dans le cas du personnel enseignant, le Service de soutien à la formation a été mandaté pour développer des activités. L’idée est de l'outiller pour aborder des sujets sensibles en classe et créer une culture qui favorise le débat, la discussion, de façon ouverte et respectueuse.

Une politique, c’est rassurant, mais comment faire lorsque la situation nous échappe? « Ce qui est intéressant, c’est d’entendre les enseignantes et les enseignants parler de leurs préoccupations et échanger sur les pratiques qu’ils mettent en œuvre pour instaurer une culture de discussion et d’ouverture au pluralisme des idées et des opinions », soutient la vice-rectrice Christine Hudon.

Un Sentier pédagogique pour en parler 
Consciente des enjeux actuels qui préoccupent ses enseignantes et enseignants, la Faculté des lettres et sciences humaines a mis sur pied une série de rencontres qui permettent d’aborder, dans une ambiance détendue, divers sujets au cœur de la relation pédagogique. Lors de la première halte du sentier, qui portait sur « les sujets sensibles en classe », la professeure en communication Nadine Vincent et le professeur en travail social Philippe Roy ont pu expliquer comment ils abordent les sujets sensibles dans leur pratique d’enseignement, mais aussi dans la pratique professionnelle.

Un pas de plus dans la réalisation des objectifs du Plan stratégique

Cette Politique contribue à réaliser l’objectif du Plan stratégique 2018-2022 qui vise à fournir « Un milieu d’études et de travail où tous peuvent s’accomplir et contribuer » ainsi que les actions prioritaires suivantes de « Faire de l’UdeS un milieu exemplaire sur le plan de l’équité, de la diversité et de l’inclusion », de « Se positionner comme une université conviviale où l’on apprend et travaille mieux » et de « Concevoir des environnements de travail et d'études capacitants ».

Nous nous sommes engagés, comme université, à former des citoyennes et des citoyens responsables, qui changent le monde. C’est en permettant le débat d’idées, dans un environnement sécuritaire où tout le monde a sa place et peut apporter sa contribution, que nous pouvons concrétiser cette vision.

Professeur Patrik Doucet, vice-recteur aux ressources humaines et à la transformation numérique


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