Les protéines alternatives révélées par l’équipe de Xavier Roucou
Découverte de l’année 2013 du magazine Québec Science
En 2013, Xavier Roucou et son équipe ont réalisé une découverte extraordinaire : l’existence de protéines alternatives. Ces ouvrières cellulaires de l’ombre remettent en question plusieurs connaissances scientifiques et ouvrent une nouvelle voie dans la compréhension, notamment, de maladies neurodégénératives. Figurant parmi les 10 découvertes de l'année 2013 de la revue Québec Science, les protéines alternatives viennent d’être élues «prix du public» et reçoivent aujourd’hui le titre de Découverte de l’année 2013 du magazine scientifique Québec Science.
Attribuée par les lecteurs du magazine, cette distinction est décernée à Xavier Roucou et à son équipe dont les travaux novateurs ont été qualifiés de «découverte majeure et audacieuse qui révolutionne le monde de la recherche». La découverte des protéines alternatives est le résultat des efforts de toute une équipe, qui fait partie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke et du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.
«Il s’agit d’un prix très important à mes yeux puisque c’est à la fois la communauté scientifique et le public amateur de science qui se sont prononcés en faveur de notre projet de recherche. D’ailleurs, je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont voté pour cette découverte. Toute l’équipe est très honorée de cette reconnaissance», soutient Xavier Roucou, professeur au Département de biochimie de l’UdeS, chercheur au Centre de recherche du CHUS et découvreur des protéines alternatives.
Étonnante révélation
Cette percée est colossale, d’autant plus que les protéines alternatives étaient passées «sous le radar» des chercheurs jusqu’à ce jour. Après avoir scruté tout le génome humain, Xavier Roucou et son équipe ont fait tomber le dogme selon lequel chaque gène correspond à une protéine. Selon les données qu’ils ont récoltées, chaque ARN messager mature (intermédiaire utilisé par les cellules pour la synthèse de protéines) code 3,8 protéines, en moyenne, plutôt qu’une seule, comme cela était admis jusqu’ici. Le corps humain comporte donc plus de 80 000 protéines, révélation qui oblige à revoir les manuels de biologie.
Les protéines alternatives permettront de mieux comprendre le comportement des cellules qui engendrent, par exemple, certaines maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson.
Prix du public : une mention remarquable
«La Découverte de l’année du magazine Québec Science est le seul prix scientifique à être décerné par le grand public. Cela n’a pas empêché les lecteurs du magazine de couronner, avec plus de 28 % des voix, un travail de recherche très fondamental, qui a une portée potentielle énorme», affirme Raymond Lemieux, rédacteur en chef de Québec Science.
«Ce qui m'a le plus intéressé dans cette découverte, c'est qu'elle constitue non seulement un aboutissement, mais aussi un tremplin vers de nouvelles avancées. C'est là, à mon avis, le véritable sens de la recherche scientifique : avancer dans la connaissance, mais fournir aussi des pistes pour que d'autres équipes de recherche puissent aller de l'avant», exprime un lecteur du magazine scientifique.
«Pour l'audace derrière la publication de ces résultats, bravo au professeur Roucou et à son équipe!» souligne une autre lectrice.
À propos de l’équipe de recherche
Les membres de l’équipe de Xavier Roucou ayant participé aux études sur les protéines alternatives sont les étudiants Benoît Vanderperre, Danny Bergeron, Cyntia Bissonnette, Catherine Lapointe et Solène Vanderperre ainsi que les professionnels de recherche Guillaume Tremblay et Julie Motard.
La recherche de l’UdeS reçoit cette reconnaissance par les lecteurs de Québec Science pour une deuxième année consécutive. L’an dernier, le titre de Découverte de l’année avait été remporté par l’équipe des professeurs Jean-Sébastien Plante et Martin Brouillette, du Département de génie mécanique.
«À toute l’équipe du professeur Roucou, bravo et merci de contribuer de façon si impressionnante à notre mission universitaire, commente la professeure Luce Samoisette, rectrice de l’Université de Sherbrooke. Cette découverte de nature fondamentale est immédiatement transférée en recherche appliquée au Centre de recherche du CHUS. C’est là une illustration supplémentaire de la collaboration extrêmement fructueuse entre nos deux organisations.»
«La recherche est le fer de lance du CHUS et vise l’amélioration continue de la qualité des soins offerts aux patients, dit le Dr Stéphane Tremblay, directeur général par intérim du CHUS. À l’instar de Xavier Roucou, les chercheurs fondamentaux permettent au CHUS de transposer puis de transférer les connaissances du laboratoire au chevet des patients. En travaillant ensemble à la recherche et en partageant nos ressources tant humaines que financières ainsi que nos plateaux techniques et nos équipements, l’UdeS et le CHUS arrivent à des résultats menant invariablement à l’amélioration des pratiques médicales, des soins aux patients et de la santé de la population.»