Sommets Vol. XVI No 2 - Printemps 2003

Jean Perrault aux Mondiaux Jeunesse 2003
Deux passions, une même énergie

par Sylvie Couture

Vous connaissez Jean Perrault, le maire de Sherbrooke, l'homme politique aguerri, déterminé et respecté. Connaissez-vous Jean Perrault, l'athlète émérite, l'entraîneur persévérant, le promoteur éloquent? L'un ne va pas sans l'autre! C'est avec ses deux passions – Sherbrooke et le sport – qu'on le retrouve aux Championnats du monde d'athlétisme jeunesse 2003.

 


Jean Perrault
Maire de Sherbrooke
Coprésident des Mondiaux Jeunesse 2003
Activité physique 1969

 

 

 

 

 

 

 

 

Il a le verbe facile, le sourire communicatif. Il est très précis dans ses descriptions, n'oublie personne dans ses énumérations. Il a la détermination d'un leader, la curiosité d'un homme d'équipe. Tout pour réussir en politique, direz-vous? Plus encore! Pour Jean Perrault, la politique, c'est aussi du sport et il y consacre toute son énergie. Mais d'où lui vient cette énergie?

À l'aventure

Imaginez-vous au milieu des années 1960. "On partait vraiment à l'aventure!" Jean Perrault se rappelle cette période avec plaisir et fierté. Non seulement le jeune Sherbrookois côtoie Nancy Green et Peter Duncan dans l'équipe nationale de ski alpin, mais il fait également partie de l'équipe nationale de ski nautique. "Nous nous entraînions dans l'Ouest canadien. La semaine, je pratiquais le ski nautique pour participer aux championnats du monde en Australie et, les fins de semaine, je faisais du ski alpin sur les glaciers."

Il devient ensuite entraîneur de l'équipe nationale de ski nautique et remporte les Championnats du monde à Tahiti. "C'est un de mes plus beaux souvenirs." Entre-temps, il fonde une école de ski nautique dans sa ville natale et, pour financer les activités de cette école, organise la première Fête du lac des Nations. "J'y ai mis beaucoup d'énergie", lance-t-il en riant. Personne n'en doute. De l'énergie et de la détermination, puisqu'il a également profité de cette période relativement mouvementée pour compléter un baccalauréat en éducation physique à l'Université de Sherbrooke. Ouf! Et devinez qui est désigné athlète de l'année dès son arrivée à l'Université?

Du sport à la politique

Athlète, entraîneur, organisateur d'événements, le nouveau diplômé amorce en 1969 une carrière d'enseignant au Collège de Sherbrooke. L'année suivante, on lui confie la création du Service des sports, puis la direction du Centre d'activité physique (CAP) auquel il a donné une vocation particulière. "Avec la construction du CAP, le Collège de Sherbrooke était doté d'installations extraordinaires : gymnase quadruple, piscine, salles d'entraînement, etc. Mais après 17 heures, tout était fermé. Le CAP n'avait pas l'argent pour rester ouvert pendant la soirée. En demandant des frais d'entrée, nous avons pu donner l'accès au public et offrir les programmes sportifs à la communauté. Nous étions alors des précurseurs dans ce domaine."

Il est évident que le sport fait partie de la vie de Jean Perrault; Sherbrooke aussi. En 1977, Sherbrooke accueille les Jeux du Québec et sollicite Jean Perrault pour l'organisation des activités sportives. "En peu de temps, je devais trouver 2000 bénévoles, recruter des officiels, voir à la disponibilité des plateaux sportifs, m'assurer que nous avions l'équipement nécessaire à la tenue des Jeux. Ce fut mon premier vrai bain dans le milieu politique." Et il y a pris goût. Il devient conseiller municipal en 1982, puis maire en 1994. Le sport prend alors une toute nouvelle dimension.

Un outil de développement

Pour Jean Perrault, le sport peut devenir un outil de développement, tant sur les plans social qu'économique. S'inspirant de son expérience personnelle, il considère que le sport a un impact important sur la vie des jeunes. "Quand tu es jeune, plein de fougue, il faut que la vapeur sorte", affirme-t-il avec l'heureuse expression de celui qui en connaît long sur la question. "L'activité physique est un bon moyen de s'investir, de travailler en équipe et de se valoriser. Comme société, nous devons encourager les jeunes à se dépasser. Des athlètes qui ont du caractère, comme Sylvie Daigle et Bruni Surin, sont des modèles pour de nombreux jeunes qui, même s'ils n'ont pas les capacités pour se rendre aussi loin, peuvent tout au moins se donner des objectifs. Et la vie, c'est comme ça; tu dois te dépasser, tu dois performer."

L'impact social ne s'arrête pas là. "Avec une population vieillissante et les coûts reliés aux soins de santé, nous devons accorder une attention particulière à la condition physique. L'activité physique dans le sens global, pas nécessairement la compétition ou le sport d'excellence, constitue un élément important dans le développement d'une société." Rappelant un projet qui lui tient à cœur, la Cité des rivières, il souligne l'importance de l'infrastructure pour favoriser la pratique d'activités physiques. "Les gens pourront tout simplement se promener autour du lac des Nations; une personne va peut-être en entraîner une autre, puis une deuxième, une troisième et ainsi de suite."

Mais quand il parle d'infrastructure, il pense surtout au développement économique. "Accueillir des événements nationaux et internationaux constitue souvent la seule façon de renouveler nos équipements. Ni les villes ni les universités ou les collèges n'ont les moyens de financer une infrastructure comme le stade que les Championnats du monde d'athlétisme jeunesse nous laisseront." Selon lui, ces événements permettent également d'animer le milieu, de perfectionner des ressources humaines, de développer des athlètes, des officiels, des entraîneurs, des physiothérapeutes, des psychologues. Ils donnent également l'occasion de mettre en place des structures de marketing, de communication, d'autofinancement. "Somme toute, un événement comme les Championnats du monde d'athlétisme jeunesse de cet été place la région dans un créneau économique qui s'appelle le tourisme sportif. Il nous donne une crédibilité et positionne Sherbrooke sur l'échiquier."

Sherbrooke? C'est où ça?

Jean Perrault se plaît à raconter comment ont réagi les délégués de 140 pays, réunis en hongrie pour la présentation de la ville hôtesse des Championnats du monde d'athlétisme jeunesse de 2003. "Les gens disaient : "Sherbrooke? C'est où ça?" On devait situer Sherbrooke dans l'est du Canada, au nord de New York, à 160 kilomètres de Montréal", énumère-t-il avec humour. Quand il souligne l'importance de placer Sherbrooke sur l'échiquier, il rappelle que la Société de développement économique veut exploiter davantage le créneau du tourisme sportif. "Des tournois sportifs ou des championnats amènent des gens ici, dans les hôtels, dans les restaurants, dans les commerces, et font rouler l'économie. De plus, tous ces athlètes, entraîneurs, officiels, bénévoles, accompagnateurs et spectateurs sont aussi des entrepreneurs qui font grandir nos réseaux. Et la vie économique, c'est du réseautage. Le sport devient ainsi un outil qui favorise le réseautage et, par la même occasion, notre développement économique."

Jean Perrault rappelle que "faire des jeux pour faire des jeux, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je fais des jeux pour la continuité". Aussi souhaite-t-il que les Mondiaux Jeunesse 2003 versent un legs financier qui assurerait le suivi du développement. Il ne cache pas non plus sa fierté devant le stade et l'équipement qui seront légués à la communauté. Ils permettront d'accueillir d'autres compétitions et de créer le Centre d'excellence en athlétisme pour l'est du Canada.

La force de la concertation

"C'est grâce à la complicité entre la Ville et l'Université que nous avons pu aller chercher les sommes nécessaires auprès des gouvernements. C'est ensemble que nous avons rencontré les représentants des gouvernements provincial et fédéral et que nous leur avons expliqué le bien-fondé de notre démarche. La force de concertation de notre milieu a fait la différence."

Dans un même souffle, il s'associe à l'Université dans l'atteinte de ses objectifs. "Si l'Université veut avoir les meilleurs étudiants, les meilleurs professeurs, il faut que Sherbrooke puisse offrir la meilleure qualité de vie. La concertation de notre milieu est majeure, et je suis fier d'en faire partie."


"Cet été, nous accueillons le monde!"

Après Bydgoszcz, en Pologne, et Debrecen, en hongrie, qui ont tenu respectivement les Mondiaux Jeunesse de 1999 et de 2001, c'est au tour de Sherbrooke d'accueillir cet événement international prestigieux qui rassemblera 1400 jeunes athlètes de 160 pays. "Cet été, nous accueillons le monde!" lance fièrement le maire de Sherbrooke, Jean Perrault, qui copréside l'événement avec le recteur de l'Université de Sherbrooke, Bruno-Marie Béchard.

Du 9 au 13 juillet 2003, les yeux du monde entier seront tournés vers Sherbrooke pour voir se surpasser les espoirs en athlétisme qui aspirent à participer aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. Tout a d'ores et déjà été mis en œuvre pour assurer le succès de cet événement et pour faire de ce grand rassemblement une célébration unique de la jeunesse et du sport. Le nouveau stade d'athlétisme de l'Université de Sherbrooke a été spécialement construit pour cet événement. Ses installations à la fine pointe en font un des sites les mieux équipés du monde.

 

Les Mondiaux Jeunesse 2003

Du 9 au 13 juillet

Au stade d'athlétisme de l'Université de Sherbrooke

  • 1400 athlètes
  • 600 entraîneurs
  • 160 pays représentés
  • 20 épreuves d'athlétisme
  • 30 heures de télédiffusion
  • 11 millions de téléspectateurs

www.Sherbrooke2003.ca

 

PODI

PODI, la mascotte des Mondiaux Jeunesse 2003, a été créé dans le cadre d'un concours auprès des élèves de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. Le gentil toutou bleu amusera la population et encouragera les athlètes tout au long des activités. Et il prend son rôle très à cœur...

 

VOX POP

Pourquoi devrait-on encourager le sport?

Le sport contribue à améliorer la santé des gens et favorise le dépassement et la participation. Une société en bonne condition physique est en mesure de relever les plus beaux défis.

J. Perrault

 

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