Une mémoire seigneuriale à l'anglaise (2021)
Dès le changement d’Empire, la minorité britannique en sol « québécois » s’est intéressée à la propriété seigneuriale et celle-ci possède près de 50 % des seigneuries au moment de l’abolition. Les propriétaires seigneuriaux de souche anglo-protestante constituent donc une quasi « majorité » au sein du groupe des seigneurs, mais ceux-ci n’en demeurent pas moins une composante de la minorité linguistique et culturelle « anglaise » du Québec.
Or, les Campbell, Cuthbert, Christie, Fraser, Nairne, Hale ou Harwood incarnent d’imposantes figures d’altérité, tant sur le plan socioéconomique que d’un point de vue linguistique et religieux.
Comment ces familles composaient-elles avec la population majoritairement canadienne-française et catholique? Quelles solidarités se tissaient avec les autres familles seigneuriales, d’ascendance française? Quels lieux patrimoniaux témoignent de leur histoire? Mais surtout, quelle mémoire ces familles ont-elles conservé d’elles-mêmes et de leurs rapports à la majorité? Ce sont des questions qui ont été soulevées lors de nos rencontres avec des descendants de familles seigneuriales du Québec. Parmi celles-ci plusieurs familles de langue maternelle anglaise ont été rencontrées, assurant une représentativité de ce groupe parmi les propriétaires de fiefs.
Ce film se veut le relai de cette mémoire seigneuriale « à l’anglaise » et invite à prendre en compte celle-ci dans la trame historique globale du régime seigneurial québécois.
Le film a été initialement réalisé et présenté dans le cadre du colloque Patrimoine, mémoire et vitalité des communautés linguistiques en situation minoritaire. Avancées en recherche, meilleures pratiques et approches critiques, organisé conjointement par le QUESCREN et l’ICRML, lors du congrès 2021 de l’Acfas, à Sherbrooke.
Réalisation : Stéphanie Lanthier
Entrevues : Benoît Grenier
Assistants à la recherche et à la technique : Michel Morissette et Ophélie Têtu
Envie de creuser plus loin?
Sur le même sujet, visionnez la conférence intitulée Mémoires de familles seigneuriales anglophones du Québec : de l’altérité à la bonne entente, donnée par le professeur Benoît Grenier dans le cadre du 88e congrès de l'Acfas.