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Sommets Vol. XVII No 2 - Printemps-été 2004 |
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Il était une fois… l'Université de Sherbrooke par Sylvie Couture Toutes les belles histoires commencent par «Il était une fois…». Celle de l'Université de Sherbrooke ne fait pas exception. Comme l'Université de Sherbrooke est d'abord et avant tout une communauté de personnes, son histoire commence par «Il était une fois des gens fiers, tenaces et audacieux». Au tout début, ces gens étaient Mgr Philippe Desranleau, le frère Théode, Me Albert Leblanc, Mgr Georges Cabana et bien d'autres qui ont cru en la fondation d'une université à Sherbrooke. En 1941, Mgr Philippe Desranleau devient évêque du diocèse de Sherbrooke. Dès lors, préoccupé par l'enseignement supérieur au Québec et plus particulièrement dans la région de Sherbrooke, il conçoit le projet de fonder une université catholique française qui accueillerait les diplômés du Séminaire Saint-Charles-Borromée. Il travaille pendant de nombreuses années à cet ambitieux projet, mais il meurt en 1952, victime d'un accident de la route, et laisse en héritage à son successeur, Mgr Georges Cabana, la tâche de fonder l'Université de Sherbrooke. Pendant ce temps, un autre précurseur met tout en œuvre pour que ses élèves puissent accéder aux études supérieures. Il s'agit du frère Théode de la communauté des frères du Sacré-Cœur qui dirige l'École supérieure. Après une longue expérience dans l'enseignement, le frère Théode ne peut plus tolérer que l'instruction publique impose des programmes «qui ne mènent à rien». Avec l'appui de la Commission scolaire, il développe un programme d'études avancées qui permet à l'École supé-rieure d'offrir une classe préuniversitaire dès 1945. En septembre 1951, l'École offre également une première année universitaire de génie et, en 1953-1954, les étudiants peuvent y suivre le même programme qu'à l'École polytechnique de Montréal. C'était le début de l'enseignement universitaire à Sherbrooke. À titre de commissaire à la Commission scolaire, Me Albert Leblanc collabore avec le frère Théode à la création d'une 13e année scientifique. Éminent avocat de Sherbrooke, cet homme discret mais influent a le progrès de sa ville natale à cœur et s'intéresse particulièrement à l'éducation. Il avait rêvé d'une université à Sherbrooke avant même Mgr Desranleau, pointant du doigt l'emplacement actuel de l'Université en disant à ses enfants et à ses amis : «C'est là que l'Université devrait être.» Après avoir rallié à sa cause de nombreuses personnalités influentes des milieux politiques et d'affaires, il exerce une pression sur Mgr Cabana qui d'ailleurs lui attribue la paternité du projet de création de l'Université dans certains écrits. Mgr Georges Cabana est néanmoins considéré à juste titre comme le principal artisan de la fondation de l'Université de Sherbrooke. Le 5 août 1953, il convoque le «comité secret» qui devait mettre en place les conditions pour faire éclore le projet. Mgr Cabana coordonne habilement, avec les autorités ecclésiastiques et des membres influents de professions libérales du milieu sherbrookois, les démarches politiques et religieuses pour fonder l'Université de Sherbrooke. Le 23 février 1954, le projet de loi qui vise à modifier la Loi sur le Séminaire Saint-Charles-Borromée en Loi sur l'Université de Sherbrooke est adopté à l'unanimité, puis sanctionné le 5 mars par le lieutenant-gouverneur. La loi créant l'Université de Sherbrooke entre en vigueur 60 jours plus tard, soit le 4 mai 1954. Comité secret Mgr
Georges Cabana
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